Amoura retrouve son meilleur visage dans la dernière ligne droite : “Il n’y a qu’avec un Momo comme ça qu’on peut être champion”
Mohammed Amoura a livré contre Anderlecht son match le plus abouti de 2024, confirmant que son passage à vide semble derrière lui.
- Publié le 06-05-2024 à 17h00
On le sentait monter en puissance depuis quelques semaines, depuis la rencontre contre Bruges, pour être précis. Après avoir connu une longue, très longue, période sans, Mohammed Amoura est bel et bien de retour. Contre Anderlecht, il lui a juste manqué un but, mais pour le reste, il a quasiment tout fait. Dès la huitième minute, on a compris qu’il avait de bonnes jambes, dans la foulée de ses deux matchs contre l’Antwerp, où il avait marqué sur une passe de Puertas et rendu la politesse à l’Espagnol avec un assist quatre jours plus tard.
Le premier frisson du derby, c’est l’international algérien qui l’a amené, avec cette très belle frappe en pleine course qui obligeait Schmeichel à une détente spectaculaire (8e). Comme si la confiance était subitement revenue, ses choix étaient nettement plus heureux. Et ses frappes, plus justes, même de loin : son raid de la 26e se terminait par un tir flottant que le gardien danois boxait comme il pouvait en corner. Idem sur cette autre frappe compliquée des 25 mètres, que Schmeichel sortait d’une claquette (64e).
Des stats à la Doku
On a assez déploré son manque d’altruisme – qui pouvait parfois agacer ses équipiers – pour ne pas souligner combien il a aussi joué avec les autres et pour les autres, dimanche. À l’exception d’une bicyclette à peu près impossible, il a plutôt fait les bons choix, entre les numéros solos et les passes vers des équipiers mieux placés que lui. Souvent servi par Nilsson cette saison, il lui a rendu la pareille, cette fois avec un formidable centre de l’extérieur du pied (60e) ou sur cet autre centre pour la tête du Suédois (72e).
Parfois trop égoïste au fil de la rencontre lorsque son équipe ne trouve pas l’ouverture, Amoura est resté collectif jusqu’au bout, cette fois. Une autre de ses passes aurait pu, voire dû, être transformée en “assist” par Sykes, qui a propulsé ce ballon en or au-dessus (77e). Il a aussi servi Castro-Montes pour un tir repoussé de l’épaule par Gattoni (90e) et qui a poussé le stade Marien à croire au penalty.
Sa feuille de statistiques présente ci-contre vaut le coup d’œil. Surtout, on a retrouvé ce qui fait sa force numéro un : sa grande capacité de dribbles. “Bip bip” en a réussi 9 en 11 tentatives ; le meilleur total de la rencontre et un chiffre qu’il n’avait plus atteint depuis novembre. Seul Puertas a réalisé plus de sprints (35) qu’Amoura (28), dont la vitesse de pointe a été mesurée à 34,4 km/h, ici aussi le meilleur chiffre de son équipe, juste battu par Vazquez (35,9km/h).
Masque et ramadan
Bref, c’était du grand Amoura. Tel qu’on ne l’avait plus vu depuis des mois. Dans le creux en fin de phase classique et en début de playoffs – un seul but inscrit en huit rencontres de championnat – , il semble avoir trouvé la sortie du tunnel.
Je n'ai jamais douté de son retour à son meilleur niveau.
”Il a restabilisé sa forme”, décryptait Blessin dimanche soir, sans vouloir trop en faire sur une individualité. “On a beaucoup parlé de lui ces dernières semaines, de ses difficultés rencontrées avec le ramadan et cet os cassé dans le visage (ndlr : qui l’a privé du premier match des playoffs et l’a obligé à jouer les deux suivants avec un masque). Ces trois derniers matchs, il a retrouvé son niveau normal ; celui auquel il jouait toujours avant. Il a été très actif, a travaillé et sa vitesse est un facteur important. Était-ce son meilleur match en 2024 ? À vous de voir. Pour cela, l’idéal aurait été qu’il marque ; c’est toujours important pour un attaquant. Mais, au final, je suis content de sa performance. Je n’ai jamais douté qu’il reviendrait, même si, parfois, son niveau baissait. C’était à nous de l’aider à en sortir et c’est ce qu’on a vu sur les trois derniers matchs.”
Le voilà de retour au meilleur moment, alors que se profilent deux matchs où les atouts unionistes devront être à leur meilleur niveau, pour espérer remporter une finale de Coupe qui s’annonce tendue et un déplacement à Bruges aux allures de dernière chance pour le titre. “Il a été incroyable”, encensait Cameron Puertas dimanche. “C’est le Mohammed que tout le monde connaît : il a marqué il y a deux semaines, puis il a mis une 'passe dé'. Il retrouve la confiance. Il n’y a qu’avec un Momo comme ça, qu’on peut être champion.” Ou que l’Union peut remporter la Coupe.