Thierry Neuville est "prêt pour la bagarre"
Équipier de Thierry Neuville, Nicolas Gilsoul nous explique comment il a préparé l’Australie, le dernier rallye, décisif pour le titre mondial.
- Publié le 12-11-2018 à 15h27
- Mis à jour le 12-11-2018 à 16h27
Équipier de Thierry Neuville, Nicolas Gilsoul nous explique comment il a préparé l’Australie, le dernier rallye, décisif pour le titre mondial. Nicolas Gilsoul a quitté Aywaille vendredi matin pour une trentaine d’heures de voyage direction l’Australie, quasi à l’autre bout de la terre. Puis, après une escale à Sydney, il a débarqué à Coffs Harbour ce dimanche.
"Une journée en avance par rapport aux autres rallyes, histoire de pouvoir me reposer et encaisser un maximum le décalage horaire avant le début des reconnaissances mardi", explique le co-pilote de Thierry Neuville, qui tentera ce week-end en Australie de décrocher sa première couronne mondiale, après trois deuxièmes places finales derrière Ogier.
Dix heures de différence avec la Belgique, pas évident pour s’adapter.
"C’est vrai que c’est dur. Les années précédentes, c’était 8 h. J’ignore pourquoi il y en a deux de plus cette fois. On dit généralement qu’il faut un jour par tranche de deux heures pour que le corps s’habitue. Ici, je vais devoir faire la méthode accélérée. Je me suis mis à l’heure australienne dès que je me suis assis dans l’avion à Zaventem. Puis, j’ai lu un maximum. Ce sont les seuls moments où j’ai du temps pour bouquiner. Thierry, lui, est parti nettement plus tôt que moi en prenant un peu de vacances pour s’acclimater à l’aise."
Pendant ce temps, la semaine passée, Nico a déjà bien débroussaillé le terrain.
"Depuis mon retour d’Espagne, je travaille sur l’Australie. Il n’y a qu’une seule spéciale identique à l’an dernier. Beaucoup sont en sens inverse. On doit donc reprendre les notes mais l’environnement nous est familier. Il y en a également reprises des éditions 2016 ou 2017. On a également reçu des vidéos de l’organisation sous différents angles. Il est impossible de prendre des notes fiables sur base de ces images, mais j’ai déjà fait déjà un petit résumé mémo-technique de chaque spéciale que je sors sur la liaison pour rafraîchir la mémoire de Thierry, afin qu’il visualise bien chaque fois le tronçon que l’on va disputer."
Comme toute la Belgique, le copilote liégeois est impatient que cela démarre.
"Je me sens bien dans ma peau, en pleine possession de mes moyens. Je suis comme un lion en cage, prêt à en découdre. Je me sens excité comme un gamin la veille de sa première visite à Euro Disney."
Il est plus facile de se concentrer une fois sur place.
"Au pays, cela devenait dur à gérer", confie l’homme de droite. "Chaque personne que je croisais, en rue, au magasin, en faisant du sport, ne me parlait que de cet enjeu. Entre ceux qui te disent il faut gagner, tu vas gagner ou c’est trop tard c’est déjà perdu, il faut savoir rester poli, courtois. Ici, la structure est plus petite que sur les manches européennes du WRC, il y a moins de personnel, peu de Belges. C’est plus intime et on aime plutôt bien cette ambiance."
Il a rechargé ses batteries avec Déborah
Pour s’oxygéner, décompresser et se vider un peu le cerveau avant la lutte finale, mais aussi pour s’habituer plus progressivement au gros décalage horaire, Thierry Neuville a pris quelques jours de congé sur la route de l’Australie où il est arrivé dès vendredi.
Une petite escale aux Maldives en compagnie de Déborah Ghys, une mannequin belge travaillant en France portant à l’envers la casquette Red Bull Hyundai de son pilote préféré.
"J’ai repris un peu de force, j’avais besoin de me relâcher un peu afin d’être prêt pour la bagarre", a confié Thierry. "Je n’ai jamais eu de souci à résister à la pression. J’ai déjà souvent battu Sébastien au sprint, dans la dernière spéciale. Donc si cela doit se jouer dans la Power Stage, je serai fort. On est prêts au combat, on attend que cela commence. Il ne reste plus qu’à faire le boulot. On ne va pas calculer mais viser simplement la course parfaite. Je vise la victoire. Ce serait le meilleur moyen de décrocher la couronne."
Thierry Neuville compte 3 points de retard sur le Français Ogier (204 contre 201) au Mondial 2018, avant le début de ce dernier rallye de la saison, qui commence ce jeudi.
"Pas se focaliser sur le titre"
L’enjeu, tout le monde le connaît. Dimanche, Thierry Neuville et Nicolas Gilsoul pourraient devenir les premiers champions du monde belges en rallye. Mais avant cela, il y a encore une épreuve à disputer. Et il va falloir, quoi qu’il arrive, y battre Sébastien Ogier, trois points devant nos compatriotes au championnat mais contraint vendredi d’ouvrir la route. Un handicap s’il ne pleut pas.
"Thierry me donne l’impression d’être zen", confie Nico. "Il ne faut surtout pas se focaliser sur le titre mondial car sinon cela risque de nous paralyser. On va essayer de ne pas changer notre méthode et nos habitudes. Il faut plus penser au chemin à parcourir qu’au résultat. On va se concentrer pour faire un rallye parfait. Nous sommes les tenants du titre ici. Cela donne de la confiance."