Standard: ça ne sert à rien de se précipiter
Analyser une rencontre du Standard représente toujours un exercice périlleux.
- Publié le 13-08-2018 à 13h59
Analyser une rencontre du Standard représente toujours un exercice périlleux.
La vérité d’un moment est souvent balayée, sept jours plus tard, par l’orgueil d’une équipe qui a, ces derniers temps, trop souvent joué avec un esprit revanchard plutôt qu’une mentalité de domination. Alors, les coups de sifflet entendus, samedi, après le match nul et vierge face au Cercle de Bruges pourraient laisser croire que rien n’a changé en bord de Meuse durant l’été, que cette formation va encore jouer avec les nerfs de ses supporters jusqu’à la dernière journée de la phase classique et que ce noyau de qualité est incapable de former un rouleau compresseur.
Il est vrai que le bilan mathématique (cinq points en trois journées) n’est pas spécialement emballant, surtout après avoir affronté Waasland-Beveren et le Cercle, mais il est inutile, et surtout totalement injuste, de blâmer ce Standard version 2018-2019. Tout simplement parce que les circonstances sont totalement différentes et, surtout, car Michel Preud’homme n’a pas encore eu le temps et l’opportunité d’imposer l’ensemble de ses préceptes sur cette équipe.
Avec MPH aux commandes, ce Standard sera plus dominateur et cherchera à davantage faire circuler le ballon. La qualité de jeu est déjà bien supérieure à ce qui a été observé ces dernières saisons, avec la seule exception de cette sortie face au Cercle. Petit à petit, le technicien liégeois dévoile ses intentions avec un 4-3-3 supposé dominer la ligne médiane grâce à un bon mélange entre physique et technique et offrir un maximum de libertés aux éléments offensifs, notamment Mehdi Carcela et Paul-José Mpoku, pas tout le temps obligés de redescendre jusqu’à leur grand rectangle pour défendre.
Pour le moment, les joueurs sont encore occupés à assimiler ces nouvelles données et les retours de Mehdi Carcela et Orlando Sa permettront à ce onze de base d’être encore un peu plus fourni, même si Moussa Djenepo et Renaud Emond n’ont pas démérité depuis l’entame de la campagne. La précipitation ne doit donc pas gagner le public, même s’il a totalement le droit d’exprimer son mécontentement après une prestation plutôt en demi-teinte face à un promu. La fatigue accumulée en Coupe d’Europe est une donnée à ne pas négliger car le sommet face à l’Ajax a obligé les joueurs à donner tout ce qu’ils avaient dans le ventre, que ce soit d’ordre physique ou mental.
À cette période de la saison, où les mécanismes n’ont pas encore atteint leur vitesse de croisière, les batteries se rechargent un petit peu plus lentement et une rotation, faible ou importante, ne suffit pas à gommer une rencontre européenne. La Gantoise et Genk prouvent également que l’enchaînement d’effort contraint pratiquement d’oublier un parcours parfait sur la scène nationale. Ce Standard sera donc différent, ce mardi soir, sur la pelouse amstellodamoise.
Dans sa composition, mais aussi dans son état d’esprit. Finalement, c’est lors de tel rendez-vous que la force réelle de cette formation pourra réellement être jaugée. Théoriquement, l’Ajax est plus forte, avec un matériel et une puissance financière plus importants, mais ce Standard a démontré à de multiples reprises qu’il aimait brouiller les pronostics. Comme ceux qui lui annonçaient l’impossibilité de se qualifier pour les derniers playoffs ou les autres qui disaient qu’il n’arriverait pas à briller face aux grands. Analyser un match des Rouches, vraiment un exercice périlleux…