La folie pour la dernière journée en Challenger Pro League ce vendredi : 7 clubs (!) peuvent encore monter !
L’ultime journée en Challenger Pro League se déroule ce vendredi soir. Elle promet un terrible suspense pour le dernier ticket de montant direct et pour l’accès au tour final. Tous rêvent de l’élite mais à chaque fois avec un “mais”.
- Publié le 19-04-2024 à 10h27
Vous aimez la Pro League et ses playoffs à suspense ? Vous allez adorer la Challenger Pro League. Du moins son ultime journée ce vendredi soir. Le Beerschot est déjà champion et montant mais derrière… sept équipes espèrent encore la promotion. Certaines directement via le second ticket, d’autres en se qualifiant pour le tour final. Ce qui pourrait amener des invités surprises parmi l’élite la saison prochaine.
Dender (2e, 51 points, aux Francs Borains) : le bloc de Timmy mais pas de fans
Une victoire contre des Francs Borains sauvés et Dender accompagnera le Beerschot en D1. Ce serait une énorme surprise pour un club qui était encore en D3 il y a deux ans (malgré un court passé en D1 entre 2007 et 2009). Repris par un investisseur indonésien en 2015, Dender n’est pas un club riche pour autant. L’équipe n’était pas bâtie pour monter, mais le coach Timmy Simons a réussi à créer un bloc, autour notamment du buteur Nsimba.
Via le tour final, il faudra se farcir 5 matchs de plus pour espérer monter.
En ne prenant que 58 % des unités mises en jeu, Dender fait une saison correcte mais profite aussi de l’étonnant éparpillement des points. La Challenger Pro League est une compétition dense où les écarts sont faibles cette saison.
En cas de montée, le stade de Dender est prêt pour l’élite, même s’il est un peu désuet, voire vieillot. Le problème vient plus de l’assistance avec seulement 989 supporters de moyenne à domicile cette saison. C’est trois fois et demi moins qu’à Eupen, l’équipe de D1 à l’affluence la plus faible.
Deinze (3e, 50 points, à Seraing) : de l’ambition mais un stade défaillant
Dans deux ans, le SK Deinze fêtera ses 100 ans. Et pour la première fois de son histoire, il pourrait rejoindre l’élite. Si Dender ne gagne pas, Deinze montera en cas de succès contre Seraing, l’avant-dernier. C’est l’ambition de la direction. Encore plus depuis 2022 et le rachat par des Singapouriens.
Mais tout n’est pas rose pour cette équipe coincée entre Gand et Courtrai. Le stade n’est pas aux normes de la Pro League et cela pourrait devenir un vrai problème. La direction avait envisagé un déménagement à Mouscron mais le stade est trop éloigné aux yeux du règlement. Une nouvelle tribune a été construite pour entrer dans les clous mais elle ne peut pas être utilisée suite à une plainte d’un entrepreneur.
Avec l’ancien Zèbre Hendrickx et l’ex-Montois De Belder, Deinze a une équipe de joueurs habitués à la D2 mais souhaite investir pour renforcer le noyau en cas de promotion. Depuis 2015, 16 millions ont été injectés dans le club.
Lommel a dépense 3 millions pour un joueur, le Patro offre des salaires à 500 000 € par an.
Lommel (4e, 49 points, c. Beveren) : le petit frère de City mais irrégulier
Lommel a deux équipes à dribbler pour tenter la promotion directe mais doit encore regarder derrière elle pour s’assurer le tour final. Une drôle de dernière journée donc pour un drôle de club. Le Lommel SK n’a plus grand-chose à voir avec l’ancien pensionnaire stable de D1 qu’il était dans les années 90. Ce club a d’ailleurs disparu et l’équipe a ressuscité sur les cendres (et le matricule) d’Overpelt.
Aujourd’hui, Lommel est un des nombreux petits frères de Manchester City. Un satellite qui est capable d’acheter un talent hongrois (Vancsa) pour trois millions en ayant une trésorerie propre limitée, notamment à cause d’une popularité très relative (1 300 spectateurs en moyenne). Ce qui donne des pertes structurelles importantes : 33 millions sur les trois dernières saisons.
Pas un gros tracas pour City qui aimerait voir Lommel un étage plus haut. Pour tenter de donner une force collective à une somme de talents qui pensent plus à leur carrière qu’à l’histoire du club limbourgeois, quelques Belges expérimentés ont été engagés (Wouters, Schoofs, Vetokele…). Mais l’équipe reste très irrégulière et difficile à cerner.
Zulte Waregem (5e, 48 points, c. Lierse) : de l’expérience mais de la pression
Zulte Waregem détonne en Challenger Pro League. Parce qu’il est l’un des rares clubs encore dans des mains belges. Et parce qu’il peut se vanter d’avoir un Soulier d’or (Vormer) et un ancien buteur avec les Diables (Vossen) dans son noyau. Mais tout n’a pas été simple pour l’équipe vice-championne de Belgique il y a dix ans.
