Avant Charleroi – RWDM, nous avons retrouvé Mohamed Aoulad : “Yannick Ferrera est le meilleur entraîneur de Belgique”
Ses débuts à Molenbeek, son licenciement de Charleroi, sa nouvelle vie au Bahreïn, Mohamed Aoulad se livre.
- Publié le 05-04-2024 à 13h04
Alors que Charleroi et le RWDM s’affronteront ce samedi lors de la première journée des playdowns, dans un match qui sent déjà la poudre, nous avons retrouvé Mohamed Aoulad. Celui qui a effectué ses débuts professionnels au stade Machtens, qui a porté les couleurs du voisin anderlechtois avant de connaître un passage plutôt sulfureux du côté de Charleroi, à l’époque coaché par un certain… Yannick Ferrera, évolue depuis quelques années dans le championnat du Bahreïn. L’occasion d’évoquer en sa compagnie le duel de ce samedi mais aussi de revenir sur plusieurs étapes marquantes de sa carrière, sur sa nouvelle vie et sur ses projets pour le futur.
Molenbeek, là où tout a commencé
Formé à Anderlecht et puis au FC Brussels, c’est bien à Molenbeek que Mohamed Aoulad a effectué ses grands débuts chez les professionnels à 17 ans. “Molenbeek a la place la plus importante dans ma carrière. Avec un président emblématique qu’était Johan Vermeersch. Il y avait ce stade mythique et une ambiance incomparable. D’ailleurs, même avec tous les changements qu’il y a eus, même avec l’arrivée de John Textor et son bon portefeuille financier, le cœur de Molenbeek est resté le même. Le noyau dur des supporters est toujours là.”
Voir le RWDM en D1A touche l’ancien joueur du FC Brussels. “En tant que Bruxellois, je suis content de revoir ce club au plus haut niveau et j’espère que ça va perdurer. En tant que joueur, j’aurais aimé avoir la chance de porter ce maillot du RWDM. Lorsque j’étais chez les jeunes à Anderlecht, nous affrontions souvent le RWDM et à cette époque, pour moi, nous étions les deux meilleurs clubs de Belgique chez les jeunes. Il y a toujours eu énormément de qualité à Molenbeek.”
Molenbeek a la place la plus importante dans ma carrière.
Son passage sulfureux à Charleroi
Après trois années passées au FC Brussels, Mohamed Aoulad avait été transféré à Anderlecht en 2012. Le Sporting qui l’avait ensuite prêté à un autre Sporting, celui de Charleroi. Prêt qui n’avait finalement duré que cinq petits mois et pourtant, personne n’a oublié son passage sulfureux chez les Zèbres, ce geste et ces paroles à l’encontre de Mehdi Bayat qu’il avait eu un soir de décembre au moment de célébrer un but contre Courtrai. Avec à la clef son licenciement de Charleroi. Un épisode de sa carrière sur lequel il est revenu avec beaucoup de lucidité. “Je ne suis plus le jeune gamin que j’étais à l’époque. J’ai 32 ans, j’ai pris beaucoup de recul par rapport à ça. Je suis quelqu’un de très croyant, ce qui est arrivé est arrivé, on fait tous des erreurs, j’en ai fait, peut-être que les gens en place à l’époque aussi. Après, je sais que ce n’est pas quelque chose que j’aurais dû dire ou faire, je me suis excusé et aujourd’hui, je ne veux garder que du positif quand je parle de Charleroi.”
Il n’a aucune rancœur envers Mehdi Bayat, que du contraire. “Mehdi Bayat est un très bon président. Il a fait une grande carrière, c’est quelqu’un de respectable, qui aime cette ville de Charleroi, qui a fait beaucoup pour Charleroi. Je ne leur souhaite que le meilleur, comme je le souhaite au RWDM.”
Charleroi? Ce n’est pas quelque chose que j’aurais dû dire.
Malgré cette fin d’aventure précipitée, Mohamed Aoulad ne garde aucune rancune envers les Zèbres. “Je ne garde que du positif de mes passages dans tous les clubs où je suis allé, même à Charleroi. Pour moi, Charleroi est un peu comme le RWDM, ce sont deux clubs soutenus par de véritables fanatiques, qui consacrent une belle partie de leur budget pour aller soutenir leur équipe. Des supporters qui se transmettent cette passion de génération en génération, pour qui l’important est de mouiller le maillot avant tout. Deux clubs de passion où les joueurs se doivent d’être à la hauteur de l’investissement de leurs supporters.”
