De journaliste radio à l'Excel Mouscron: la trajectoire surprenante de Diego Lopez Gomez, le nouveau directeur sportif des Hurlus
À la découverte de Diego Lopez Gomez, nouveau directeur sportif des Hurlus à 31 ans.
- Publié le 24-07-2020 à 08h30
- Mis à jour le 24-07-2020 à 17h50
Aux âmes bien nées, la valeur n’attend pas le nombre des années. Le talent non plus. À bientôt 31 ans, il les fêtera le 8 août prochain, Diego Lopez Gomez s’installe à Mouscron dans le neuf et frais costume de directeur sportif. À peine trentenaire et déjà un curriculum vitae enrichi de multiples expériences.
Il n’aime pas parler du passé car "toute (son) énergie est focalisée sur l’avenir de l’Excel" mais l’Espagnol a été tour à tour ou simultanément journaliste à la Cadena SER, l’une des radios espagnoles les plus anciennes et les plus écoutées, directeur de la communication du Marenostrum Music Festival, un événement qui draine 50 000 spectateurs par an, mais aussi recruteur.
Toutes ces étapes dans sa jeune vie l’ont rapproché de son unique rêve : travailler dans le milieu du ballon rond.
"J’ai toujours souhaité devenir directeur sportif", confie-t-il. Entre les désirs et la réalité, il existe un fossé que Diego Gomez est parvenu à franchir en un temps record grâce à sa conception de la vie et un infatigable sens du travail.
"Quand j’étais journaliste à Valence, j’ai rencontré beaucoup de directeurs sportifs. Je me suis tissé un réseau mais chaque jour, je travaillais toujours plus sans rien demander car dans la vie, il faut attendre que l’occasion se présente pour la saisir."
Enfin un projet pour faire grandir l’Excel
Sa première opportunité interviendra quand une agence de scouting lui propose en 2014 de devenir consultant externe en parallèle à son métier de journaliste.
Et puis, les rencontres dictent le destin d’une vie. La sienne sera celle avec Luis Campos, "un personnage clé dans ma carrière". Après avoir passé des journées à discuter de football avec celui qui est à l’origine de l’éclosion de Kylian Mbappé, ce dernier lui propose en 2017 d’intégrer le nouveau projet lillois de Gérard Lopez.
Dans les quatre coins de l’Europe, le Valencien prospecte les promesses du ballon rond. Cette expérience lui permet de se familiariser avec la compétition belge et sa formule de playoffs toujours aussi particulière. "Pour un club français, c’est devenu obligatoire de suivre attentivement la Pro League tant le championnat regorge de très bons jeunes éléments. Le niveau a beaucoup évolué et rien n’est facile ici", décrit-il.
Avec sa connaissance du championnat, Diego Gomez est conscient des ingrédients qu’il lui faut pour réaliser une bonne saison. "Il est indispensable d’avoir un mélange entre la jeunesse et l’expérience pour disposer d’une équipe très compétitive. Nous devons avoir une colonne vertébrale avec des joueurs possédant un vécu. Nous travaillons beaucoup sur ces profils", livre le nouveau directeur sportif.
Contrairement aux années précédentes, l’Excel a des ambitions. Gérard Lopez est arrivé dans le Hainaut pour faire grandir le matricule 216 et il n’a pas fallu une semaine pour que les supporters mouscronnois revivent un mercato haletant, eux qui étaient habitués depuis 2015 aux arrivées de renforts très tardives.
Les faits le prouvent. Alors que dans un passé récent, l’Excel multipliait les prêts et que leur politique à très court terme conduisait leurs meilleurs joueurs comme Boya ou de Medina à partir libres, trois nouveaux joueurs ont débarqué en ce début de semaine en paraphant un contrat longue durée. Silvestre et Badibanga se sont engagés pour deux ans et Gnohéré pour trois saisons. "Nous arrivons à Mouscron pour partager notre savoir-faire et notre expérience. Nous travaillons en équipe et c’est ce qui constitue notre force", prévient Diego Lopez.
Le Futuro, un centre de formation qui compte
Si l’officialisation n’est intervenue que samedi dernier, l’Espagnol travaille depuis longtemps sur la composition de la future équipe hurlu. "On n’a jamais douté de l’issue des négociations. On a constitué rapidement notre organigramme. Nous n’avons jamais envisagé de poursuivre avec Bernd Hollerbach. Dans notre tête, c’est évident que Fernando Da Cruz représente le profil idéal. Il a entraîné les jeunes du LOSC, connaît le championnat belge après avoir coaché Mouscron en 2015 et il y a même été le directeur du Futurosport", détaille-t-il.
Un centre de formation mouscronnois qui compte dans le nouveau projet lillois, malgré les premières réticences, comme en attestent la signature du premier contrat professionnel de William Simba intervenue ce jeudi et la participation de Loris Henry aux séances de l’équipe première. "Philippe Saint-Jean réalise un excellent travail. Nous aurons un œil attentif sur le Futurosport et nous souhaitons aussi le mettre en valeur. Ça fait partie de notre politique globale car d’une manière plus générale, attirer les meilleurs talents belges figure dans le projet de Gérard Lopez."
Même s’il exerce ses premiers pas dans cette nouvelle fonction de directeur sportif, Diego Gomez ne tergiverse pas. Il sait où il va, sûr de lui, enrichi par l’expérience qu’il a engrangée aux côtés de ses modèles Luis Campos et Admar Lopes, l’un des meilleurs recruteurs du monde en charge du scouting au LOSC.
S’il se refuse de se fixer un objectif chiffré, le Castillan ne veut pas entendre parler de saison de transition. "Si nous travaillons très dur, les résultats suivront. Les deux dernières saisons du LOSC prouvent que notre méthode est bonne."
Après un premier exercice galère, les Nordistes ont fini à la deuxième puis à la quatrième place de la Ligue 1. Les spectateurs du Canonnier n’en demandent pas tant.
La seule certitude, c’est qu’une nouvelle philosophie, incarnée par une tête moderne de 31 ans, s’installe à la rue du Stade. Une bouffée d’oxygène et des prétentions qui demandent maintenant à être transformées en victoire.
La courte préparation due à la reprise tardive du club et le calendrier infernal du mois d’août constituent un premier véritable obstacle. Et un nouveau défi pour Diego Gomez de montrer que le temps n’a pas d’emprise sur lui.