Le calme et l'expérience de Rémy Riou: "Pas de cabrioles dans tous les sens"
Rémy Riou veut faire profiter Charleroi de son expérience et de son calme…
- Publié le 16-08-2018 à 18h49
- Mis à jour le 17-08-2018 à 07h50
Arrivé début de semaine à Charleroi, après avoir rompu son contrat avec le club turc d’Alanyaspor, le gardien français Rémy Riou a réussi avec brio son premier examen. Celui de sa présentation face aux médias. Tranquille et décontracté, le Lyonnais a répondu clairement et parfois avec humour aux questions des journalistes.
Rémy Riou, comment s’est passée cette première semaine à Charleroi ?
"Très bien. Je suis tombé sur un bon groupe, tout le monde est bien sympa et j’ai été bien accueilli. J’ai un peu d’expérience donc j’essaie de m’adapter au plus vite. Avec les nouveaux collègues, c’est assez facile. J’ai déjà discuté avec Nicolas Penneteau. Il m’a expliqué le fonctionnement du club et m’a dit que si j’avais besoin de quelque chose il serait là. On est ici au même poste mais avec le même but : apporter des points au club."
Quel est votre objectif ?
"Mon idée, c’est de me relancer. J’ai connu une année difficile en Turquie. J’ai envie de jouer car cela fait un petit moment que je ne me suis plus épanoui sur le terrain. L’objectif est clair, c’est de jouer. J’ai des fourmis dans les jambes. Après, le coach fera ses choix. Je vais tout donner pour être prêt le plus vite possible."
Vous connaissiez Charleroi avant la semaine dernière ?
"Oui quand même. Mais il faut savoir que je ne suis pas quelqu’un qui suit le football de manière intense. Je regarde des matches de Coupe du Monde ou de C1. Mais je ne suivais pas trop le championnat de France donc le championnat belge, c’était encore plus compliqué."
Vous avez donc pris des renseignements avant de signer ?
"Je me suis renseigné sur le championnat de Belgique, pas spécialement sur Charleroi. Et j’ai eu de bons échos. En France, on ne regarde, un peu, que notre nombril. On ne s’occupe pas trop de ce qui se passe ailleurs sauf les quatre grands championnats. Mes compatriotes qui sont passés par la Belgique étaient ravis de leur expérience. Tout le monde m’a dit que c’était un très beau tremplin, éventuellement, pour aller taper dans des gros clubs. La qualité technique et tactique du championnat belge n’est pas à refaire. C’est pour cela que j’ai fait le forcing pour résilier le plus rapidement possible mon contrat en Turquie."
Vous étiez au stade pour voir Charleroi - Anderlecht, qu’en avez-vous pensé ?
"J’ai vu un match très plaisant. C’est dommage la défaite. Pour le capital confiance, la manière de jouer de l’équipe, c’est bien, mais pour le capital points, c’est dommage. Contre Anderlecht, dans le contenu, il y a eu beaucoup de choses intéressantes avec une équipe joueuse. Les détails ont fait la différence. Il faut continuer à travailler sur les petits détails pour prendre au moins un point sur des matches comme celui-là. L’ambiance était très bonne dans le stade. J’ai été agréablement surpris."
Pouvez-vous nous parler de vous ? De vos qualités, de vos défauts ?
"C’est compliqué. Je n’ai pas envie de paraître prétentieux ou défaitiste. Je pense être quelqu’un de calme. Je ne suis pas extravagant. J’essaie de faire les choses simplement avec efficacité. Il ne faut pas vous attendre à voir un gardien qui fait des cabrioles dans tous les sens. Ce n’est pas mon style. Je peux progresser partout sinon je serais tout en haut. J’aime diriger mes équipiers. C’est primordial au haut niveau. Une prise de parole, même si ce n’est pas grand-chose, peut s’avérer déterminante. Je suis quelqu’un qui observe beaucoup. Je ne parle pas inutilement, enfin j’essaie (rires) . Si cela se passe bien, je laisse faire mais si je vois que cela commence à sombrer un peu où à partir dans tous les sens, je suis là pour recadrer. J’accepte la critique car je suis exigeant avec moi-même et je le suis avec les autres quand il le faut. Je ne vais pas parler à tort et à travers mais quand il faut taper du poing sur la table, je ne me gêne pas."
"Le coach ne peut rien me promettre"
En signant à Charleroi, Rémy Riou savait où il mettait les pieds et le pourquoi de son transfert.
"J’ai reçu le même message que vous. Nicolas Penneteau est blessé pour l’instant et on ne sait pas trop à quoi s’attendre. Je suis donc là pour combler le nombre de gardiens dans le noyau. Maintenant, il y aura la concurrence avec Parfait et les deux jeunes. C’est le foot de haut niveau qui est comme cela. Il faut avoir le nombre nécessaire et la concurrence fait partie du métier pour faire avancer tout le monde. Le discours est simple et universel. Le coach ne peut pas promettre des choses. La saison a débuté depuis trois journées. Il y a une concurrence qui va se mettre en place. Moi, j’arrive et j’essaie de prendre mes marques. De trouver mes repères. Le meilleur jouera. Physiquement, je suis prêt. Après je dois trouver des repères avec mes équipiers mais aussi dans la cage car mon dernier match remonte à la trêve internationale en mars. J’ai 31 ans, j’ai un peu d’expérience. C’est comme le vélo, cela ne s’oublie pas mais il faut retrouver au plus vite des repères pour pouvoir répondre présent." Et aider Charleroi à terminer dans le Top 6.
Mazzù: "Le même profil que Nico à l’époque"
Pour Felice Mazzù, il est encore trop tôt pour juger sa nouvelle recrue
Comme c’est le cas avec tous les nouveaux joueurs qui débarquent à Charleroi, Felice Mazzù veut se laisser le temps de la réflexion et offrir une période d’adaptation aux nouveaux venus avant de les lancer dans le grand bain. Cette philosophie devrait être d’application avec Rémy Riou.
"On va voir, expliquait le coach des Zèbres à la sortie de l’entraînement matinal de ce jeudi. Il faut laisser à notre nouveau joueur un temps d’intégration. Il faut lui donner une semaine pour pouvoir l’évaluer un petit peu. Pour l’instant, tout ce que je peux dire, c’est que notre nouveau gardien possède un beau curriculum vitae. Au niveau de son passé, de son nombre de matches joués en Ligue 1, c’est un peu le même profil que Nicolas Penneteau à l’époque quand il est arrivé à Charleroi."
Un Nicolas Penneteau qui garde, bien évidemment, toute l’estime de son entraîneur, malgré son absence pour blessure.
"On était tous demandeurs d’un gardien vu l’incertitude qui plane au-dessus de notre Corse. Si on était certains que Nico revienne, on n’aurait pas fait le transfert de Riou. J’aurais préféré qu’on sache quoi faire avec Nico et il ne faut pas oublier tout ce qu’il a fait pour le club. Maintenant, on n’a aucune certitude quant à savoir si c’est terminé ou pas. Moi je trouve qu’il est tout doucement en train de revenir et c’est bon signe. On verra maintenant s’il y aura rechute ou pas. S’il n’y en a pas, il n’y a pas de problème."