Toma Nikiforov avant le Mondial Open: "Content de quitter la rubrique people"
- Publié le 10-11-2017 à 10h56
- Mis à jour le 10-11-2017 à 11h59
Après sa belle demande en mariage, Toma Nikiforov revient les pieds sur le tatami. Entre Abou Dhabi et Herstal, Toma Nikiforov est passé par toutes les émotions ces deux dernières semaines.
La colère, d’abord, d’avoir été volé d’une victoire en Grand Chelem suite à une décision arbitrale douteuse. La joie, ensuite, d’avoir rendu heureuse sa compagne en la demandant en mariage à genou sur le tatami.
Des moments mémorables, dans un sens comme dans l’autre. "Je n’oublierai jamais. Pour Abou Dhabi, je sais qu’on ne reviendra pas en arrière, que beaucoup me soutiennent, dont la Fédé belge, mais j’aimerais quand même qu’elle envoie un message officiel à l’ IJF ( International Judo Federation ) pour marquer son désaccord avec la décision prise à mon encontre. La Belgique est un petit pays, mais ne doit pas se laisser marcher sur les pieds ! D’autant que ce n’est pas la première fois… Pour le reste, j’ai vécu une journée très forte émotionnellement, samedi, à Herstal. Nous l’avons savourée, en famille… Mais je ne m’attendais pas à ce que mon geste soit ainsi relayé. On en a parlé jusqu’en Bulgarie, mon pays d’origine ! Tant mieux si j’ai pu rendre Nica heureuse parce qu’elle compte énormément pour moi. Mais, maintenant, place au sport ! Avec le Mondial Open, samedi, à Marrakech, je suis content de quitter la rubrique people . Je ne m’y aligne pas en touriste, mais pour performer !"
Parti, ce jeudi, avant l’aube (4 h du mat !), Toma a peaufiné sa préparation avec Benjamin Harmegnies. "Ce Mondial Open, j’ai envie d’en profiter, de m’amuser sur le tatami. Bien sûr, je sors de mes habitudes avec des adversaires parfois de vingt, trente, voire quarante kilos plus lourds que moi, mais je m’y suis préparé. Lorsque j’ai évoqué mon envie de participer à cette compétition avec le staff fédéral, nous nous sommes mis d’accord sur une tactique, sur une manière de combattre. Vous pensez, je n’ai pas envie de me blesser dans un défi physique avec ces gars-là… Mais comptez sur moi pour les bousculer. J’en ai un peu marre de les voir attaquer en se caressant les jambes !"
Toma n’est pas le seul -100 kg à monter au front. "Je n’ai pas pour habitude de regarder la liste des engagés, mais je sais que nous sommes une quarantaine et qu’il y a des mecs comme Maret, Grol et Liparteliani qui se sont inscrits. Ça risque d’être sympa !"
"Riner ? Je rêve de combattre contre lui"
Le Bruxellois de 24 ans pourrait rencontrer le Français au Mondial Open, samedi, à Marrakech.
Invaincu depuis le 13 septembre 2010, à Tokyo, où il dut s’incliner, à la décision des juges, face au Japonais Kamikawa, Teddy Riner visera un dixième titre mondial, samedi, à Marrakech. Avec ses deux titres olympiques, le Français en est actuellement à… 109 victoires d’affilée pour un total de 205 en 214 combats depuis 2005 et son arrivée sur la scène internationale à… 16 ans !
Autant dire que beaucoup rêvent d’abattre le colosse guadeloupéen qui, s’il est encore loin des 203 succès d’affilée du Japonais Yamashita entre 1997 et 1985 (record d’invincibilté chez les lourds…), n’en est pas moins considéré comme le plus grand judoka de tous les temps.
Parmi les prétendants, un certain Guram Tushishivili, ce Géorgien qui bouscula Riner en demi-finale des +100 kg au récent Mondial, à Budapest. Tushishvili crut même l’avoir emporté lorsque le Français vacilla (sur le flanc ?) sur son surprenant mouvement de jambes. Mais l’arbitre demeura sans réaction… Poussé à la prolongation, le roi Teddy s’en sortit avant de décrocher l’or aux dépens du Brésilien Moura.
Toma Nikiforov, lui, rêve secrètement d’affronter Teddy Riner. "Le fait d’être dans le même tableau que lui m’excite déjà. Alors, vous pensez si je pouvais me retrouver face à lui, ce serait un honneur, mais je mettrais tout en œuvre pour le battre. Riner est une icône mais, sur le tatami, nous sommes tous égaux. Et, souvent, les lourds craignent ceux qui, comme moi, montent des -100 kg parce qu’ils sont plus mobiles. Donc, quelque part, plus dangereux. Oui, je rêve de combattre contre lui, mais ce n’est pas non plus une obsession. En revanche, une médaille, je suis preneur."
Un prize money record de 500.000 €
Le prize money (record) de ce Mondial Open est particulièrement intéressant, tant pour les judokas que pour leurs coachs, aussi récompensés. Il se monte à 500.000 €, soit 250.000 côté masculin et 250.000 côté féminin, la parité étant respectée malgré un nombre d’engagés très inférieur chez les femmes.
Médaille d’or 100.000 € > judoka : 80.000
Médaille d’argent 50.000 € > judoka : 40.000
Médaille de bronze 25.000 € (2) > judoka : 20.000
Cinquième place 10.000 € (2) > judoka : 8.000
Septième place 5.000 € (2) > judoka : 4.500
Seizième de finale 2.500 € (8) > judoka : 2.250