Sa relation avec Yannick Ferrera
Yannick Ferrera, aujourd’hui coach du RWDM, Mohamed Aoulad l’a bien connu puisqu’il était son entraîneur à Charleroi. “Avec Dennis van Wijk que j’ai eu à Westerlo, Yannick Ferrera est le meilleur coach que j’ai eu dans ma carrière. Déjà il y a dix ans, il avait dix ans d’avance sur le football belge. Il s’inspire de Pep Guardiola mais c’est un entraîneur dont on voit les fruits de son travail sur le long terme. Comme il l’a prouvé quand on lui a laissé du temps à Saint-Trond, qu’il a fait monter en D1, ou quand il a repris le Standard avec qui il a gagné une Coupe de Belgique. Pour moi, c’est le meilleur entraîneur en Belgique. Un entraîneur désormais respecté en Arabie saoudite.”
Un coach qui a fait grandir Mohamed Aoulad. “C’est un entraîneur qui a beaucoup compté dans mon développement. C’est quelqu’un de très proche de ses joueurs et en tant que joueur offensif, vous ne pouvez pas rêver mieux car il vous donne la confiance dont vous avez besoin. Il vous fait découvrir des facettes de votre jeu que vous pouvez améliorer à n’importe quel âge. C’est quelqu’un de très perfectionniste, c’est un vrai passionné aussi. Un entraîneur que j’avais déjà eu lorsque j’étais chez les jeunes à Anderlecht alors que lui n’avait que 21 ans. Un coach qui mérite le respect et qui va prouver à tout le monde qu’il a tout ce qu’il faut pour mener à bien sa mission au RWDM.”
Yannick Ferrera, un entraîneur qui a beaucoup compté dans mon développement.
Sa nouvelle vie au… Bahreïn
Après le FC Brussels, Anderlecht, Charleroi, Waasland-Beveren, Saint-Trond, Westerlo, l’Union, Casablanca, Roulers et Tubize, Mohamed Aoulad a pris une décision radicale. Alors qu’il avait 29 ans à l’époque, il a décidé de s’envoler pour une destination plus exotique et de découvrir le championnat du Bahreïn en 2021. “J’ai tout connu dans le football. Je viens de très loin, je suis arrivé tout en haut et aujourd’hui, j’ai la chance de jouer au soleil, de faire profiter mes enfants et ma femme. C’était mon rêve de terminer ma carrière aux Émirats arabes unis. Je suis musulman de confession et la vie ici me correspond totalement.”
Tout comme le niveau du championnat. “Le football est encore en cours de développement au Bahreïn mais il y a 2-3 grosses équipes qui auraient leur place dans le top 6 en Belgique. C’est un football très différent de celui pratiqué en Europe. Un football très physique, moins tactique, ce qui veut dire que vous courez plus. Avec des températures élevées et des taux d’humidité importants, vous devez donc avoir une bonne condition physique pour avoir assez d’oxygène dans le cerveau et prendre les bonnes décisions.”
Actuellement blessé, Mohamed Aoulad reprendra bientôt le chemin de la compétition. “Je me suis fait opérer deux fois du genou et je serai de retour sur les terrains au mois de juin. Je ne sais pas encore si ce sera au Bahreïn car j’ai quelques touches en Arabie saoudite.”
Un après carrière déjà tout tracé
À 32 ans, le Bruxellois nous confie qu’il souhaiterait jouer jusqu’à l’âge de 35 ans avant de raccrocher les crampons et de se lancer dans une après-carrière à laquelle il a déjà bien réfléchi. “J’aimerais me lancer dans une carrière de manager afin d’aider les jeunes à réaliser la meilleure carrière possible. J’aimerais les aider à ne pas commettre les mêmes erreurs que moi, mais aussi à appréhender l’aspect mental que représente la carrière d’un joueur de football. Les joueurs sont exposés de plus en plus jeunes, il faut mieux les encadrer et former à tout ça. Je pense que mon expérience pourrait en aider certains.”
Il a aussi un autre projet en tête. “J’aimerais m’entourer de gestionnaires de fortunes car lorsque vous êtes joueur de football et que vous touchez de telles sommes, vous êtes rapidement ciblés par des personnes mal intentionnées. J’aimerais aider les joueurs, souvent très jeunes, à réaliser les bons choix et les bons placements pour assurer leur avenir. Car une carrière de footballeur, ça ne dure pas éternellement et ça peut très vite s’arrêter.”