Igor De Camargo raconte sa saison au RWDM et sa nouvelle vie dans le monde du coaching : "Je sais où est ma place"
Pour sa première année dans un staff, Igor De Camargo a déjà travaillé avec trois entraîneurs différents.
- Publié le 21-04-2024 à 07h28
Un peu plus d’un an après avoir raccroché les crampons, Igor De Camargo est revenu à Molenbeek pour effectuer ses premiers pas dans le monde du coaching. Le 25 juillet dernier, il était nommé T3 dans le staff de Claudio Caçapa, à quelques jours de la reprise du championnat. Neuf mois plus tard, nous avons fait le point sur une première expérience aussi chahutée qu’enrichissante, qui lui a permis de travailler avec trois coachs différents et de confirmer son envie d’un jour devenir entraîneur principal.
Trois coachs en une saison
Pour sa première année dans le costume de T3, De Camargo vit une première expérience intense. Débarqué juste avant le début du championnat, il a aussi la particularité d’avoir travaillé avec trois entraîneurs différents depuis le début de la saison : Claudio Caçapa, Bruno Irles et désormais Yannick Ferrera. “Ce n’est peut-être pas très positif pour le club, mais personnellement j’ai pu côtoyer quotidiennement trois styles de coaching différents. Ça a été quelque chose de très intéressant et important pour mon futur. Il y a beaucoup de choses à voir, à apprendre, à entendre. J’ai pris ce que j’avais à prendre de Claudio, Bruno et Yannick”, explique De Camargo.
Écouter, discuter, partager, apprendre, autant de choses qui doivent faire grandir le jeune T3 qu’est De Camargo. “Je sais où je veux arriver, je sais comment je veux y arriver et cette saison est un premier moment d’apprentissage. Claudio avait sa méthode et son style, Bruno Irles avait une autre méthode et un autre style. Yannick a son propre style. Pour moi, tout ça a été enrichissant. À moi de garder le positif et surtout d’apprendre du négatif pour ne pas faire les mêmes erreurs dans le futur.”
Si la direction avait décidé que mon moment était venu, j’aurais accepté.
Sa relation avec Yannick Ferrera
Après avoir travaillé avec Caçapa et Irles, De Camargo fait désormais partie du staff de Ferrera. “Je ne connaissais pas personnellement Yannick, mais ça se passe très bien entre nous. C’est quelqu’un de très communicatif et dans le football, c’est un facteur essentiel. Il faut parler, discuter et à ce niveau, Yannick est quelqu’un de très ouvert, ce qui rend la tâche plus facile.”
Aux premières loges, le T3 du RWDM a rapidement vu les effets positifs de l’arrivée de Ferrera. “Il fallait booster tout le monde au niveau mental et Yannick est parvenu à faire ce reset dont le groupe avait besoin. Et puis tactiquement, on voit déjà que Yannick a apporté quelque chose. On n’encaisse plus les bêtes buts qu’on prenait chaque semaine. Défensivement, nous sommes plus solides.”
Depuis qu’il a endossé le costume de T3, De Camargo sait ce qu’il peut apporter au groupe. “Je suis là pour partager mon expérience avec les joueurs. Je trouve également que c’est très intéressant d’avoir dans un staff quelqu’un qui a vécu le championnat, et qui le connaît bien, tout autant que la maison.”
Si les coachs se sont succédé cette saison à Molenbeek, le rôle de De Camargo est resté le même. “Peut-être que l’approche est tout à fait différente avec Yannick, mais mon expérience n’a pas changé, ma fonction non plus. Je suis là pour partager mes idées, discuter et apporter quelque chose au groupe.”
