Décryptage de la "positive attitude" adoptée par Hein Vanhaezebrouck
Après la défaite à Genk, Vanhaezebrouck a adopté la "positive attitude". Parfois à juste titre, mais quelques fois à l’excès aussi.
- Publié le 17-09-2018 à 10h40
- Mis à jour le 17-09-2018 à 11h24
Après la défaite à Genk, Vanhaezebrouck a adopté la "positive attitude". Parfois à juste titre, mais quelques fois à l’excès aussi. Depuis la tribune de presse quasi aérienne à Genk, on a une vue plongeante sur le terrain et les bancs de touche. Samedi soir, on a vu Hein Vanhaezebrouck s’énerver à plusieurs reprises. Parfois sur une décision de l’arbitre mais aussi sur les choix et les positionnements de ses joueurs. Après la défaite, la deuxième en trois matches de championnat, on s’attendait à quelques remontages de bretelles en conférence de presse, comme le coach l’a régulièrement fait dans un passé récent, notamment après les deux derniers matches à Bruges et contre l’Antwerp.
C’est tout le contraire qu’on a eu : un Vanhaezebrouck hyper positif. Sur ses hommes, sur la prestation et sur l’avenir à court terme. À tel point qu’on n’a pas pu s’empêcher de repenser au vieux sketch où Dany Boon joue un dépressif qui tente de garder le moral : "Je vais bien, tout va bien ..."
Mais Vanhaezebrouck est loin d’être dépressif. Avec un peu de recul, on a analysé toutes ses déclarations fortes de samedi. On n’est pas toujours d’accord avec lui, mais il n’a pas non plus tort à chaque fois. Malgré ce bilan de 1 sur 9, tout n’est pas noir chez les Mauves. En tout cas, pas encore, avant le déplacement européen en Slovaquie jeudi puis la réception du Standard dimanche.
"On a joué notre meilleur match de la saison"
D’ACCORD. Soyons clair : les supporters anderlechtois présents à Genk ne sont pas repartis avec le sentiment d’avoir vu une grosse prestation de leur équipe. Mais on peut quand même comprendre le raisonnement de Vanhaezebrouck. Son Sporting a plus existé qu’à Bruges et a été plus constant que contre l’Antwerp. Tout ça face à un Genk en très grande forme et vraiment costaud.
Sachant que les quatre premiers matches étaient joués face à des adversaires moins forts (Charleroi n’était pas encore la même équipe qu’aujourd’hui), et donc moins révélateurs du réel niveau du RSCA, on peut en déduire que cette copie rendue dans le Limbourg était la meilleure jusqu’à présent. Ou la moins mauvaise, c’est selon. Dimanche, Marc Coucke a d’ailleurs reconnu dans un tweet qu’il y avait "plus de qualités footbalistiques dans ce noyau que ce qui avait été montré" à Genk.
"On méritait un point"
PAS D’ACCORD. Quand Vanhaezebrouck a dit cela en conférence de presse, on sentait bien que Clement, assis juste à côté, n’était pas vraiment d’accord. Il est vrai que le Sporting a eu pas mal d’occasions, mais il ne faut pas oublier toutes les possibilités de l’autre côté. On a revu le match et on a fait les comptes : Genk a eu sept occasions vraiment franches dont le but de Dewaest, Anderlecht quatre.
Dire que le match nul aurait été plus logique est donc un peu forcé à nos yeux.
"Trebel a joué un match fantastique"
PAS D’ACCORD. Trebel n’a pas fait un mauvais match, loin de là. Il a récupéré beaucoup de ballons et a insufflé de l’énergie dans l’équipe. Il était par contre moins heureux dans ses choix offensifs. Il est capable de mieux et ses soucis physiques sont probablement l’une des explications. Affirmer que Trebel a été "fantastique" est donc exagéré, mais Vanhaezebrouck veut positiver avec son capitaine. Plus question d’envoyer des petites piques à travers les médias, comme après Bruges et l’Antwerp. On n’est pas d’accord avec la déclaration mais la stratégie de communication est par contre bonne.
"Il y a de la musique dans cette équipe"
PAS D’ACCORD. S’il avait dit ça à propos de Genk, on aurait été d’accord. Par contre, c’est un peu présomptueux de voir de "la musique" dans le RSCA actuel. Ou alors Vanhaezebrouck n’a pas l’oreille musicale. À la Luminus Arena samedi, la grosse majorité des actions dangereuses venaient des pieds de Saelemaekers. Un chef d’orchestre, mais les musiciens à ses côtés n’ont pas joué la même partition.
"L’équipe est plus loin que je ne l’imaginais"
D’ACCORD. Parmi les titulaires, six joueurs sont arrivés cet été. Vanhaezebrouck doit reconstruire et ça prend du temps, surtout quand on évolue dans un système comme le sien, où les automatismes sont essentiels. À la mi-septembre, il est logique que cette équipe ne soit pas encore parfaitement huilée. On a quand même vu de bons mouvements dans cette équipe, aussi bien à Bruges qu’à Genk et contre l’Antwerp. Il faut juste trouver la régularité.
"Je n’ai aucune inquiétude pour l’avenir"
D’ACCORD. Il est trop tôt pour s’inquiéter. Samedi en fin de soirée, un journaliste néerlandophone parlait déjà de début de crise à Anderlecht après ce 1 sur 9. Largement prématuré, évidemment. Dans son tweet, Coucke demandait d’ailleurs aux supporters d’accorder du temps à cette équipe. Le championnat est encore très long et le système de compétition joue en faveur des Mauves. Il faudrait juste que ce noyau soit épargné par les blessures pour enfin dégager un onze-type.