Koutroubis, guerrier à la bonne mentalité
À chaque fois qu’on fait appel à lui, le Grec répond présent et le Standard… ne perd jamais.
- Publié le 02-05-2018 à 10h01
À chaque fois qu’on fait appel à lui, le Grec répond présent et le Standard… ne perd jamais.
"C’est quoi ce joueur ? Il est beaucoup trop lent !" Voici, en substance, le genre de message que l’on pouvait lire sur les réseaux sociaux le soir du 11 février pour la première prestation de Georgios Koutroubis sous le maillot rouche contre Mouscron (4-3). Depuis sa grande première, le colosse grec ne cesse de progresser et de monter en puissance au point que les critiques ont fait place aux éloges. Retour sur les débuts en Rouche de celui qui a attendu ses 26 ans pour quitter son pays natal. "Le problème de Georgios à son arrivée, c’était son état physique", nous précise l’un de ses proches. "Il présentait une VMA extrêmement faible."
Les circonstances ont voulu que Koutroubis entre en action bien plus tôt que prévu. Suite à la carte jaune reçue par Kostas Laifis en demi-finale retour de Coupe à Bruges, Koutroubis était certain qu’il disputerait la finale le 17 mars.
La course contre la montre était lancée pour celui qui n’avait plus disputé la moindre minute depuis le 12 décembre avec le Panathinaikos club avec lequel il était en litige (il a accepté de faire l’impasse sur les 400.000€ que le club grec lui devait pour rallier Sclessin).
"Sa Pinto l’a fait jouer rapidement, peut-être un peu trop vite." Sa première sortie, face à Mouscron, n’aura, il est vrai, pas été d’une grande sérénité. Parachuté au cœur d’une défense qui encaissait énormément de buts à l’époque et au sein de laquelle il n’avait aucun automatisme, Koutroubis n’a pas brillé, étant impliqué dans deux des trois buts hurlus, au même titre que Luyindama qui ne l’avait pas vraiment aidé.
Après sa première prestation, certains observateurs n’ont pas manqué de se payer le scalp du Grec allant même, pour certains, jusqu’à dire que le Standard serait bien inspiré de jouer à dix en finale de Coupe contre Genk. "Il a été pris à partie, mais, une fois encore, il est resté calme. Il a travaillé afin de faire taire ses détracteurs. Koutroubis est un bosseur. Il est arrivé avec un certain retard qu’il s’est empressé de combler. Il est volontaire et à son arrivée, il souhaitait poursuivre son travail avec Lieven Maesschalck pour aller plus vite."
Aujourd’hui, les choses ont changé et le statut de Koutroubis avec car le Grec fait office de porte-bonheur. À chaque fois qu’il est titularisé (sept fois), le Standard ne perd jamais (cinq victoires et deux nuls).
Après la venue de Mouscron, Koutroubis a donc mis les bouchées doubles pour être prêt pour sa première grosse échéance : la finale de la Coupe au cours de laquelle il aura finalement été impérial.
"S’il le faut, je serai un leader", nous précisait le défenseur à son arrivée en février dernier. D’un leader, Koutroubis n’en a pas encore l’étoffe, mais le défenseur ne cesse de monter en puissance et d’être utile au collectif.
"Il peut aussi jouer en tant que numéro 6, ce qu’il a d’ailleurs fait à Gand lorsque Luyindama est monté. Sa polyvalence est un atout tout comme son intelligence. Il ne sera jamais aussi rapide que Luyindama mais il se distingue autrement."
Autres qualités, non négligeables à Sclessin, de ce colosse d’un mètre nonante, c’est assurément son calme olympien et sa mentalité. "Il ne stresse jamais, ne panique pas. En Grèce, il a été habitué aux ambiances bouillantes, voire hostiles. C’est important pour un vestiaire de compter sur un joueur qui garde la tête froide dans n’importe quelle situation. Sa mentalité est exemplaire. Il ne fera jamais de vagues s’il ne joue pas et se battra toujours à 100 %."
