Récit de la première journée de Marc Coucke à Anderlecht : comment il a réussi à booster Teodorczyk
- Publié le 26-02-2018 à 11h01
- Mis à jour le 26-02-2018 à 12h56
Du vestiaire à la tribune d’honneur, Marc Coucke a déjà bousculé les habitudes au Parc Astrid dès sa première avec le RSCA Après avoir fini la soirée très tard samedi à Ostende où il a fait d’émouvants adieux, Marc Coucke est arrivé très tôt au stade Constant Vanden Stock dimanche. Plus de deux heures avant le coup d’envoi du match contre Mouscron. Et même s’il n’est pas encore officiellement président, le nouveau boss du RSCA ne s’est pas caché.
Dès l’arrivée des joueurs au stade, il est monté sur la pelouse en leur compagnie. Il a serré la pince de tout le monde. Avec chaque fois la même phrase : "Hello, my name is Marc, nice to meet you" ("Bonjour, mon nom est Marc, ravi de vous rencontrer").
Il s’est encore attardé une minute avec Lukasz Teodorczyk puis il est rentré à l’intérieur. Avant d’aller s’asseoir en tribune à côté de Roger Vanden Stock (et de Joris Ide, son co-investisseur), Marc Coucke a fait un détour par le vestiaire. Pour parler à tout le groupe. "Il a expliqué qu’il était le nouveau patron à Anderlecht et que c’était l’occasion pour nous de nous montrer", détaille Leander Dendoncker.
Après avoir encore bavardé avec quelques supporters et sponsors, le futur président a pris place dans la tribune d’honneur. Et il s’y est visiblement bien amusé. "C’était vraiment chouette, nous racontait-il en quittant le stade. Mais j’ai d’abord cru que j’avais rentré la mauvaise adresse dans mon GPS : cinq buts, un penalty marqué et un triplé de Teodorczyk (rires)."
S’il n’a pas (encore) dansé la farandole dans les couloirs d’Anderlecht, Coucke a déjà imprimé son style, bousculant parfois les vieilles habitudes de la tribune d’honneur au Parc Astrid. "Quand Mouscron a fait 4-1, j’ai dit : ‘Wow, quel beau but !’ Là, tout le monde s’est tourné vers moi. Mais bon, c’est ça le football."
Il a quand même moins rigolé quand les Hurlus ont marqué le troisième. "À 4-0, j’avais dit à Luc Devroe : ‘Tu vois, c’est ça la différence avec Ostende où on n’est jamais à l’aise dans un match. Ici, on peut avoir des matches plus tranquilles.’ Je n’aurais jamais dû dire ça… Mais bon, on a mérité notre victoire. Puis, on a vu plein de buts, c’était sympa."
La dernière fois que le Sporting avait inscrit au moins cinq buts dans le même match, c’était en novembre 2016 contre… Mouscron (7-0). À l’époque, Roger Vanden Stock ne pensait même pas à revendre son Sporting. À sa sortie du stade, le futur ex-président (dont le nom a été chanté par les supporters) ne cachait pas que Coucke avait déjà apporté sa griffe. "L’enthousiasme de Coucke a été d’une grande importance. Même Teo a marqué des buts ! C’est une résurrection !" Ou plutôt le début d’une nouvelle ère au RSCA.
Teodorczyk boosté par les mots de Coucke
Teo a marqué son premier triplé en Belgique et s’est réconcilié avec son coach.
94e minute, hier au Parc Astrid. Awoniyi s’apprête à remettre la balle en jeu après le 5-3 de Morioka, mais Lawrence Visser met un terme au match. Lukasz Teodorczyk fait signe au Nigérian de lui donner le ballon. Ce ballon recevra une place précieuse dans son appartement.
En effet, le triplé de Teo est le premier depuis qu’il est à Anderlecht. Même quand il marquait les yeux fermés, il n’avait jamais mis trois buts en 90 minutes. Il y était parvenu la dernière fois le 14 mai 2016, avec le Dynamo Kiev contre le Metalist Kharkiv.
Trois heures avant le dernier coup de sifflet de Visser, Teo avait rencontré pour la première fois Marc Coucke. Coucke avait salué tous ses nouveaux joueurs, mais il avait parlé le plus longtemps avec le Polonais. Ce petit entretien aurait-il métamorphosé Teo ?
Son début de match était pourtant aussi pénible que tous ses autres matches. Mais le penalty a tout changé. Vanhaezebrouck : "J’avais désigné onze joueurs qui pouvaient choisir qui botterait. Je ne voulais pas qu’ils se disputent - Dendoncker était responsable - et je ne voulais pas que personne ne prenne le ballon. J’aurais misé tout mon argent sur Teo ."
Le soulagement était énorme au Parc Astrid. Après les trois ratés (Hanni, Saief et Morioka), Anderlecht avait enfin transformé un penalty.
Le deuxième but de Teo - son coup de tête - était facile à mettre au fond. Mais ces derniers temps, plus rien n’était facile pour Teo. Et son troisième but - joli contrôle, suivi par une belle reprise du pied gauche - faisait penser au Teo de la fin 2016.
Lors de son remplacement à la 93e, Vanhaezebrouck lui a même soufflé quelque chose à l’oreille qui l’a fait sourire. Tiens, Vanhaezebrouck avait quand même voulu se séparer de lui pendant le mercato, non ? Et cela avait vexé Teo...
Un seul match a donc suffi pour réconcilier les deux. "Je suis très content de lui", dit son coach. "Mais pas seulement pour ses buts. Sa mentalité était excellente. Il a beaucoup travaillé."
Un peu plus tard, Coucke quittait le Parc Astrid. "Ce que j’ai dit à Teo ? Cela reste entre nous. Il y a trop d’informations qui sont sorties dans la presse ces derniers mois à Anderlecht et il y a des choses qui doivent rester en interne. Mais Teo avait déjà prouvé que c’est un très grand attaquant et ça ne peut pas se perdre en quelques mois. Son triplé me fait vraiment plaisir."