Il y a 30 ans, Bruges avait encaissé 6 buts à Monaco: "Une des pages les plus noires du Club"
Philippe Van de Walle n’imagine pas une seconde un scenario semblable.
- Publié le 05-11-2018 à 18h49
- Mis à jour le 06-11-2018 à 09h47
Philippe Van de Walle n’imagine pas une seconde un scenario semblable. Philippe Van de Walle a failli se croire masochiste : "À neuf ans d’intervalle, j’ai disputé deux matches de Coupe d’Europe des clubs Champions à Monaco. J’y ai encaissé six buts avec le Club Bruges en 1988-89 et cinq avec le Lierse en 1997-98. Le plus gag c’est que, au terme de cette seconde prestation, j’ai été élu homme du match !"
L’ancien gardien du Club Bruges rit toujours un peu... jaune quand il évoque les souvenirs de la soirée du 9 novembre 1988 : "Ce soir-là, sur le Rocher, le Club a écrit une des pages les plus noires de sa riche histoire dans les Coupes d’Europe. Tout le monde considère le formidable renversement de score contre Dortmund de la saison 1987-88 comme l’un des matches européens de référence du Club Bruges. Monaco - Bruges de l’année suivante en est un autre, en sens inverse."
Au stade Louis II, les événements n’ont pas tardé à se préciser : "Après 26 minutes, Monaco menait déjà par 4 buts à 0. Je me demandais quand la punition allait s’arrêter. Le plus drôle, c’est qu’à part les buts, je n’ai pas eu tellement de boulot à effectuer. Les Monégasques avaient, eux, presque ponctué chacune de leurs attaques d’un but. Fofana, notamment, était dans un grand soir. Le pire, c’est que je n’étais pas vraiment fautif sur les buts. Je me souviens toutefois que j’aurais peut-être pu mieux réagir sur un ou deux goals."
Mamadou Tew, le défenseur sénégalais du Club, était, lui, dans un mauvais soir: "Il était capable du meilleur comme du pire. Ce soir-là, c’était le pire : très nerveux, il a manqué bon nombre de ses interventions."
Un moment, Philippe Van de Walle a failli commettre l’irréparable : "Yves Audoor a inscrit le but de consolation. Il a voulu aller le célébrer avec nos supporters. J’étais hors de moi : j’ai failli lui mettre une droite !"
On a beaucoup spéculé sur cette grosse défaite : "Nous avions la réputation de composer un groupe un peu festif. Comme nous logions dans un super hôtel, sur la Corniche, on a prétendu que nous étions allés au casino. C’est totalement faux ! Nous avions préparé ce match comme de coutume. Peut-être aurions-nous dû l’entamer de manière plus défensive."
La nuit suivante, Philippe Van de Walle n’a pas dormi : il a erré comme un zombie dans les rues de la Principauté.
L’analyste TV qu’il est devenu ne croit pas à un scenario identique ce mardi soir : "Mon grand-père affirmait qu’une bombe ne tombait jamais dans le même trou. Monaco est beaucoup moins fort que Dortmund, contre qui le Club a livré un très bon match. Il aurait d’ailleurs battu Monaco à l’aller s’il n’avait pas gaspillé autant d’occasions. À ce niveau de compétition, une telle prodigalité est impardonnable. La chance du Club ? Monaco ne semble pas avoir progressé en quinze jours..."
LES COMPOS DE L'EPOQUE:
AS Monaco : Ettori; Battiston, Valery, Amoros, Sonor, Poullain, Ferrathe, Toure, Hoddle, Hateley (76e Puel), Fofana (80e Weah). Entr.: Arsène Wenger.
Club Bruges: Van de Walle; Mamadou, Plovie, Kimoni, Van Wijk, Fr. Van der Elst, Beyens, Creve, M. Buyu, Ceulemans, Brylle (85e Audoor). Entr. : Henk Houwaart.
Les buts: 5e Fofana (1-0); 8e Sonor (2-0); 24e Touré (3-0), 27e Fofana (4-0), 30e Touré (5-0); 62e Audoor (5-1), 73e Fofana (6-1).