Casse bat Chouchi dans le combat des chefs: "Cette victoire s’est jouée à trois fois rien"
Matthias Casse a battu Sami Chouchi pour leur premier face-à-face en -81 kg.
- Publié le 05-11-2018 à 15h18
- Mis à jour le 05-11-2018 à 15h19
Matthias Casse a battu Sami Chouchi pour leur premier face-à-face en -81 kg. Ce combat, cette finale, en -81 kg, le (petit) monde du judo belge l’attendait avec une véritable impatience. Comme une apothéose à ce National 2018 où tous les favoris se sont imposés. Et ce premier face-à-face entre Matthias Casse et Sami Chouchi a tenu ses promesses.
Intense, indécis, leur affrontement fut digne d’une finale européenne ou mondiale. Si la victoire (et le titre) est revenue à l’Anversois, il y a un autre vainqueur : notre judo ! Tous deux lancés dans une course effrénée à la qualification olympique, Casse et Chouchi ne se sont pas dérobés. Au contraire, ils ont rempli, ce samedi, à Anvers, leur devoir national avec une envie et une passion communes.
Au terme d’une finale spectaculaire, après 3,40 min en prolongations, Matthias a fini par renverser Sami. Les deux hommes sont alors tombés dans les bras l’un de l’autre car la rivalité sur le tatami n’empêche pas l’amitié en dehors. La preuve par ce geste, encore, de l’Anversois quand il prit et leva le bras du Bruxellois pour saluer le public.
"Nous avons livré un beau combat au cours duquel nous avons, chacun, connu nos temps forts. Trois ou quatre fois, Sami ne fut pas loin de me jeter avec son fameux uchi-mata, mais je m’en suis sorti. Finalement, j’ai senti que je pouvais le battre sur mon mouvement."
À ses côtés, dans les catacombes de l’Arena de Deurne, le Bruxellois acquiesce.
"Cette victoire s’est jouée à trois fois rien. Je me sentais bien physiquement, même si Matthias est parvenu à mettre plus de rythme, à enchaîner les attaques. Il n’empêche, sur un ou deux contres, j’ai cru avoir marqué. Dommage… Mais comme Matthias, je crois, j’ai pris beaucoup de plaisir dans ce combat, même si, à la fin, le vainqueur, c’est lui. Et j’aurais préféré que ce soit moi."
À un quart d’heure de chez lui, Casse a remporté leur premier combat, lequel aurait pu avoir lieu une semaine auparavant, à Abou Dhabi.
"Oui, si je n’avais pas commis cette bêtise face au Tchèque Musil. Mais avec des si…", sourit Sami.
"Sur le plan du timing, nous étions à égalité puisque nous sommes tous deux rentrés d’Abou Dhabi en début de semaine. Un long voyage. Le temps de perdre mes trois kilos excédentaires et j’étais prêt !", enchaîne Matthias.
Sami Chouchi également. "La concurrence, c’est bien pour lui comme pour moi !", insiste l’Anversois, conscient qu’ils devront, l’un et l’autre, enchaîner sur le plan international pour avoir le droit de défendre les couleurs de la Belgique à Tokyo.
"Que ce soit lui ou moi, celui qui ira aux Jeux prendra une médaille !", conclut Sami.
Ces deux-là n’ont vraiment pas fini de nous étonner ! Oui, la Belgique peut compter sur des judokas très talentueux.
Jura: "ça ne change rien entre nous"
Colocataires à Ottignies-Louvain-la-Neuve, où elles s’entraînent ensemble, Anne-Sophie Jura et Lois Petit se sont retrouvées en finale des -48 kg. Et, comme l’an dernier, à Herstal, Anne-So, la plus âgée, s’est imposée, confirmant ainsi son statut de n°1 belge.
"Ce combat fut à l’image de ma journée ! Je me suis montrée patiente. Le public attend souvent de nous qu’on gagne vite et bien, mais ce n’est pas toujours possible. Lois a joué crânement sa chance. C’est normal. Moi, j’avais la pression car plus à perdre qu’elle. J’étais donc très concentrée pour ne pas me laisser surprendre et, finalement, j’ai trouvé la faille en prolongation."
Et voilà Anne-So sacrée pour la quatrième fois d’affilée ! Un neuvième titre avec ceux décrochés en catégories d’âge. De ce combat, Jura et Petit en avaient parlé durant la semaine.
