Neuville : "Ogier reste la cible"
Auteur de deux scratches, le Belge est remonté à la 5e place, à 13 secondes du leader !
- Publié le 28-10-2018 à 08h30
Auteur de deux scratches, le Belge est remonté à la 5e place, à 13 secondes du leader ! Neuvième à une minute hier matin après avoir dû balayer la route vendredi sur la terre, Thierry Neuville a connu une deuxième journée nettement plus positive. Très rapide sur l’asphalte détrempé des cinq vraies spéciales de ce samedi, le pilote Hyundai s’est offert deux scratches (et un 2e chrono à 6 dixièmes de Loeb) et a profité des ennuis des uns et des autres pour remonter à la cinquième place.
Mais surtout récupérer pas mal de temps. Avant les quatre ultimes tronçons dominicaux totalisant 60 km, notre compatriote ne compte plus que 12.7 de retard sur le nouveau leader Jari-Matti Latvala relayant son équipier en tête du classement général après la crevaison du malheureux Ott Tanak. Plus important encore, il ne pointe plus qu’à 8 secondes de son plus sérieux adversaire dans la course pour le titre, Sébastien Ogier.
"La journée a été très tendue compte tenu des conditions délicates," confiait un Saint-Vithois retrouvant progressivement le sourire. "Ce matin, l’annulation de la première spéciale ne nous a pas vraiment arrangés. Même si nous n’avions pas fait le meilleur choix de pneus. On a vu avec les chronos des Toyota que les pluies fonctionnaient mieux que nos gommes tendres."
Des pneus à grosses rainures plus performants certes dans l’eau, mais aussi plus fragiles. "C’est dommage ce qui est arrivé à Ott (Tanak). Mais il savait en optant pour ce choix que les risques de crevaisons étaient plus élevés aussi," commentait-il soulagé de voir l’Estonien perdre désormais quasi toutes chances d’être titré en Australie.
Relancé et plus motivé que jamais après ce gros coup de théâtre tournant encore à sa faveur, notre représentant réalisait une après-midi quasi parfaite avec deux meilleurs et un deuxième temps. "J’ai eu de meilleures infos météo que Seb et remis les enveloppes tendres alors que lui est passé aux pluies. C’était le mauvais choix et j’ai pu lui reprendre pas mal de temps."
Malgré cette bonne opération, Thierry n’a toutefois pas récupéré le leadership virtuel du championnat passé de la tête de Ott Tanak à celle de Sébastien Ogier qui, si les choses restaient en état (en sans tenir compte du résultat de la Power Stage de ce midi), posséderait un point d’avance sur notre compatriote avant la finale en Australie.
N’est-ce pas tentant de ne plus toucher à rien ? Ne vaudrait-il pas mieux s’élancer 2e à 1 point sur la terre des antipodes, plutôt que premier avec un ou trois unités d’avance ? "On ne va surtout rien calculer pour l’instant et continuer à attaquer un max car les écarts sont trop serrés devant," analysait le copilote Nicolas Gilsoul. "Ogier est à moins de cinq secondes des 25 points de la victoire. On ne peut donc pas prendre le risque de rester là où on est. Il demeure la cible. Tout peut encore se passer sur 60 bornes, surtout sur le mouillé. Si on roule comme aujourd’hui, on pourrait même encore gagner." Et en cas d’abandon d’Ogier, même être sacré Champion du Monde dès aujourd’hui peu après 13h... "Je l’ai toujours dit et je le répète : un rallye n’est jamais terminé avant l’arrivée de la Power Stage," concluait Thierry. Un championnat non plus.
Et Thierry nous a déjà habitués à des sprints dominicaux d’enfer.
On croise dès lors les doigts pour sa remontée se poursuive et qu’on le retrouve sur le podium final cet après-midi à Salou.