Marc Fortier, coordinateur défensif de l'Université de Laval : "Sapart dispose d'un grand potentiel"
Le Belge de 21 ans essaie tente sa chance en football américain dans une université canadienne
- Publié le 17-11-2018 à 17h32
- Mis à jour le 21-03-2019 à 13h54
En football américain, chaque ligne, défensive ou offensive, a ses entraîneurs. Cela se révèle nécessaire afin de gérer au mieux un effectif a fortiori pléthorique et d'apprendre aux hommes sur le terrain les schémas tactiques que l'entraîneur en chef a en tête.
A l'Université de Laval, c'est donc Marc Fortier, coordinateur défensif du Rouge et Or, qui s'occupe de Loic Sapart (qui porte le numéro 96) et de ses acolytes. "Son père nous avait envoyé un courriel avec quelques vidéos reprenant ses meilleurs séquences", nous explique-t-il au téléphone avec son délicieux accent québécois. "Il ne s’agissait pas vraiment de ses matches mais plutôt d’images de camps d’entrainement où Loic faisait ses preuves. J’ai directement vu qu’il s’agissait d’un bon joueur et nous avions justement besoin de renfort à son poste. Le contact s’est directement établi et tout s’est toujours bien passé avec Loic et son entourage. Tout semblait facile. Les informations demandées ont toujours été fournies de manière rigoureuse. Nous étions donc confiants de notre côté et nous avons alors proposé à Loic de se joindre à nous."
Avant la demi-finale du championnat universitaire canadien ce dimanche, Loic Sapart a participé à trois matches cette saison. Ce qui pourrait laisser un goût de trop peu au Belge de 21 ans mais se révèle logique outre-Atlantique. "Loic est dans un processus d’apprentissage. Il doit se familiariser avec un nouveau système de football. Au Canada, c’est différent. Déjà, nous avons douze joueurs sur la pelouse, contre onze aux Etats-Unis. Le jeu est ainsi plus rapide et le conditionnement est différent. Cela dit, Loic progresse indéniablement. C’est l’un de nos plus jeunes joueurs. La préparation physique mise en place depuis janvier demande beaucoup d’efforts. Il n’est peut-être pas encore au niveau de ses équipiers mais nous sommes confiants pour les prochaines années. Il est encore jeune et va y arriver."
Une année d'apprentissage donc pour Loic Sapart. "A son poste, chez nous, il y a beaucoup de concurrence. Notre meilleur joueur y évolue et est un réel espoir pour la NFL la saison prochaine : Mathieu Betts (NdlR : colosse d’1m90 pour 113 kilos). Ce que ce dernier réussit est exceptionnel au Canada. Il n’y a pas beaucoup de joueurs qui réussissent à franchir le pas vers la NFL. Il ne joue certes pas beaucoup pour le moment. Cela peut se révéler démotivant mais cela ne veut pas dire qu’on ne croit pas en lui. Il doit se donner à fond à chaque entrainement."
Ce que Loic Sapart ne manque pas de faire, lui le fan de JJ Watt (Houston Texans). Avec six entraînements par semaine, en pleine saison comme hors saison, le travail physique ne manque en tout cas pas mais l'excellence est à ce prix. "Ce n’est pas moi qui dit à l’entraîneur principal qui doit débuter dans la ligne défensive", souligne tout de même Marc Fortier. "De toute manière, l’entraîneur en chef est responsable de la ligne défensive (rires). Il le cotoie donc sur base quotidienne et il est le mieux placé pour le juger."
S'il est le premier Belge du Rouge et Or, Loic Sapart n'est pas le premier étranger de l'équipe canadienne : "Dans notre groupe, il y a quatre étrangers : trois Français et Loic. Nous avons également déjà eu des Mexicains ainsi qu’un Allemand, qui provenait de la NFL Europe."
Et Marc Fortier de détailler les capacités de Loic Sapart : "Il dispose d’un grand potentiel. L’un de ses atouts indéniables, c’est sa grande taille. Il a aussi de grands bras, ce qui lui procure une belle envergure. Dans la pression mise sur les adversaires, il se révélera très utile. Il a aussi une belle dose d’explosivité. Il doit tirer avantage de sa taille et de ses bras. Loic doit continuer à travailler et veiller à s’améliorer."
Avec en vue une place au soleil de la grande ligue de football américain, la NFL, comme Antony Auclair, qui a quitté Laval pour rejoindre les Tampa Bay Buccaneers ? "Si Loic Sapart peut un jour rejoindre la NFL ? Il est trop tôt pour le dire. Je ne peux pas vraiment me prononcer à ce sujet. Plusieurs facteurs sont nécessaires pour réussir le grand saut et il s’agit de tous les réunir. Il faut être à la bonne place, arriver au bon moment, être physiquement au point, avoir de la détermination et un moral d’acier. L’an dernier, un étudiant de notre programme a fait le grand saut vers la NFL : Antony Auclair, un ailier rapproché de 113 kilos. Il a beaucoup travaillé, notamment sur son physique et son gabarit, pour y parvenir. Il est passé par de nombreuses étapes et sait qu’il n’en est qu’au début de sa carrière. Il est sous contrat aux Tampa Bay Buccaneers. On lui a fourni les outils mais il les a utilisés à bon escient. C’est une immense fierté pour nous. Chapeau à lui !"