Rugby : le salut des Diables noirs passera par un match couperet à Paris contre la Pologne
Battus par les Allemands 11-21, les hommes de Laurent Dossat furent méconnaissables par rapport aux trois matchs de poule.
- Publié le 02-03-2024 à 20h58
Pour la troisième fois de rang, le public avait rallié en masse les travées des tribunes du stade du Pachy à Warterloo à l’ombre du Lion qui ne demandait qu’à rougir de plaisir. Depuis le succès contre le Portugal en ouverture du REC 2024, les Diables avaient proposé un savant mélange de jeunesse et d’expérience. Une symphonie ovale classique relevant de l’unité de lieu, de temps et d’action. La marche en avant vers plus de professionnalisme, initiée par Belgium Rugby, il y a douze mois, n’avait en rien restreint les espaces de liberté. Comme un cri du chœur et du cœur.
Pour aborder le défi crucial face aux Allemands, Laurent Dossat et son staff avaient misé sur la continuité avec 13 des 15 titulaires alignés contre la Pologne dans le quinze de départ. En dernière minute, Goran De Clerq remplaçait Arthur Smeets, malade sur le banc des réservistes. Nul doute que ce contretemps n’aura pas grandement perturbé la famille des Diables qui semblent plus unis que jamais depuis quelques mois et l’arrivée d’un nouveau staff. Un ressenti qui se dévoile sans ambages lors des entraînements où la bonne humeur et la rage de vaincre se conjuguent durant chaque séance. Un constat relayé par le troisième ligne Thomas De Molder, conscient qu’il fallait produire un gros match contre l’Allemagne : “Nous sommes dans une bonne position et battre une équipe comme le Portugal il y a quelques semaines était tout simplement un sentiment incroyable, c’était un grand moment pour le rugby belge. Nous avons l’opportunité d’avoir eu plus de temps pour travailler ensemble en équipe récemment et cette équipe est une vraie famille.” Le demi de mêlée Julien Berger abondait dans le même sens : “C’est parfait pour nous et nos supporters de jouer un match de classement à domicile. Nos dirigeants ont réalisé un travail énorme en amont au cours des derniers mois et nous ressentons ce soutien. L’Allemagne avait terminé quatrième de son groupe, mais elle restait une équipe difficile à manœuvrer. Nous nous étions fixés des normes élevées et nous devons désormais les maintenir.”
Une éclaircie de courte durée
Tous les voyants étaient donc au vert au coup d’envoi sauf que… Les Diables, méconnaissables en première période, concédaient un nombre incalculable de fautes tant dans le jeu au pied que dans les transmissions à la main. Imprécis en relance, les Diables noirs n’affichaient pas non plus la même maîtrise affichée lors des trois premiers matchs. Les Allemands ouvraient leur compteur à la 10esur pénalité mais Hugo De Francq répondait dans la foulée (3-3). Cuffolo quittant le terrain sur blessure après 20 minutes de jeu, cela n’arrangeait pas les affaires de nos avants qui subissaient la puissance teutonne. Logiquement, à la demi-heure, Tyumenev, à la conclusion de plusieurs temps jeu allemands sur notre ligne d’en-but, déposait l’ovale dans l’en-but (3-8). La Belgique regagnait les vestiaires avec un passif de cinq points. Seulement serait-on tenté d’écrire tant les Diables étaient passés à côté de leur sujet et n’avaient guère été aidés par un arbitrage pointilleux.
Changement de physionomie à la reprise avec des Diables nettement plus engagés. Les mots de Laurent Dossat avaient certainement dû être persuasifs à la pause. C’était d’abord Julien Berger qui déposait l’ovale en coin mais son pied avait blanchi la ligne. Dans la foulée, Thomas Walraff concrétisa enfin la résurrection des Belges (8-8). À la 54e, la Belgique prenait pour la première fois les commandes via la botte de De Franck (11-8). Las, à un petit quart d’heure du terme, la Belgique retombait dans ses travers en laissant filer l’Allemagne à l’essai puis en concédant une nouvelle pénalité et un drop (11-21). La messe était dite. Le salut des Diables passera par un match couperet à Paris dans deux semaines.
Belgique : Pinte, Cuffolo, Jadot, De Jeyser, Hendrickx, Rassinfosse, Bastin, De Molder, Berger, De Francq, Cornez, Torfs, Remue, Walraff, Soenen puis Opsomer, Tauzia, Sotteau, Deceuninck, De Clercq, Rifon, Gott, Michiels.
Allemagne : D. Wolf, Tyumenev, Zymvragos, Linday, Ball, Renc, Henn, Paine, Stella, Lammers, L. Wolf, Rodwell, Hees, Klewinghaus puis Edene, Schroder, Bachofer, Reintges, Frauenfeld, Smeed, C. McDonald, M. McDonald.
Arbitre : M. Grove White (Éco).