Un athlète olympique belge: "J’ai su que je voulais devenir soldat le jour des attentats"
Koen Naert, classé 22e au marathon de Rio espère intégrer l’armée et son programme de sportif d’élite.
- Publié le 25-09-2016 à 12h57
- Mis à jour le 25-09-2016 à 13h10
Koen Naert, classé 22e au marathon de Rio espère intégrer l’armée et son programme de sportif d’élite. Koen Naert, premier Belge à avoir franchi la ligne d’arrivée au marathon olympique - et 22 e au classement -, le mois dernier à Rio, n’est pas un sportif comme les autres. Ce jeune adulte de 27 ans a le sport dans le sang depuis déjà 20 ans. Aujourd’hui, il veut aller encore plus loin et devenir l’un de nos sportifs d’élite militaire, dont plusieurs ce sont d’ailleurs faits remarquer à Rio.
Koen travaille depuis trois ans en tant qu’infirmier civil au centre des brûlés de l’hôpital militaire de Neder-over-Heembeek. "Pendant mes études, j’avais fait mon stage dans cet hôpital. J’adore mon boulot mais pour me préparer aux Jeux, j’avais pris un an de congé sans solde", raconte le sportif aux multiples talents.
Le jour des attentats de Bruxelles, tout a basculé pour lui. "Je me rendais à Louvain en voiture. Je ne travaillais plus puisque j’étais en congé pour m’entraîner. J’ai entendu ce qui se passait à la radio et j’ai tout de suite appelé ma collègue pour demander si on avait besoin de moi. Elle m’a dit oui".
Sans avoir besoin d’en entendre plus, Koen a fait demi-tour et foncé vers l’hôpital militaire. "C’était plus fort que tout ce que j’ai pu ressentir jusqu’ici, c’était un sentiment qui me dépassait. À ce moment-là, j’ai su que je voulais devenir militaire", raconte Koen, les yeux encore perdus dans ce souvenir qui a, semble-t-il, changé sa vie.
S’engager dans l’armée permettrait à ce marathonien olympique de continuer son boulot d’infirmier tout en intégrant le programme sportif de la Défense, destiné à encourager les sportifs de haut niveau. Et de recevoir le titre de Sportif d’élite de l’armée. Ce titre, qui existe depuis 2004, permet au militaire qui le reçoit de se consacrer prioritairement à la pratique de son sport et de profiter non-stop des installations de l’armée. Mais aussi d’avoir un boulot à la Défense (que ce soit comme infirmier, magasinier, administrateur, instructeur, etc.) au cas où il se détournerait de ses vocations sportives.
Bref, la combinaison parfaite pour Koen. "90 % de mes collègues sont militaires et je suis déjà bien intégré. Je veux reprendre mon travail d’infirmier mais plus en tant que civil, je veux devenir soldat. L’armée offre une sécurité pour avoir un emploi si ça ne marche pas dans le sport. Qui sait, je pourrais peut-être partir un jour en mission en tant qu’infirmier en Afghanistan !", sourit-il, espérant que ses prouesses à Rio lui permettront d’être sélectionné comme sportif d’élite.
Ses souhaits seront peut-être bientôt exaucés : ce vendredi, le ministre de la Défense, Steven Vandeput (N-VA), a annoncé prolonger le protocole d’accord avec le Comité Olympique et Interfédéral Belge (COIB) concernant le sport de haut niveau au sein de l’armée. Il a d’ailleurs félicité les athlètes au sein des forces armées (ils sont actuellement 21 sur 30 places disponibles) qui sont de "véritables ambassadeurs sur le terrain".