Chronique d’un Belge au cœur du Marathon des Sables : “Des liens très forts se créent rapidement au sein du bivouac”
Pierre Masset est l’un des Belges qui participent à la 38e édition du Marathon des Sables à travers le désert marocain. Il nous partage son expérience tout au long de l’épreuve.
- Publié le 19-04-2024 à 11h19
La 38e édition du Marathon des Sables est dans sa dernière ligne droite. Après la longue étape de quelque 80 km qui a fait souffrir les organismes, place ce vendredi à un effort de 30 km dans le désert marocain avant d’en finir, samedi, avec la dernière étape de 20 bornes pour un total cumulé sur la semaine de 250 km.
Pierre Masset, après deux jours loin d’une possibilité de communiquer vers l’extérieur, continue sa route et met dans cette nouvelle chronique envoyée depuis le désert l’accent sur la vie en dehors de la course. Celle au cœur du bivouac, là où les participants passent beaucoup de temps.
Le bivouac, une mini-société
”De l’extérieur, on ne s’en rend pas toujours compte. Mais sur un Marathon des Sables, on passe au final beaucoup de temps dans sa tente, au cœur du bivouac.”
"Pour l’hygiène et la pudeur, ce n’est pas toujours facile à gérer."
Ce bivouac est installé chaque jour à l’arrivée de l’étape. “Chaque fois, ce sont les Bédouins qui installent les tentes, chaque fois avec la même forme en arc de cercle. La tente infirmerie est au même endroit, la tente informations aussi, idem pour celle du staff. C’est comme une mini-société itinérante.”
À l’intérieur de cette mini-société, des liens particuliers se créent rapidement.
”Avec le temps passé ensemble et la promiscuité, des liens forts se sont créés avec les personnes qui partagent ma tente. Évidemment, pour l’hygiène et la pudeur, ce n’est pas toujours facile à gérer. On est huit dans la tente, aussi bien des hommes que des femmes. Cela demande bien sûr de l’adaptation et du respect. Mais ce sont surtout des super moments de partage et d’échange. C’était aussi que j’étais venu chercher dans cette aventure. Partir et partager des moments avec des gens que je n’aurais jamais rencontrés dans un autre cadre. Après quelques jours, j’ai l’impression de connaître ces gens depuis des années alors que je ne les avais jamais vus voici quelques jours encore.”
Pas le temps de s’ennuyer
Une expérience hors du temps pour tous les participants.
”On pourrait croire que, après avoir couru le matin, on s’ennuie l’après-midi. Mais au final, ce n’est pas du tout le cas. Il y a toute une vie sur le bivouac et bien des choses à faire vu le dénuement. Il faut déjà passer pas mal de temps à prendre soin de soi après l’effort. Pour prendre soin de ses pieds ou encore essayer de laver ce que l’on peut avec le peu d’eau qu’on a, ou tout simplement se reposer. Une vie quotidienne hors du temps et sympa à vivre.”