Avant Anderlecht, la connexion marocaine de Genk fait des merveilles : “Le Ramadan a encore renforcé notre amitié”
Très proches dans la vie de tous les jours, Bilal El Khannouss, Anouar Ait El Hadj et Zakaria El Ouahdi se trouvent les yeux fermés sur le terrain.
- Publié le 18-04-2024 à 09h08
- Mis à jour le 19-04-2024 à 08h51
Si les Limbourgeois n’avaient pas laissé filer bêtement deux points ce week-end contre le Cercle, Genk serait exactement dans la même situation que le Club Bruges au classement. Dans la position du chasseur, à quelques encablures du duo de tête bruxellois. Cela n’empêche, au moment d’aborder leur confrontation avec Anderlecht, les joueurs de Wouter Vrancken ont une solide carte à jouer. En cas de succès face aux Mauves, ils pourraient bien redistribuer les cartes dans la course au titre et devenir à leur tour un sérieux candidat.
Qualifiés in extremis pour les Champions playoffs lors de la dernière journée de la phase classique, les Limbourgeois ont abordé ce nouveau championnat l’esprit libéré, et avec des ambitions. “Un club comme Genk doit jouer les playoffs 1 chaque année, lance Zakaria El Ouahdi. Nous avons atteint un premier objectif lors de la dernière journée de championnat, nous disputons désormais ces playoffs 1 avec cette ambition d’aller chercher une place européenne. Nous n’avons plus la pression du championnat qui nous obligeait à nous qualifier pour les playoffs 1 et libérés de cette pression, nous pouvons mieux exprimer nos qualités. Aujourd’hui, la pression a été remplacée par l’ambition. On va tout faire pour aller chercher un ticket européen, voire plus.”
Au nom de l’amitié
La force de Genk, c’est son collectif. Un collectif au sein duquel évolue un trio qui fait des merveilles depuis quelques semaines : Bilal El Khannouss, Anouar Ait El Hadj et Zakaria El Ouahdi, soit les trois Marocains du KRC. Trois potes aussi. “Bilal est un ami, on a remporté la Coupe d’Afrique U23 ensemble et ça a été un plaisir de le retrouver à Genk. Je connaissais moins Anouar avant mon arrivée mais aujourd’hui, on est toujours tous les trois. On vient de vivre le mois du Ramadan ensemble, ce qui a renforcé encore un peu plus nos liens d’amitié. Une amitié qui se ressent sur le terrain”, confie El Ouahdi, qui a rejoint Genk en septembre dernier en provenance du RWDM.
Anouar Ait El Hadj met aussi en avant l’amitié des trois Marocains. Une amitié qui lui a permis de traverser la période difficile qu’il a connue jusqu’en mars dernier avec deux titularisations à peine et puis un temps de jeu réduit à néant (deux minutes en 2024). “On a vraiment une bonne relation. On se côtoie souvent en dehors du club. Et sur le terrain, on essaie de mettre nos qualités et notre complicité au service de l’équipe.”
Une complicité que les trois amis ont retrouvée depuis le retour en grâce d’Anouar Ait El Hadj intervenu après son but victorieux contre le Standard en mars dernier. “Même si je suis resté patient et que j’ai continué à travailler, ça a été très difficile pour moi de vivre cette situation”, confiait-il.
Quand j'étais à Anderlecht, j'étais parmi les meilleurs mais je n'étais pas surclassé comme Debast. Ca m'a rendu fou.
Depuis, Bilal El Khannouss, Anouar Ait El Hadj et Zakaria El Ouahdi enchaînent les titularisations ensemble. Coïncidence ? Depuis que les trois amis débutent ensemble les rencontres, Genk n’a plus perdu, enchaînant trois victoires et deux partages qui ont relancé les Limbourgeois dans la course à l’Europe et peut-être même plus.
Les retrouvailles bruxelloises
Ce samedi, Genk recevra Anderlecht pour un match qui s’annonce très spécial pour les trois amis. Si El Ouahdi a connu le voisin molenbeekois du RWDM, ce sera bien plus particulier pour El Khannouss et Ait El Hadj, tous deux formés à Anderlecht. Anouar qui a quitté les Mauves après avoir passé dix ans à Neerpede. “Bien sûr ma ville me manque. Quand j’ai un jour de congé, j’aime y retourner. C’était quelque chose de gros de quitter Bruxelles, car pour la première fois de ma vie, j’ai dû vivre seul. Heureusement, j’avais déjà beaucoup d’amis à Genk. Et mon temps libre, j’ai pu le passer avec Bilal El Khannouss, Joris Kayembe, Andi Zeqiri et Zakaria El Ouahdi, confiait-il il y a quelques jours avant de songer à la rencontre de samedi. Cela restera toujours un match spécial pour moi. J’ai longtemps joué pour Anderlecht, et j’y ai grandi. J’ai hâte de jouer contre eux.”
Pour Bilal El Khannouss, ce sera l’occasion d’évacuer une rancœur encore bien présente, comme il le confiait dans une interview accordée au magazine Humo il y a quelques mois. “Je ne me sentais pas valorisé là-bas, ça m’a mis en colère. Je pense que j’étais toujours parmi les meilleurs jeunes. Mais après les U12, alors que des jeunes comme Zeno Debast étaient surclassés, moi, je n’y ai pas eu droit. Je me retrouvais aussi très souvent sur le banc, sans qu’on m’explique la raison. Ça m’a rendu fou”, lance celui qui risque bien de rendre fous les Mauves samedi.