JO 2018 | Elfje Willemsen raconte ses débuts en bobsleigh: "C’était l’enfer !"
Elfje Willemsen débute mardi (12h30) ses 3es JO en tant que pilote de bobsleigh. Une aventure qui a débuté grâce à un défi télévisé.
- Publié le 19-02-2018 à 08h50
Elfje Willemsen débute mardi (12h30) ses 3es JO en tant que pilote de bobsleigh. Une aventure qui a débuté grâce à un défi télévisé. Elle a concouru durant dix ans, a connu 34 pousseuses différentes ("Pas en compétition, hein", précise-t-elle). Elfje Willemsen (33 ans) vivra ses quatre derniers runs en tant que pilote des Belgian Bullets. "Je continuerai certainement encore une saison, mais je n’irai pas aux Jeux Olympiques de Pékin en 2022."
La fin d’une époque qu’elle a entamée de la plus étranges des manières : à la télévision. C’est la VRT qui lance l’idée saugrenue de voir si une équipe de bobsleigh créée de toutes pièces deux ans avant les JO via des castings peut se qualifier.
L’équipe de la télé
Eljfe Willemsen a 22 ans, fait du lancer de Javelot, mais veut changer de discipline. Le programme débute avec six conductrices. Elle finira par être la dernière en course. "Quand je repense au fait que j’ai commencé comme ça, je me dis que c’est bizarre", lance la Campinoise qui, contre toute attente, se qualifie pour les JO de Vancouver.
Ses débuts sont pourtant cauchemardesques, mais elle refuse d’abandonner. "C’était l’enfer cette première saison. J’avais peur, vraiment peur dans ce bob. Je ne trouvais pas ça chouette."
Tout au long des qualifications et des JO, elle se coltine une équipe TV qui la suit absolument partout. "Aux Jeux de Vancouver, nous avions d’ailleurs l’image d’une équipe d’émission TV. On nous faisait des remarques à ce sujet, mais j’avoue que je ne voyais même plus les caméras. C’était il y a dix ans, mais certains nous font encore des blagues à ce sujet."
L’exotisme belge
Vancouver restera une belle expérience pour elle. "Nous étions la nation exotique mais sans non plus être le Nigéria qui débarque grâce aux quotas de continents. Puis, nous avons quand même terminé quatorzièmes. Et pas cinq secondes derrière à chaque run."
Malgré l’expérience olympique, elle perd complètement en motivation. L’année post-JO est tranquille et se passe bien. La suite est nettement plus dure. "Je n’aurais, par exemple, pas pu dire que j’irais d’office jusqu’à Sotchi. Je n’étais pas certaine de vouloir continuer. Tous nos sponsors étaient partis, l’argent manquait et on ne pouvait, par exemple, plus faire de déplacements durant l’été. Finalement, Hanna Marïen est arrivée et j’ai compris qu’avec une pousseuse comme elle, nous pourrions nous améliorer."
Chaque année a ensuite son lot de surprises : l’acquisition d’un nouveau bob de grande qualité (qui lui a valu une belle prise de bec avec les Allemandes, l’accusant d’espionnage), ce surnom de Belgian Bullets trouvé via un sondage à la radio, puis une sixième place inespérée à Sotchi.
"Tout s’est parfaitement mis (NdlR : elle était même quatrième après la première journée) . Nous étions un peu vues comme l’équipe avec le matériel de pointe."
Dos en compote
Sotchi résume également une des raisons pour lesquelles Elfje Willemsen ne continuera pas. Sa deuxième journée de compétition, elle l’a passée sous antidouleur. "Je ne savais même pas courir. Quatre semaines plus tard, je me faisais opérer du genou."
C’est pourtant le dos qui est souvent le plus touché dans le bobsleigh. "C’est une question de pression dans les virages", explique Sara Aerts, la pousseuse de Willemsen pour ces JO.
Et Elfje d’ajouter : "Puis, la position fait que notre dos prend toutes les vibrations. Je ne sais pas faire un entraînement complet sans antidouleur. J’ai une hernie au dos qui ne s’en ira pas, mais je veux pouvoir jouer avec mes enfants."
Elle résume ses JO de 2014 par "manger, s’entraîner, dormir". Une erreur qu’elle n’a pas refaite à Pyeongchang. "Je suis allée voir d’autres sports, je rigole davantage. On doit se souvenir de nous comme d’une équipe qui vient encore mieux prester qu’à Sotchi." Histoire de terminer en beauté.
"Viser le top 8, voire mieux"
Eljfe Willemsen et Sara Aerts veulent viser haut, An Vannieuwenhuyse et Sophie Vercruyssen rêvent du Top 8
En quatre entraînements (les deux autres ont eu lieu cette nuit), le bob piloté par Elfje Willemsen s’est classé une fois cinquième et une fois sixième.
De quoi espérer de bons résultats."Le Top 8 est tout à fait réalisable", dit la pilote. "Et il est possible de rêver plus haut", appuie Sara Aerts. "Nous avons réalisé plusieurs très bons runs d’affilée à l’entraînement et ça laisse présager de bonnes choses", reprend la pilote. Le parcours convient très bien à Willemsen. Considérée comme l’une des meilleures pilotes au monde, elle sait se débrouiller où certaines galèrent. "Le parcours est extrêmement technique. Tout le monde commet de petites fautes. Je m’attends à une course un peu folle où tout pourra arriver si l’une d’entre nous est poussée à l’erreur."
An Vannieuwenhuyse ne maîtrise actuellement par le parcours de A à Z. "J’ai encore des soucis dans les virages 2 et 3", explique la pilote du second bob belge. "J’évolue toutefois au fil des runs (NdlR : elle a notamment été 10 et 12e à l’entraînement) et je serai prête au moment clé. On bosse vraiment sur ces détails à peaufiner."
Le second bob vise le Top 12 voire le Top 10 et débutera avec Sophie Vercruyssen comme pousseuse. "Je n’ai pas pris de risques à l’entraînement ce dimanche. J’ai des douleurs au dos depuis le début de la saison et je dois faire attention."