"Un super gars qui monte en puissance"
Koutroubis a su s’intégrer dans le noyau liégeois et ses coéquipiers l’apprécient.
De prime abord, Georgios Koutroubis n’a pas l’air d’être le petit fanfaron de la bande à Sa Pinto. Calme et réservé malgré sa stature qui en impose, le défenseur grec a tout de même réussi à trouver sa place au sein du vestiaire liégeois et ce, pour sa toute première expérience à l’étranger.
"Georgios ? C’est un gros nounours", confie Mehdi Carcela. "C’est un bon gars. Il est plutôt discret et ne parle pas beaucoup. Mais quand il le fait, c’est toujours à bon escient. Georgios s’est très bien intégré."
Le Marocain se dit également satisfait des copies rendues par son équipier grec. "Il continue sur sa lancée et on ne prend pas beaucoup de but avec lui. Il fait bien son travail."
Extrêmement bien placé pour juger de l’évolution de son défenseur central, Memo Ochoa revient sur les débuts de Koutroubis en bord de Meuse.
"Dès les premiers jours, il a affiché son envie et sa mentalité de professionnel. À chaque entraînement, il est costaud et se bat pour gagner sa place."
Barré par Christian Luyindama, Georgios Koutroubis doit faire ses preuves à chaque fois que Sa Pinto fait appel à lui. "C’est ce qu’il a fait à Gand et je suis très heureux pour lui", poursuit Ochoa. "On sait que Christian est une valeur sûre qui a explosé cette saison. C’est donc plus difficile de s’imposer mais Georgios, comme nous tous, a toujours accepté les choix du coach. Chaque joueur qui joue se donne toujours à fond et c’est son cas."
Le portier des Rouches tenait également à saluer les efforts consentis par ses équipiers.
"Il montre qu’il est concerné et qu’il monte en puissance. Il ne faut pas oublier que c’est sa première expérience à l’étranger. Il débarque, seul, dans un nouveau pays dont il ne parle pas la langue. Il faut respecter son travail. C’est un super bon mec avec lequel il est facile de discuter. Il devient plus fort de match en match."
Son avenir : aucune décision prise
Le défenseur grec a signé pour six mois avec une année supplémentaire en option.
Georgios Koutroubis sera-t-il encore Standardman la saison prochaine ? La question mérite d’être posée au moment où le défenseur central grec répond plus que jamais à l’attente. Arrivé dans les dernières heures du mercato hivernal, juste avant Mehdi Carcela, Koutroubis a signé un contrat de 6 mois assorti d’une option pour une saison supplémentaire.
Il n’existe pas de deadline quant à la levée de cette option et, à l’heure actuelle, il n’y a encore aucune décision prise par la direction par rapport à l’avenir de son défenseur central.
Une chose est certaine : le Grec se sent parfaitement bien au Standard ainsi qu’à Liège où il souhaiterait rester. La volonté de Koutroubis est bien que la direction lève l’option pour pouvoir réaliser une saison complète et, surtout, d’avoir une réelle préparation durant l’été, ce dont il n’a pu bénéficier lors de son arrivée.
La direction liégeoise a-t-elle intérêt à lever cette option ? Les feux sont en tout cas au vert et ce, à tous les niveaux. Le premier est d’ordre financier. À 27 ans, Koutroubis ne coûte pas cher. Ensuite, avec une adaptation de 6 mois, le Grec connaît déjà notre compétition, ce qui ne serait pas d’office le cas d’une potentielle nouvelle recrue.
Enfin, en cas de départ de Christian Luyindama, déjà très courtisé, Koutroubis serait opérationnel d’entrée de jeu et le Standard compterait toujours deux défenseurs centraux droitiers de qualité avec Zinho Vanheusden (qui sera toujours prêté par l’Inter la saison prochaine) et lui.