Un T3 qui connaît sa place
À la fin de la phase classique, on a vu une équipe du RWDM au plus bas mentalement, on a aussi vu des joueurs qui n’avaient plus cet esprit combatif. Un manque de combativité qui a fait bouillir De Camargo, lui qui ne comptait jamais ses efforts lorsqu’il était joueur. Mais s’il bouillait intérieurement, le T3 a dû se contenir. “Il faut savoir doser, écouter, parler au bon moment. Et surtout savoir quelle est ta place dans le milieu. Aujourd’hui, j’ai un rôle de T3 et je ne veux pas passer devant quelqu’un. Je veux que les choses se passent bien, mais je connais aussi ma place et c’est important que j’y reste. Après, tout le monde connaît mon expérience, sait ce que je peux apporter et si je peux partager certaines choses, je le fais.”
Mais pas question de le voir secouer un joueur. “Ça, c’est le rôle du coach. Moi, je dois dire les choses d’une façon qui permette de sortir du positif du joueur. Parfois, un joueur n’a pas besoin d’être secoué, mais de 2-3 mots qui vont lui faire comprendre qu’en faisant ceci ou cela, on obtiendra un meilleur résultat. C’est là que j’essaie d’intervenir.”
Igor, un futur T1
Lorsqu’Irles a été limogé et avant que Ferrera ne soit nommé, les supporters du RWDM n’ont pas caché leur envie de voir le club promouvoir De Camargo au poste d’entraîneur. Son passé de joueur du club et sa grinta plaidaient en sa faveur. “Ça me touche énormément, car ça veut dire qu’ils voient en moi quelque chose de positif, confie Igor, pour qui cette possibilité n’était pas à l’ordre du jour. Depuis mon arrivée, le club sait où je veux arriver. J’ai clairement fait comprendre qu’un jour, je souhaitais endosser ce rôle de T1, mais pour l’instant, je reste les pieds sur terre. Quand la direction s’est séparée de Bruno Irles, je n’ai pas demandé à avoir ma chance, car comme je l’ai déjà dit, je connais ma place, et surtout, je suis là pour apprendre. Après, si la direction avait décidé que mon moment était venu, j’aurais accepté, pour aider le club. Mais aujourd’hui, le club est entre de bonnes mains avec Yannick.”
J’ai clairement fait comprendre qu’un jour, je souhaitais endosser ce rôle de T1.
Ce qui est certain, c’est que cette première saison l’a conforté dans son envie de devenir T1 à l’avenir. “Quand j’étais joueur, j’ai toujours dit que je voulais devenir entraîneur pour répondre à quelques questions que j’avais. Maintenant que je suis dans l’autre vestiaire, je me rends compte de certaines choses et je pense différemment. Moi à la maison, j’ai deux enfants. Ici j’en ai 24 qu’on doit gérer quotidiennement pour faire en sorte que ça marche, que tout le monde pense la même chose. Être sur le terrain tous les jours, c’est quelque chose que j’aime. En tant que joueur, je me donnais toujours à fond jusqu’à la dernière minute et c’est ce que je continue à faire dans ce nouveau rôle.”
Le maintien, la seule issue possible
Le week-end dernier, le RWDM a renoué avec la victoire, après quatre mois de disette. Un soulagement. “Cette victoire est tombée au meilleur des moments. Elle a ramené les sourires et offert un sacré boost de confiance à tout le monde. Il fallait changer beaucoup de choses pour ces playdowns, on voit déjà clairement que nous affichons un autre visage et une autre attitude sur le terrain. On a un groupe qui vit à nouveau.”
Idéal avant la double confrontation face à Courtrai. “C’est la patrie décisive de ces playdowns. On les a déjà affrontés deux fois dans la phase classique, on va les jouer deux fois en huit jours, c’est un moment durant lequel nous ne pouvons pas faire d’erreurs. À nous de montrer que nous voulons conserver notre place en première division.”
Et Igor se voit bien aller chercher Charleroi et donc le maintien direct. “Je me donne à 100 % pour aller chercher cette première place. Si je n’y crois pas, si le groupe n’y croit pas, on peut arrêter tout de suite. Tout peut se passer, il faut toujours y croire.”