Adrien Trebel pointe le flou à Anderlecht: "On ne sait plus qui gère le club"
Adrien Trebel n’est à Anderlecht que depuis un an mais il parle déjà comme l’un des leaders du vestiaire. On a donc balayé tous les sujets d’actualité avec celui qui fut le meilleur joueur du RSCA au premier tour. Et il n’a pas utilisé de langue de bois.
- Publié le 11-01-2018 à 07h13
- Mis à jour le 11-01-2018 à 07h27
Adrien Trebel n’est à Anderlecht que depuis un an mais il parle déjà comme l’un des leaders du vestiaire. On a donc balayé tous les sujets d’actualité avec celui qui fut le meilleur joueur du RSCA au premier tour. Et il n’a pas utilisé de langue de bois. "Boeckx m'appelle 'sale Rouche'"
Il y a un an, Adrien Trebel brillait par son absence au stage hivernal du Standard. Quelques jours plus tard, il signait à Anderlecht après avoir également flirté avec Gand. "C’est clair que l’état d’esprit début 2017 et début 2018 est totalement différent", sourit-il. "Mais je n’étais pas parti car les circonstances voulaient que je n’y aille pas vu l’intérêt d’Anderlecht."
Un an plus tard, son passé au Standard n’est pas encore totalement effacé. "Boeckx m’appelle toujours ‘sale Rouche’ aujourd’hui, mais je vais vous révéler un truc : quand il était petit, Boeckx était un grand supporter du Standard !"
"Le programme à la lettre à Dubaï"
Il y a eu les buts d’Onyekuru, la montée en puissance de Sels et le replacement gagnant de Dendoncker, mais l’identité du meilleur Anderlechtois du premier tour ne fait pas débat : Adrien Trebel a été le plus régulier et souvent le meilleur en Ligue des Champions. Un de ses secrets, c’est une condition physique largement au-dessus de la moyenne. À La Manga, il semble à l’aise malgré la grosse quantité de travail exigée par Vanhaezebrouck. "Pendant mes vacances à Dubaï, j’ai respecté le programme à la lettre. Et pendant les dernières vacances d’été, j’avais pris trois semaines pour décompresser puis deux semaines pour bosser avec un préparateur physique à Monaco. C’est aussi grâce à ça que j’ai cette capacité à répéter les efforts. Si on me dit de courir, je cours. Si on me dit de sauter, je saute… Ce n’est pas la partie la plus agréable du football mais c’est important pour l’équipe."
"Bien jusqu’aux 25 derniers mètres"
Après six premiers mois où il a connu un quart de finale de Ligue Europa et un titre de champion, Trebel vit des moments plus difficiles en cette première partie de saison. "On comprend que les fans ne soient pas contents mais ils doivent savoir qu’on n’est pas contents non plus. Mais il reste encore les playoffs. On commence à mieux assimiler le système du coach. On a aussi regardé des vidéos et on s’est rendu compte qu’on faisait de belles choses dans le pressing et dans la possession de balle. Ça tourne bien jusqu’aux 25 derniers mètres. Là, on a du mal à faire la dernière passe, le dernier centre ou le dernier geste. On doit être plus concret et c’est ce qu’on travaille."
Lors d’un match pendant le stage, Trebel a envoyé une frappe fantastique dans la lucarne de Boeckx. À distance, il pourrait aussi être une solution à l’inefficacité du Sporting. "Depuis que je suis petit, mes coaches me disent de davantage tenter ma chance, mais je suis plus le joueur de la dernière passe, du beau geste…"
"Il ne faut pas changer l’identité du RSCA"
Le rachat en cours inquiète aussi les joueurs. Surtout au niveau du mercato, où un certain flou règne alors qu’ils sont conscients qu’une injection de qualités est nécessaire pour espérer faire douter Bruges dans la course au titre. "On pense à ce rachat dans le vestiaire, car on ne sait pas trop qui gère le club en ce moment, reconnaît Trebel. On savait comment cela fonctionnait avec l’ancienne direction, tout était clair. On voit qu’on parle beaucoup de prêts en ce moment, mais il ne faudrait pas changer l’identité d’Anderlecht. Onyekuru prouve qu’un joueur en prêt peut apporter beaucoup mais, d’une manière générale, c’est important d’avoir une ossature, des joueurs qui appartiennent au club."
"Je sais que j’intéresse en Allemagne"
Mardi, Adrien Trebel a passé quelques minutes à bavarder avec Mogi Bayat et d’autres personnes dans le lobby de l’hôtel Principe Felipe de La Manga, mais il est exclu qu’il puisse partir dès cet hiver. Il est devenu un pion important dans l’échiquier de Vanhaezebrouck. "Je sais qu’il y a de l’intérêt mais je n’y fais pas trop attention. Il y a des clubs allemands parmi les gens qui me suivent et je ne cache pas que c’est un championnat que j’aime beaucoup. Mais je laisse mon agent gérer tout ça. Je suis heureux à Anderlecht où je me suis tout de suite senti à l’aise. Dès que je suis arrivé il y a un an, Dendoncker et Tielemans, deux titulaires indiscutables, sont venus me dire : ‘Bienvenue, on avait besoin d’un gars comme toi.’ Ça met directement à l’aise et ça a facilité mon intégration."
"Bizarre de siffler Hanni, un de nos seuls buteurs..."
Si Adrien Trebel a rapidement réussi à se faire accepter par le public malgré son passé au Standard, ce n’est pas le cas de son grand ami Sofiane Hanni, régulièrement sifflé ces derniers mois. "C’est mon pote depuis qu’on a 12 ans, je le connais bien et je ne pense pas qu’il soit trop touché par ça. Par contre, c’est plus délicat pour son entourage. Je ne comprends pas vraiment ces sifflets. Qui est notre meilleur buteur après Onyekuru ? Où serions-nous sans les buts de Sofiane ? C’est bizarre de la part des supporters, peut-être même injuste. Teo est dans une mauvaise période mais les supporters ne le lâchent pas. Sofiane, lui, est sifflé à la première mauvaise passe… Tout le vestiaire est en tout cas derrière lui car c’est un très bon capitaine."