Sacré en EHL : Florent van Aubel ému avec “le dernier titre qu’il me manquait”
Champion olympique, du monde et d’Europe avec les Red Lions, l’attaquant de 32 ans avait remporté les championnats de Belgique et des Pays-Bas. Désormais il a ajouté l’Europe en club. La boucle est bouclée.
- Publié le 01-04-2024 à 20h01
Le trio belge a encore frappé à Pinoké. Les Red Lions Alexander Hendrickx et Florent van Aubel ainsi que l’ancien Red Sébastien Dockier ont soulevé le trophée de l’EHL en battant en finale le club néerlandais de Kampong (1-0). L’unique but de la partie était 100 % noir-jaune-rouge. Dockier était fauché dans le cercle. L’arbitre… belge Michielsen n’hésitait pas et sifflait un stroke directement. Hendrickx se chargeait de le transformer. On jouait depuis 10 minutes. Le score final était déjà acquis.
”Aux Pays-Bas, les clubs jouent souvent en men to men. Les batailles sont physiques. Ici, on sentait que les deux équipes disputaient leur troisième match en cinq jours. Une finale se gagne. C’est tout. Le match n’a pas été des plus beaux. On a mis un but. Ensuite, le bloc défensif de Pinoké a été très impressionnant”, analysait Florent van Aubel avec son sourire inimitable.
Pinoké n’a pas l’histoire d’un club comme Bloemendaal, mais il s’érige comme le meilleur club des douze derniers mois. L’an passé, les trois Belges avaient ramené le titre en Hoofdklasse à Pinoké après 78 ans d’attente. Moins d’un an plus tard, ils poussent le bouchon plus loin en matant les grosses cylindrées européennes. L’histoire s’écrit vite pour van Aubel and co.
”Tout va très vite, reprend Flo avec son maillot bleu sur le dos. Peut-être un peu trop vite. Pinoké avait la réputation d’être un club festif. Depuis quelques années, il a la volonté d’être plus professionnel. Sommes-nous les meilleurs ? Je ne sais pas. Mais, l’équipe est magnifique.”
Justement, l’équipe n’est pas une succession de noms ronflants. “Le noyau est un mixte de jeunes entourés de deux ou trois internationaux, les trois Belges. On a aussi quelques U21 des Pays-Bas. Chacun a une énorme volonté d’apprendre et de gagner.”
J’étais venu ici pour m’améliorer en tant que personne. Si j’avais signé à Bloemendaal, j’aurais été un joueur parmi les autres."
Ceci rend ce titre unique. Florent van Aubel était venu avec sa modestie légendaire, mais il savait qu’il était l’un des piliers centraux du projet. “J’étais venu ici pour m’améliorer en tant que personne. Si j’avais signé à Bloemendaal, j’aurais été un joueur parmi les autres. A Pinoké, j’avais plus de pression car l’attente autour de moi était plus grande. Je me dois d’être présent à chaque moment.”
Un titre et un grand soulagement
Au terme de la finale, il a pu relâcher la pression ou en tout cas une partie car la saison n’est pas finie. Le Red Lion est conscient que ce 1er avril 2024 restera comme l’une des dates qui comptent dans sa très riche carrière. “Je viens de gagner le seul titre que je n’avais jamais remporté”, glisse le champion de Belgique et des Pays-Bas en club et le champion olympique, du monde et d’Europe en équipe nationale. “Ce sacre en EHL, je l’avais dans un coin de la tête depuis un bout de temps. A la fin du match, j’ai couru vers Alex (Hendrickx) qui ne l’avait jamais gagné. On s’est pris dans les bras. Je suis quelqu’un qui ne montre pas souvent ses émotions. Là, j’ai été pris dedans. Ma carrière est désormais complète. Mais, elle n’est pas finie”, poursuit l’attaquant de 32 ans. “Je ne suis pas trop un homme d’histoire. Gagner ce titre me rend vraiment heureux car il n’est pas simple. Il faut d’abord se qualifier. Ensuite, il faut battre les meilleurs d’Europe. J’ai pu partager mon expérience avec l’équipe et aider mes coéquipiers. Ce trophée prend une autre dimension. Avec les Red Lions, je ne vais pas donner des conseils à l’un ou à l’autre car chacun connaît son rôle.”
Ne pas oublier de profiter du moment présent
Il l’a promis. Lundi soir, il prévoyait de faire la fête et de profiter du moment présent. Un athlète pro oublie souvent de célébrer un grand moment. Un de ses amis lui a posé une question qui a déclenché une grande réflexion chez le Lion. “Il y a quelques semaines, quelqu’un est venu chez moi en me demandant si je profitais assez de ce que j’ai accompli dans ma carrière. J’ai beaucoup réfléchi par la suite. C’est vrai que nous sommes toujours focus sur le prochain match ou la prochaine échéance. J’ai réalisé l’importance de profiter du moment présent.”
L’histoire s’écrit au présent certes, mais le trio magique belge a poursuivi une belle tradition en donnant un accent belge au titre de 2024. Depuis 2018, il y a toujours eu au minimum un Belge dans l’équipe championne d’Europe. De 2021 à 2023, Arthur Van Doren était le roi d’Europe avec Bloemendaal. Si en 2020, le Covid a joué le premier rôle en interrompant la saison, le Watducks avait été sacré en 2019. En 2018, Manu Stockbroekx avait remporté le titre avec Bloemendaal. En 2015, Thomas Briels, Vincent Vanasch et Elliot Van Strydonck avaient été les premiers Belges à s’installer sur le toit de l’Europe. “Comme je l’ai dit, je ne suis pas trop attaché à l’histoire, conclut Florent van Aubel. Je suis pourtant très ému par ce titre.”
Last but not least, Florent van Aubel rendait hommage à Sébastien Dockier qui a démontré toute l’étendue de son talent la semaine dernière. Pourtant, il a été écarté de la sélection des Red Lions à un an des Jeux olympique. “C’est un gars en or. Il est le meilleur coéquipier et ami qu’on puisse avoir. J’ai des connexions fantastiques sur le terrain avec lui. On se comprend super bien.”