Eden et José en froid? Mais non, ils s’aiment !
La relation entre Eden Hazard et José Mourinho, qui se retrouvent ce samedi, est d’abord faite de respect mutuel. Même s’il y a eu des tensions. Récit
- Publié le 20-10-2018 à 07h25
- Mis à jour le 20-10-2018 à 12h20
La relation entre Eden Hazard et José Mourinho, qui se retrouvent ce samedi, est d’abord faite de respect mutuel. Même s’il y a eu des tensions. Récit Sans doute se tomberont-ils dans les bras, ce samedi, avant Chelsea-Manchester United, comme José Mourinho a l’habitude d’étreindre ceux qui ont compté dans sa carrière. Eden Hazard en fait partie. Et la réciproque vaut aussi pour le Diable. Récemment, sa prise de position pour défendre le Portugais dans la presse néerlandophone a pu étonner.
"L’image de Mourinho comme un entraîneur extrêmement défensif n’est pas tout à fait juste. Il est loin d’être aventureux comme Guardiola mais, la saison où nous sommes devenus champions, nous avons marqué beaucoup de buts et joué de bons matches", y a-t-il expliqué. "Si on me demande maintenant avec quel entraîneur je veux travailler de nouveau, alors je réponds Mourinho."
L’aveu n’est pas neuf. Le Diable l’avait formulé sur le plateau de RTL en novembre dernier de manière moins appuyée : "Rejouer sous les ordres de Mourinho ne me dérangerait pas."
Pour des raisons de plan de carrière, la situation a peu de chance de se reproduire après trente mois d’une collaboration assez fructueuse et marquée par des petites phrases. Parfois câlines, d’autres fois plus assassines.
Quand, en juin 2013, dix jours après son départ du Real, le retour du Special One à Chelsea est officialisé, Hazard s’amuse.
"Il a deux bras et deux jambes comme vous et moi. Je serai peut-être un peu intimidé au premier entraînement, mais cela ne durera pas" , explique-t-il en ayant conscience de l’événement. "Mes équipiers m’en ont dit beaucoup de bien et m’ont précisé que ce serait chouette avec lui."
Les deux hommes auraient pu le faire au Real où le Portugais voulait attirer le Brainois, ils se découvriront en préparation.
Très vite, le technicien parle d’ambition, Hazard est sous le charme du personnage et lance, après un mois de vie commune : "Il mérite son surnom de Special One. Il parle beaucoup. Il adore chambrer et rigoler, mais c’est avant tout un mec bien."
Qui voit grand pour celui qui l’appelle affectueusement Eddy. "Il doit pouvoir traduire son talent en buts et passes décisives : il a plus de capacités que les autres et doit montrer plus de choses que les autres."
Le Diable, pour sa deuxième saison à Chelsea, le fera. Après une petite punition en novembre 2013 quand il s’offre une escapade à Lille sans avertir son coach, et en perdant en plus son passeport, la montée en puissance du joueur est latente. À tel point que début 2014 Mourinho lance qu’"Eden a les moyens de marcher sur les traces de Ronaldo et Messi" et clame qu’" il est le meilleur joueur du monde".
Réponse du principal intéressé : "Mourinho est le meilleur entraîneur du monde. Il aime chambrer et rigoler. Parfois, il n’est pas content, c’est normal."
Le Portugais le sera au printemps 2014 après l’élimination de Chelsea en demi-finale de la Ligue des Champions et les critiques à chaud d’Hazard, qui avait trouvé que "Chelsea n’est pas fait pour jouer au foot".
"Eden n’est pas mentalement prêt à se sacrifier pour l’équipe", avait rétorqué le Special One. Le froid sera très vite dissipé, les deux hommes comprenant très vite tout l’intérêt mutuel qu’ils pouvaient trouver à faire front.
Leur deuxième saison ressemble à une idylle, les progrès dans le replacement du Brainois ne l’empêchent pas d’être toujours plus décisif pour conduire Chelsea au titre et être élu joueur de l’année. Le discours de Mourinho se veut protecteur. Comme quand il évoque les fameux "protège-tibias en carbone" pour éviter les coups ou lorsqu’il est question de l’intérêt du Real : "Cent quarante millions d’euros pour lui ? Hazard, c’est 140 millions par jambe ! C’est un garçon en or."
Mais qui, comme ses partenaires, grisés par le sacre du printemps 2015, va commettre une erreur : "Nous avons demandé à Mourinho des vacances supplémentaires et je suis revenu totalement hors de forme."
Jamais, dès lors, au second semestre de 2015, le Brainois ne retrouvera son niveau. Mourinho s’en passera parfois pour raisons tactiques comme lors de ce match contre Aston Villa en octobre : "Quand vous n’avez pas le ballon, la qualité ne veut rien dire ? Il faut du cœur et cela, on l’a ou ne l’a pas", justifie-t-il alors en s’aventurant une nouvelle fois sur le terrain du replacement défensif.
Hazard, au tout début du mois de décembre, dédramatisera une situation à l’époque très tendue : "On entend beaucoup de choses, mais nos relations sont normales. Lorsque les résultats ne suivent pas, on va toujours chercher la petite bête. Il n’est pas content et c’est normal quand on ne gagne pas. Nous, les joueurs, ne sommes pas contents non plus. Mais il n’y a pas de problème entre nous."
Parce que, même après le licenciement du Portugais le 17 décembre 2015, Hazard éprouvera des difficultés à se remettre à l’endroit. Ce qu’il avouera sans se forcer dans le Guardian en fin d’année 2016 : "Nous avons aimé tous les succès de la saison dernière mais nous n’en avons pas eu cette année. Je me sens un peu fautif parce que j’ai été l’un des joueurs les plus décisifs de la saison et, cette année, j’ai été moins performant, je n’étais pas au même niveau", avait-il expliqué. "Alors, j’ai envoyé à José un message pour lui dire que j’étais désolé qu’il soit parti et il m’a répondu en me souhaitant le meilleur."
Preuve que finalement ils s’aiment.