"Oui, nous nous étions dit que ça ne changerait rien entre nous. Et ça ne changera rien !", confirme Anne-Sophie Jura qui s’alignera à La Haye et à Osaka avec l’espoir de décrocher sa place au Masters, réservé au Top 16 mondial dans chaque catégorie.
Joachim Bottieau: "Je quitte la fédération francophone"
Joachim Bottieau (-90 kg) a signé un superbe retour sur les tatamis et a pris une décision importante.
Joachim Bottieau a signé un superbe retour sur les tatamis, ce samedi, à Anvers, décrochant son cinquième titre national, le troisième en -90 kg, à l’issue d’une finale acharnée face à Kristof Timmermans. Et le public ne s’y est pas trompé en les applaudissant à la sortie de l’Arena. "Pour un beau combat, il faut être deux ! Je ne m’attendais pas à un tel engagement de la part de Kristof, mais il a rendu ma victoire encore plus belle après deux premiers tours assez faciles pour moi."
Bel hommage rendu par Joachim à son courageux adversaire qui vint encore le féliciter dans les travées de cette salle vieillotte. "Je suis assez satisfait de ce retour à la compétition après des semaines de doutes quant à mon avenir. Mais je savais que j’étais en forme parce que je n’ai pas perdu mon temps cet été."
La dernière compétition internationale de Bottieau datait de début juin, à Madrid, où il avait échoué au pied du podium. Actuel n°57 mondial, Jo a du pain sur la planche dans la course à la qualification olympique. "Je devais d’abord régler certains problèmes au niveau de mon encadrement, que j’ai décidé de bouleverser. Je quitte la Fédération francophone avec laquelle la relation de confiance était rompue. Je tiens à préciser que je pars en bons termes, mais j’ai discuté avec Koen Sleeckx, le nouveau DT néerlandophone, et nous avons mis une structure en place. Elle s’articule autour de mon père, de Philip Laats et de Robert Krawczyk. J’ai besoin de ce nouveau projet, de cette nouvelle ambiance, pour redémarrer, poursuivre ma carrière."
Profondément déçu par son échec aux Jeux de Rio, Joachim avait déjà pris ses distances, fin 2016-début 2017, pour se ressourcer. Parti seul au Japon, en Corée, puis en Géorgie, il en était revenu requinqué. Mais les soucis avec la FFBJ sont réapparus pendant cet été. "Je n’ai plus envie de m’appesantir là-dessus. Je préfère me focaliser sur la course à la qualification olympique qui s’annonce serrée. J’espère réussir un bon résultat mi-novembre, à La Haye. Puis, je rejoindrai les Néerlandophones en stage au Japon avant d’entamer la saison 2019, capitale pour Tokyo 2020."
Anvers: les podiums du National
-60 kg :
1. Jorre Verstraeten
2. William Hale
3. Naoufal Ez Zerrad et
Gert Maes.
-66 kg :
1. Kenneth Van Gansbeke
2. Yusup Adashev
3. Moubarak Boulaich et Dries Ponnet.
-73 kg :
1. Dirk Van Tichelt ;
2. Jeroen Casse ;
3. Aslanbek Kagermanov et Malik Umayev.
-81 kg :
1. Matthias Casse
2. Sami Chouchi
3. Jeremie Bottieau et Osman Hanci.
-90 kg :
1. Joachim Bottieau
2. Kristof Timmermans
3. Shamil Makhmutov et Xavier Kuppens.
-100 kg :
1. Tamerlan Dunaev
2. Dylan Van Nuffel
3. Jelle Hoste et Antonino Petricone.
+100 kg :
1. Edouard Capelle
2. Sidy Sarr
3. Yves Ndao et Louis Gourdin. FEMMES
-48 kg :
1. Anne-Sophie Jura
2. Lois Petit
3. Jolien Berton (poule).
-52 kg :
1. Amber Ryheul
2. Carla Augustin
3. Clemence Dubois et Karoline Van Den Broeck.
-57 kg :
1. Eveline Delbaen
2. Beau Ramaekers
3. Alexiane Hubert et Manon Lecharlier.
-63 kg :
1. Selina Delen
2. Lise Luyckfasseel
3. Jolien Lefevere et Marie Sadouni.
-70 kg :
1. Gabriella Willems ;
2. Demi De Sender ;
3. Liga Tera et Skye Marinx.
-78 kg :
1. Roxane Taeymans
2. Allison Hollevoet
3. Isabelle Schrenk et Vicky Verschaere
+78 kg :
1. Rania El Kilali
2. Katrien Johnson
3. Marie Papadopoulos, Christelle Degueldre