Rik De Mil à Charleroi, les raisons d’un choix
Comme attendu, Rik De Mil succède à Felice Mazzù. Un choix qualitativement compréhensible mais éthiquement surprenant.
- Publié le 22-03-2024 à 19h38
- Mis à jour le 22-03-2024 à 21h12
En s’imposant à Westerlo, la victoire qui devait permettre au Sporting d’éviter les playdowns, Felice Mazzù était loin de se douter que le coach d’en face prendrait sa place trois semaines, jour pour jour, plus tard. Ce vendredi, Charleroi a officialisé l’arrivée de Rik De Mil et ce ne fut une surprise pour personne tant les dirigeants du Sporting ont érigé dès mercredi en priorité l’ancien coach des Campinois pour prendre la succession de leur entraîneur emblématique.
Et tant pis si éthiquement parlant, cette décision peut faire parler. Dimanche, Hein Vanhaezebrouck avait estimé que De Mil allait “porter cela sur lui en tant que coach. Les autres clubs ont vu la même chose”, par rapport à la parodie de la fin du match entre Westerlo et Genk. Dans le microcosme footballistique, la majorité des observateurs estimaient que l’ancien Brugeois payerait cher cette incartade. Cela n’a pas rebuté Mehdi Bayat et De Mil sera resté sans emploi pendant 72 heures sans même devoir envoyer un CV noirci par l’épisode de dimanche dernier.
L’homme qui a privé l’Union du titre
Parce que les Zèbres ont d’autres chats à fouetter que la morale au vu de leur situation sportive. Sur ce plan-là, il faut bien admettre qu’il n’y avait guère meilleur choix actuellement sur le marché que De Mil. À Westerlo, pour sa deuxième expérience comme T1 après son intérim au Club Bruges l’an dernier, le nouvel entraîneur de Charleroi a endossé le rôle de pompier de service avec brio. Lorsqu’il a débarqué au Kuipje, l’équipe était quatorzième et dans la zone rouge, à trois points du premier non relégable.
Il aura sauvé le KVC en récoltant 16 points en 13 rencontres, contre 11 unités en 16 matchs pour Jonas De Roeck, en produisant un football tourné vers l’avant et en lançant définitivement le jeune Arthur Piedfort. Après avoir passé la majorité de sa carrière d’entraîneur dans la formation, notamment en dirigeant les U19 des Blauw en Zwart de juillet 2015 à janvier 2018 puis en prenant les rênes du Club Next pendant quatre ans et demi, l’homme de 42 ans sait y faire avec la jeunesse, ce qui doit réjouir certains éléments du centre de formation qui n’avaient pas voix au chapitre sous Mazzù.
La saison dernière pour son baptême comme entraîneur principal, De Mil avait assuré l’intérim entre la catastrophe Scott Parker et l’arrivée de Ronny Deila en qualifiant in extremis les pensionnaires du Jan Breydel en Champions Playoffs même si c’est plutôt La Gantoise qui s’était sabordée toute seule en s’inclinant lors de la dernière journée de la phase classique face à des Ostendais qui n’avaient plus rien à jouer. En playoffs, cela s’était moins bien passé même s’il avait privé l’Union du titre lors d’une dernière journée mémorable.
La fin des CDI au Sporting
C’est donc un nouveau chapitre qui va s’ouvrir pour le matricule 22 et pour le principal intéressé. Comme nous vous l’avions annoncé dès jeudi, De Mil dirigera sa première séance d’entraînement ce lundi après le week-end de repos prévu pour le groupe. Les joueurs feront donc connaissance avec leur nouveau coach, contrairement à la presse où aucune conférence de présentation n’est prévue dans l’immédiat.
Le natif d’Eeklo ne bénéficiera d’aucun temps d’adaptation car les six matchs qui arrivent doivent permettre à Charleroi d’éviter la descente même si le club raisonne à long terme. En effet, le contrat qu’a signé l’ancien gardien amateur ce vendredi après-midi dans les bureaux du Boulevard Zoé Drion est un bail de deux ans.
Une première pour Mehdi Bayat qui avait l’habitude de donner des CDI à ses anciens entraîneurs ce qui était plus facile légalement pour s’en séparer au niveau des indemnités. Avec ce nouveau mode de fonctionnement, les Hennuyers démontrent qu’une page a été définitivement tournée depuis mercredi. En espérant que ce nouveau chapitre ne soit pas le pire de son histoire.
Contrairement à ses prédécesseurs, De Mil a signé un CDD