Alessia Corrao entre en lice aux JOJ: "Justifier la confiance placée en moi…"
La judoka liégeoise de 16 ans entame ses Jeux Olympiques de la Jeunesse ce lundi, en -63 kg. Elle espère faire aussi bien que Toma Nikiforov et Lola Mansour, médaillés à Singapour en 2010
- Publié le 08-10-2018 à 11h53
- Mis à jour le 08-10-2018 à 15h08
La judoka liégeoise de 16 ans entame ses Jeux Olympiques de la Jeunesse ce lundi, en -63 kg. Elle espère faire aussi bien que Toma Nikiforov et Lola Mansour, médaillés à Singapour en 2010 Alessia Corrao était en vacances, fin août, quand elle a appris sa sélection pour les JOJ 2018 où elle succède donc à Toma Nikiforov et Lola Mansour (Singapour 2010) ainsi qu’à Jorre Verstraeten et Sophie Berger (Nanjing 2014).
Plus qu’une récompense, une reconnaissance pour la Liégeoise de 16 ans, affiliée à Visé et, surtout, médaillée aux Championnats d’Europe cadets-espoirs, fin juin, à Sarajevo.
"Une formidable opportunité aussi d’embellir encore cette saison au cours de laquelle j’ai le sentiment d’avoir franchi un cap !" explique la protégée de Fabrice Flamand, au club, et de Damien Bomboir, à la Fédé francophone.
Et pourtant, tout ne fut pas aussi évident pour la double championne de Belgique -63 kg. Après son deuxième titre national, fin février, à Anvers, Alessia a connu des débuts moyens sur la scène internationale.
"J’ai failli tout laisser tomber. Les résultats ne suivaient pas et je me mettais trop de pression. J’ai discuté avec mes entraîneurs et j’en suis venue à l’idée qu’il serait vraiment bête d’arrêter alors que ma carrière n’a pas commencé."
Et bien lui en a pris ! Dans la foulée de cette remise en question, Alessia Corrao a décroché trois médailles, le bronze à Teplice, l’argent à Coimbra et, surtout, le bronze à l’Euro. Autant de résultats qui lui valent d’être notre seule représentante en judo à Buenos Aires. De même, la jeune Liégeoise a intégré le pôle national où elle côtoie les meilleurs judokas du pays. À Louvain-la-Neuve, Alessia a préparé son rendez-vous argentin avec Gabriella Willems, sélectionnée pour le Mondial.
"Disons plutôt que je servais de sparring-partner à Gaby … Mais il est, bien entendu, intéressant pour moi de me frotter à ce genre d’adversaire, plus âgée et, forcément, plus expérimentée. Avec elles, j’apprends tous les jours !"
D’origine italienne, Alessia Corrao est venue au judo dès son plus jeune âge.
"J’étais une enfant hyperactive. Alors, pour canaliser un peu toute cette énergie, mes parents m’ont inscrite dans un stage multisports et c’est là que j’ai commencé le judo. Le résultat s’est vu assez rapidement à la maison avec ma grande soeur, Chiarra (20 ans aujourd’hui) , et mon petit frère, Pietro (13 ans désormais) . Entre-temps, j’ai poursuivi mes études, primaires et secondaires, normalement. Je suis en quatrième au Collège Saint-Lambert, à Herstal, mon premier club de judo. Je suis venue à Visé il y a quatre ou cinq ans. J’y bénéficie des précieux conseils de Fabrice Flamand, mais aussi d’Alain Boulanger et Jérémy Bonni. Une sacrée équipe !"
Étant toujours aux études, Alessia ne s’entraîne pour le moment qu’une fois par jour, le soir. Sauf quand elle part en stage…
"Je suis au club, les lundi et vendredi, avec le pôle liégeois à Herstal, le mardi, et une fois par mois à Saint-Denis, le jeudi. Et puis, il y a, bien sûr, l’entraînement national à Schaerbeek, le mercredi. Je n’ai donc que le week-end pour passer un peu de temps avec mes copines. Mais je sors très peu. Je prends aussi garde à ce que je mange pour éviter les régimes trop draconiens. Ce n’est jamais bon avant une compétition."
Aimant les voyages, Alessia n’est pourtant pas sortie d’Europe jusqu’ici. Trop jeune, elle n’a pas encore été au Japon pour le stage de fin d’année. Mais elle en rêve. Tout comme des Jeux Olympiques… C’est pourquoi elle considère les JOJ 2018, à Buenos Aires, comme une étape importante dans sa carrière.
"J’ai envie de découvrir le haut niveau, l’ambiance olympique, mais aussi de nouveaux horizons. Avec Damien Bomboir, à mes côtés, j’espère vivre une expérience enrichissante, à la fois sportivement et humainement. Je donnerai le meilleur de moi-même sur le tatami pour justifier la confiance qu’on a placée en moi. Et pourquoi pas décrocher une médaille ? Ce serait la meilleure manière d’engranger encore plus de confiance pour la suite."
Après avoir gambergé au printemps, Alessia Corrao semble désormais savoir exactement ce qu’elle veut à l’avenir !