Le directeur sportif du Spartak Trnava avant d'affronter Anderlecht: "Nous sommes une Ford Focus, contre une Mercedes"
Pavel Hoftych, le directeur sportif du Spartak Trnava, rêve de créer l’exploit contre l’Anderlecht de son pote Jan Koller.
- Publié le 20-09-2018 à 08h05
- Mis à jour le 20-09-2018 à 12h28
Pavel Hoftych, le directeur sportif du Spartak Trnava, rêve de créer l’exploit contre l’Anderlecht de son pote Jan Koller. "J’étais scout il y a quelques années. Il y a deux ans, le président du Spartak Trnava m’a contacté pour devenir manager général du club." Pavel Hoftych (51 ans) réalise depuis des prouesses en tant que patron de l’aspect sportif du club slovaque. "On a fait venir Nestor El Maestro (NdlR : parti au CSKA Sofia depuis cet été) . Beaucoup nous ont ri au nez mais il a réussi à créer une bonne équipe. Nous avons recruté intelligemment sans avoir droit à l’erreur. Nous avons mis en place une approche pragmatique qui nous a menés au titre cette année."
Ce titre était inespéré…
"Le dernier datait d’il y a 45 ans (du temps de la Tchécoslovaquie) . Après ses cinq titres en six ans, le club a vécu une longue période de traumatisme. À l’époque de la Tchécoslovaquie, nous avions une grande équipe avec beaucoup de stars. Les meilleurs restaient au pays avant…"
Vous aviez battu Anderlecht en Coupe des Clubs Champions à ce moment-là !
"On m’en a parlé mais je n’ai pas connu ces matches. Notre président (NdlR : Dusan Keketi) était le gardien de but de l’époque et s’en souvient bien."
Cela a bien changé et Trnava n’est même plus l’un des plus grands clubs de Slovaquie. Comment expliquez-vous ce titre surprise ?
"On a réussi à créer un groupe. Nous n’avons pas beaucoup de jeunes joueurs mais beaucoup de gars de 30 ans. L’expérience aide quand un concurrent te met la pression. Autour de ces cadres, nous avons quelques gars très rapides."
Qui est la star de votre équipe ?
"Individuellement, nous ne sommes pas forts. Notre coach Radoslav Latal est un élément important. Il a une longue expérience en tant que joueur et monte en tant qu’entraîneur."
Dans quel style de jeu évoluez-vous ?
"En Slovaquie, on joue offensivement mais on a une équipe construite pour défendre et être forte tactiquement. Face à Anderlecht, nous n’aurons pas le choix."
Financièrement, il y a un monde entre cette équipe et la vôtre…
"Nous avons un budget annuel de 3 millions d’euros. Eux achètent un gars contre près du triple. C’est une Mercedes avec un gros moteur. Nous, nous sommes une Ford Focus. En ville, ça ne change rien. Sur l’autoroute, on ne sait pas les concurrencer."
Cela ne vous a pas empêché de sortir le Legia Varsovie, un club qui a un budget similaire à celui du RSCA (NdlR : 40 millions) !
"Nous y croyons. Avec un bon plan de jeu, tout est possible. Nous devons toutefois respecter Anderlecht et son histoire. Je suis tchèque et ami avec Jan Koller. Je sais à quel point Anderlecht est légendaire."
Quelles sont vos ambitions ?
"Nous vivons un rêve. Vous avez vu notre groupe ? C’est génial pour nous. Nous avons le profil pour terminer dernier. Tout le monde nous donnait perdant contre Varsovie… Le match a finalement tourné en notre faveur. La Slovaquie attend une victoire en Europa League et on compte la lui apporter."
"S’il n’y a pas de provocations, pas de souci..."
L’ambiance s’annonce chaude à Trnava. Le directeur technique du club évoque un stade comble de 18.000 personnes et une grosse atmosphère.
"Vous allez voir, l’ambiance est vraiment chaude. C’est un stade bien bruyant, surtout pour de telles affiches. Je ne m’attends pas à connaître des soucis. Nous avons de bons supporters. Ce n’est pas agressif comme peuvent l’être certain stades des Balkans. S’ils ne sont pas provoqués, nos supporters ne posent aucun problème."
Il promet également une bonne ambiance en ville. "Le centre est petit et vit ce jour comme une fête du football. Ce sera chouette pour les supporters. Au stade aussi, les fans d’Anderlecht seront bien accueillis. Notre stade est moderne et inclut même un centre commercial."
"Trencin ? Du football synthétique"
Qui peut nommer des villes slovaques à part Bratislava ? En Belgique, il n’y a que Trencin qui peut se targuer d’une grosse réputation. Et encore, elle se limite au monde du football.
Le club a transféré plusieurs joueurs en Belgique. Principalement à Gand (Simon, Kalu, etc.) même si le dernier à avoir quitté le club, James Lawrence, a signé à Anderlecht.
"C’est un club à part dans le paysage slovaque. Impossible de le comparer à ce qu’on fait ici à Trnava. C’est plus une grande plateforme de scouting et de recrutement. Ils achètent beaucoup d’étrangers, souvent meilleurs que les Slovaques, et les revendent vite. Trencin est une bonne équipe mais je ne l’aime pas. Pourquoi ? Car ils ont un terrain synthétique. Et pour moi, terrain synthétique signifie football synthétique."