Histoires d’Or : Justine Henin, nouvelle déesse sur terre, à Olympie
La DH raconte les médailles d’or olympiques de la Belgique (36/43). À Athènes, en 2004, la Rochefortoise offre à la Belgique sa première médaille d’or en tennis.
- Publié le 17-04-2024 à 13h20
- 36 (21 août 2004) Justine Henin > Tennis (simple dames)
- Née à Liège, le 1er juin 1982
La délégation belge était rentrée avec le sentiment du devoir accompli des Jeux olympiques de Sydney, en 2000, avec cinq médailles dans ses bagages (pour trouver mieux, il fallait remonter à Montréal en 1976), mais il manquait à la petite collection belge le métal le plus précieux et le plus envié.
L’or sortira de terre, aux origines, à Olympie. En 2004, les Jeux retrouvent la Grèce, 108 ans après avoir été le lieu de leur renaissance en 1896. Et, la Belgique retrouve, elle, les lauriers olympiques, grâce à l’une des plus grandes sportives belges de l’histoire.
Justine Henin a déjà gagné trois Grands Chelems (Roland-Garros et l’US Open en 2003 ; puis l’Open d’Australie en 2004) quand elle intègre la délégation belge pour les Jeux d’Athènes.
Mais la Rochefortoise, diminuée par une infection virale, reste sur une contre-performance à Paris (éliminée au deuxième tour par l’Italienne Tathiana Garbin) et elle a dû faire l’impasse sur Wimbledon. Mais le virus olympique sera plus fort, et même si elle n’a plus joué de match depuis douze semaines, “Juju” débarque à Athènes ambitieuse, sans cacher quelques doutes.
Lorsque j'étais petite, je rêvais surtout d'une victoire en Grand Chelem, pas d'une médaille d'or aux Jeux olympiques!
Qui s’estomperont le samedi 21 août 2004 : Justine Henin est élevée au rang de déesse d’Olympie par un triomphe en finale du tournoi du simple dames des Jeux d’Athènes. Avec une classe folle et une volonté de fer, la Namuroise a chassé tous ses doutes pour mater la concurrence et décrocher la médaille d’or.
”Lorsque j’étais petite, je rêvais surtout d’une victoire en Grand Chelem, pas d’une médaille d’or aux Jeux olympiques ! lança-t-elle. Je dois bien avouer qu’aujourd’hui, mon opinion a changé. Je pense que je n’oublierai jamais le moment où j’ai été appelée à monter sur le podium. Les Jeux, ce fut magique…”
Après trois tours de mise en jambes face à la Tchèque Barbora Strýcová (6-3, 6-4), la Vénézuélienne María Alejandra Vento-Kabchi (6-2, 6-1) et l’Australienne Nicole Pratt (6-1, 6-0), durant lesquels la Rochefortoise était montée en puissance, elle déjoua le piège des quarts de finale face à la Française Mary Pierce (6-4, 6-4). Puis vint son chef-d’œuvre athénien. Une demi-finale épique livrée contre Anastasia Myskina. Plus que la finale jouée à la perfection contre Amélie Mauresmo, c’est ce match-là qui reste dans les mémoires. Menée 5-1 dans la manche décisive après avoir pu servir pour le gain de la rencontre dans le deuxième set, Justine Henin finit par s’imposer 8-6 après une remontée fantastique qui alla jusqu’à faire pleurer son adversaire russe (7-5, 5-7, 8-6). Le 21 août 2004, la Française Amélie Mauresmo, pourtant sa dauphine au classement WTA, ne peut empêcher “Juju”, irrésistible, de se parer d’or (6-3, 6-3).
Couverte de laurier sous les yeux de Jacques Rogge, Justine pouvait être fière : elle venait d’écrire une somptueuse page d’histoire du sport belge. Une de plus.
Pas la dernière pour celle qui prit sa retraite à 28 ans, début 2011, après avoir gagné 7 levées du Grand Chelem, 2 Masters, 43 tournois WTA et une Fed Cup en plus de sa médaille d’or olympique…