Condamné à jouer à huis clos face à Eupen, le RWDM devra le faire sans son 12e homme
RWDM – Eupen se jouera sans spectateurs, comme les 11 minutes et 21 secondes gênantes de janvier dernier.
- Publié le 12-04-2024 à 09h52
Il y a un peu moins de trois mois, un soir de janvier, le RWDM et Eupen s’affrontaient dans ce qui était déjà un match de la peur. Un duel entre mal classés, soporifique, au cours duquel Emond était parvenu à mettre les Pandas aux commandes. Les Molenbeekois ne parvenaient pas à réagir. Pire, Defourny devait les maintenir dans le match en sortant un arrêt réflexe. Alors qu’une délégation de supporters était allée secouer les joueurs la veille, avec une vidéo qui a fait le tour du monde, ces mêmes supporters décidaient de faire arrêter la rencontre à la 84e minute de jeu. Trois jets de pétards forçaient l’arbitre Nathan Verbommen à interrompre la rencontre, avant qu’il ne doive la stopper définitivement après une pause qui n’a pas calmé l’ambition initiale des supporters du RWDM. C’est alors que le cirque à la belge commençait.
Les 11 minutes de la honte
Alors qu’au RWDM, on pensait que l’arrêt de la rencontre prématuré provoqué par ses propres supporters serait sanctionné par un score de forfait en faveur d’Eupen, c’est un tout autre scénario qui s’était mis en place. Pour la toute première fois, la Pro League mettait en application l’article B11.198 approuvé quelques mois auparavant. Lorsqu’un match est interrompu en raison du comportement des supporters, la rencontre reprend à partir de la minute à laquelle elle a été arrêtée, à huis clos
Trois jours après l’interruption de la rencontre, tout ce petit monde (excepté les supporters) s’est donc retrouvé pour disputer la fin de ce match. Les joueurs d’Eupen ont à nouveau effectué le long déplacement, DAZN a réinstallé tout son dispositif pour retransmettre la rencontre et permettre au VAR d’être opérationnel, les arbitres ont à nouveau dû être payés, tout ça pour un cirque qui a duré 11 minutes et 21 secondes, sans que le RWDM ne parvienne à en tirer quoi que ce soit. “C’était n’importe quoi. C’est passé tellement vite, il y avait du vent, il faisait froid. Ce n’est pas le meilleur souvenir de ma carrière”, se remémore Xavier Mercier.
La quadruple sanction
Déjà obligé de terminer le match à huis clos et de s’acquitter d’une amende de 50 000 euros, le RWDM n’a pas vu sa sanction s’arrêter là. Il a payé très cher le comportement de ses supporters puisque le club a été privé de ses fans lors du premier match des playdowns à Charleroi et devra jouer à huis clos la rencontre de ce samedi face à… Eupen. “Vu ce que demandait initialement le parquet, la sanction aurait pu être beaucoup plus lourde”, précise Maxime Vossen, le COO du RWDM.
Les Pandas se déplaceront donc pour la troisième fois de la saison à Molenbeek, et pour la deuxième fois dans un contexte très particulier. Une aubaine pour les germanophones, une belle tuile pour les Bruxellois, privés de leur 12e homme alors qu’ils sont embarqués dans une mission maintien des plus compliquées. “Le manque à gagner est avant tout sportif. Les joueurs ont besoin de ce boost venu des supporters et entamer les playdowns à huis clos nous prive d’un bel avantage”, ajoute Maxime Vossen, alors que la recette financière est également réduite à néant.
Du côté des joueurs, il faudra trouver la motivation ailleurs, jouer au caractère pour faire oublier l’absence d’un public si précieux dans les travées du stade Machtens. “Ça ne va rien changer pour nous, glisse Mercier. D’ailleurs, on n’en a presque pas parlé durant la semaine. Avec le Covid, on a pris l’habitude de jouer à huis clos, ça ne nous fait donc pas peur. On sait que les supporters seront tous derrière leur écran pour nous soutenir.”
Les supporters présents… devant le stade
S’ils ne pourront entrer dans le stade, les supporters se mobiliseront tout de même puisque la fédération des supporters organise une action pour encourager les joueurs avant le match. Ils se donnent rendez-vous à 15 heures aux portes de la tribune Goethals où les joueurs viendront les saluer avant leur échauffement et puis ils suivront la rencontre dans les cafés environnants.
Notre but, c'est d'être toujours vivants quand nos supporters seront de retour.
Yannick Ferrera, lui, doit donc encore attendre avant de faire la connaissance des fans molenbeekois. “Je n’ai pas encore rencontré les supporters mais j’ai vraiment l’impression qu’un vent nouveau souffle et que tout le monde va dans la même direction. Notre but, c’est d’être toujours vivants quand nos supporters seront de retour. Et ça passe par un bon résultat samedi”, ponctue le coach du RWDM.