S’il reste un très maigre espoir de montée directe, les Flandriens veulent surtout s’assurer le tour final et réussir à prendre le dernier ticket pour l’élite au bout des cinq matchs nécessaires. Pour l’avenir du club, c’est quasi vital. Lors de sa descente l’an passé, la direction avait opté pour une stratégie ambitieuse en conservant (quasi) le train de vie de la D1, via une augmentation de capital de 16 millions l’été dernier. Ce qui engendre beaucoup de pression.
Si Zulte Waregem ne parvient pas à monter, l’avenir du club ne sera pas encore remis en question, mais il faudra se serrer la ceinture et plusieurs gros contrats devront s’en aller. C’est parfois ainsi que certains clubs s’embourbent longtemps en D2. Avec l’hôte du stade Arc-en-ciel vendredi comme plus bel exemple : le Lierse.
Patro Eisden (6e, 48 points, au Beerschot) : un riche promu mais des doutes sur les Américains
Arrivé de D3 cette saison, le Patro Eisden croit encore en une double promotion, surtout en se déplaçant dans un Kiel (à guichets fermés) où le Beerschot enchaîne les fêtes depuis son titre. Mais n’imaginez pas le club limbourgeois comme un Petit Poucet. On est plus sur une production américaine, avec des investisseurs new-yorkais à la manette.
Le Patro a offert quelques gros salaires cette saison, notamment pour attirer Stef Peeters, qui était le meneur de jeu d’Eupen. Il touche 500 000 € par an en D2, ce que beaucoup de joueurs de l’élite ne peuvent qu’imaginer en rêve. Avec Van Eenoo, Pietermaat et Corstjens, le club entraîné par Stijn Stijnen compte d’autres anciennes valeurs sûres de D1.
Mais tout n’est pas rose pour autant à Eisden. Le stade est vieillot malgré une tribune rafraîchie et l’argent des Américains n’a toujours pas de provenance claire. La fédération néerlandaise avait d’ailleurs refusé qu’ils achètent Vitesse. Une éclaircie quand même sur les finances : le club a vendu son joueur Hadj-Moussa pour 4 millions à Feyenoord il y a quelques jours. Il s’était mis en évidence cette saison via un prêt à… Vitesse.
Le FC Liège est le seul club wallon dans le foot pro qui peut avoir le sourire cette saison.
FC Liège (7e, 46 points, c. Jong Genk) : un promu qui s’amuse mais limité
Le FC Liège est l’unique club francophone dans le coup en Challenger Pro League. Le promu de D3 a déjà réussi sa saison en s’installant tranquillement un étage plus haut. Mais chez les Sang et Marine, on a envie de jouer le coup à fond et de participer au tour final. Pour ça, le plan est simple : gagner contre les U23 de Genk et espérer un couac devant. Liège n’a qu’une équipe à dribbler pour se qualifier.
Si la montée a été étudiée par le directeur général Pierre François, avec un déménagement à Saint-Trond pour avoir un stade conforme, ce n’est pas l’ambition de la saison. Des investisseurs américains sont arrivés en janvier et le retour en D1 est prévu plus tard. Idéalement avec un projet de nouveau stade lancé.
Avec plus de 2 000 supporters en moyenne, le club de Rocourt progresse chaque saison, notamment sous l’impulsion de l’entraîneur Gaëtan Englebert qui a aussi un regard important sur le recrutement. Mais les budgets restent serrés, avec des salaires assez bas, très loin des standards de l’élite.
Beveren (8e, 45 points, c. Lommel) : en forme mais un miracle est nécessaire
Après avoir échoué de peu la saison passée, Beveren voulait absolument remonter cette année. Mais il faudrait un miracle pour que les Waeslandiens participent au tour final, en devant compter sur deux résultats positifs ailleurs en plus d’une victoire sur Lommel, toujours candidat à la promotion directe.
Il faut dire que le propriétaire américain n’avait pas envie de dépenser autant d’argent que l’an dernier. Il espérait faire mieux avec un peu moins bien. Sans les buts de Mbokani et de l’autre attaquant Barry (parti au FC Bâle), Beveren a perdu beaucoup de matchs équilibrés, ceux où le talent offensif fait souvent la différence.
Depuis la punition subie à Liège (5-1) qui avait eu la peau du coach Wim De Decker, les Beverenois ont gagné deux matchs de suite et espèrent débarquer dans le tour final avec l’étiquette de poil à gratter.
Le mode d’emploi pour la montée
- Le 1er et le 2e montent directement en Pro League
- Les équipes classées de la 3e à la 6e place se qualifient pour le tour final
- Le 3e reçoit le 6e, le 4e reçoit le 5e en une manche
- Les deux vainqueurs s’affrontent en aller/retour
- Le vainqueur affronte le 2e classé des playdowns en aller/retour
- Le vainqueur monte/reste en Pro League