Standard: les 5 raisons du naufrage de Jankovic
Les failles étaient bien trop grandes pour que l’entraîneur conserve sa place une saison supplémentaire. La preuve par cinq.
- Publié le 18-04-2017 à 11h35
- Mis à jour le 18-04-2017 à 13h07
Les failles étaient bien trop grandes pour que l’entraîneur conserve sa place une saison supplémentaire. Au fil des semaines, le licenciement d’Aleksandar Jankovic était devenu inéluctable. Plombé par son bilan chiffré, le technicien serbe commençait tout doucement à être lâché par sa direction. En février, Bruno Venanzi déclarait, quelques jours après le départ de Daniel Van Buyten, qu’il souhaitait garder ce staff technique trois saisons avant d’annoncer, au soir de la défaite enregistrée au Lierse, qu’une nouvelle évaluation serait programmée au terme de la saison. Une échéance que les deux parties n’ont même pas attendue.
1. Une faillite tactique
Même s’il n’a pas bénéficié de la campagne de préparation estivale, Aleksandar Jankovic n’a jamais réussi à imposer sa griffe sur cette équipe. Durant toute la trêve hivernale, il a répété un schéma tactique avec trois défenseurs, censé révolutionner le jeu liégeois, mais l’a abandonné après soixante minutes face à Bruges. Malgré plusieurs semaines consacrées à sa mise en place, les joueurs semblaient complètement perdus sur le terrain, offrant de trop grandes largesses à leurs adversaires. L’entraîneur en est donc rapidement revenu à un 4-2-3-1 travaillé par son prédécesseur, où le visage de l’équipe semblait bien trop défensif pour le Standard.
2. Changements tardifs
Un bon entraîneur est un entraîneur qui prend des risques durant un match. Aleksandar Jankovic n’a pas suffisamment respecté ce précepte. Ses changements intervenaient bien trop tard (souvent après la soixantième minute) pour apporter quelque chose et, surtout, il retirait tout le temps un attaquant pour un autre alors que son équipe était menée au score. Le Serbe n’a jamais essayé de bousculer son schéma tactique (et donc passer à un système avec deux pointes).
3. Des choix douteux
Tout au long de son mandat, Aleksandar Jankovic a été incapable de dessiner un onze de base susceptible d’être reconduit plusieurs semaines consécutives. Il a changé deux fois de gardien, cassé le rythme de son axe défensif pour relancer Milos Kosanovic ou encore bouleversé sans cesse son milieu de terrain central (dix paires testées). Des joueurs se sont également trop souvent retrouvés entre le onze de base et une place dans les tribunes (Réginal Goreux, Renaud Emond, Ibrahima Cissé, Corentin Fiore) sans réelles explications. Cette incapacité à trancher lui a finalement coûté cher car plusieurs joueurs se sont sentis intouchables. Et n’ont donc plus chercher à se faire mal.
4. Entraînements trop légers
La remarque vient d’un membre du club durant la trêve hivernale : "L’entraînement est déjà terminé ? Mais il n’a commencé que depuis une heure". Alors que ses joueurs accusaient un retard physique suite à une préparation estivale trop légère, Aleksandar Jankovic n’a jamais donné l’impression de travailler suffisamment la condition de ses joueurs durant le stage organisé à Marbella. Ses séances duraient, tout au plus, nonante minutes, ce qui est assez léger à pareille époque. Plusieurs proches se sont également plaints du rythme des séances, pas suffisamment intense, durant l’ensemble de la saison, au point de travailler individuellement après la journée. Ce n’est peut-être pas un hasard si le Standard s’est régulièrement fait rejoindre au score ces dernières semaines…
5. Discours qui ne passe pas
Durant les sept mois de son mandat, l’entraîneur serbe a souvent utilisé les mots "générosité" et "mentalité". Malheureusement, ces deux principes ne se sont jamais vus sur le terrain, ou alors à de trop rares occasions. Depuis la fin de l’aventure européenne, plusieurs joueurs ne semblent plus se dépenser suffisamment sur le terrain (Ishak Belfodil, Matthieu Dossevi) ou ne sont plus aussi irréprochables (Alexander Scholz, Benito Raman). Malgré ce constat que tout le monde pouvait tirer, il n’a pas changé son discours d’un iota, se déclarant même "satisfait" après la défaite concédée sur la pelouse du Lierse. Une aberration.