Des anciennes gloires bruxelloises aux supporters ostendais et mauves, les réactions au rachat du RSCA par Marc Coucke
Les supporters mauves ne tarissent pas d’éloges à l’égard du nouveau propriétaire du club. Du côté des fans ostendais, le son de cloche est évidement tout autre.
- Publié le 21-12-2017 à 09h27
- Mis à jour le 21-12-2017 à 09h30
Les supporters mauves ne tarissent pas d’éloges à l’égard du nouveau propriétaire du club. "C’est le début d’une nouvelle ère. Je suis ravi que le club reste entre des mains belges !"
Franck Eeckhout, président du club de supporters 81StamCafé, était aux anges en apprenant le rachat du Sporting d’Anderlecht par Marc Coucke. "Tous les supporters sont bluffés. On ne s’y attendait pas du tout. Mais il est le bienvenu ! C’est quelqu’un de très ambitieux, comme il l’a démontré avec le club d’Ostende. Marc Coucke est un homme d’affaires très respecté et il gravit maintenant un échelon en reprenant Anderlecht. Je préfère un racheteur comme lui plutôt qu’un étranger qui ne connaît rien à la Jupiler Pro League ni à l’histoire du club", explique Franck Eeckhout.
Pour cet inconditionnel du Sporting d’Anderlecht, Marc Coucke doit à présent également devenir président du club. "Ça serait la suite logique des choses. Selon moi, il doit présider le club avec, comme manager, Michaël Verschueren (fils de Michel Verschueren, l’ancien manager de 1981 à 2003, NdlR). On ne veut plus d’Herman Van Holsbeeck. Lui, c’est fini. Il faut maintenant tourner la page."
Même son de cloche du côté de Michou, la célèbre supportrice qui tient le café La Coupe juste en face de l’entrée principale du stade. "Marc Coucke est une personnalité très charismatique et intelligente qui convient parfaitement à l’image du Sporting. C’est selon moi le meilleur choix ! Je préfère que ce soit lui qui reprenne le club plutôt qu’un autre richissime homme d’affaires dont le seul but aurait été de se faire du profit personnel, sans aucune connaissance de l’histoire du club. J’étais inquiète quand je voyais les potentiels repreneurs mais me voilà rassurée. Marc Coucke connaît bien la famille Vanden Stock, leur mentalité, et j’espère qu’il continuera dans cette voie" , explique Michou.
La joie est plus mesurée du côté du président des Purple Devil, un club de supporters originaires de Gembloux. "Je ne veux pas trop vite m’enthousiasmer mais les actionnaires minoritaires lui font confiance donc ça doit être positif. Il s’engage à reprendre 70 % des parts du club et j’espère qu’il sera là dans la durée, et qu’il ne va pas revendre le club dans dix ans, explique le président Loïc Balza. C’est un personnage jovial et marrant et j’espère que son tempérament sera compatible avec sa nouvelle fonction dans un club aussi prestigieux."
Eddy Merckx, supporter : "Bon pour Anderlecht et le foot belge"
"Je connais évidemment Marc Coucke depuis qu’il est arrivé dans le cyclisme, comme sponsor de l’équipe de Patrick Lefevere (en 2003). On se salue, mais nous ne sommes pas non plus de véritables intimes. C’est une page du Sporting qui se tourne avec le départ de la famille Vanden Stock qui a beaucoup donné pour le club. On verra ce que ce changement va apporter à l’avenir, mais je suis surtout rassuré. Marc Coucke connaît le football, il est dans le milieu depuis plusieurs années. De plus, il est belge. Je l’avoue, je n’aurais pas aimé que le club soit repris par des capitaux étrangers. Marc Coucke a bien travaillé avec Ostende, un club qu’il va devoir vendre. C’est quelqu’un qui a beaucoup d’ambition, des moyens et des idées, on le sait. Je pense que cela ne peut être que bon pour Anderlecht et pour le foot belge en général. Est-ce que cette nouvelle va provoquer un déclic ? Je n’en sais rien, mais c’est nécessaire. L’Anderlecht qui a perdu lamentablement à Bruges dimanche est sans doute le pire que j’aie jamais vu."
À Ostende : "Ce n’est pas un beau cadeau de Noël"
Patrick Carrewyn, président des Kustboys, le club de supporters du KV Ostende, s’est dit surpris par l’annonce de la reprise du RSC Anderlecht par Marc Coucke. "J’ai appris la nouvelle à la radio et je me suis dit tout de suite : ‘Ce n’est pas possible. Un président ne peut pas avoir deux clubs en D1A !’ Malheureusement, la dure réalité, c’est qu’il va nous quitter et c’est très dommage. Il dit que son cœur reste ici donc je peux supposer qu’il ne va pas nous abandonner sans rien. En tout cas, ce n’est pas un beau cadeau de Noël pour nous."
"Espérons qu’il s’oppose au départ du club"
Eric Tomas (PS), bourgmestre d’Anderlecht, souhaite un maintien du Sporting au stade Constant Vanden Stock
C’est avec étonnement qu’Eric Tomas (PS), bourgmestre d’Anderlecht, a appris l’annonce de la reprise du Sporting Club d’Anderlecht par l’homme d’affaires Marc Coucke."Honnêtement, je ne m’attendais pas à cette désignation ! J’ignore totalement quelles sont ses intentions et s’il souhaite que le club continue à jouer au stade Constant Vanden Stock", explique-t-il.
La commune a déjà envisagé plusieurs pistes de reconversion du stade en cas de départ du club mais malgré cela, les autorités locales souhaitent que le club reste à Anderlecht. "Pour le moment, la situation est bloquée. Nous avons déjà, à deux reprises, donné notre accord pour la construction d’un troisième anneau dans le stade qui permettrait d’agrandir sa capacité à 30.000 places, donc de notre côté la situation est très claire : on souhaite un maintien du club dans les infrastructures actuelles, d’autant que la présence du Sporting est bénéfique pour l’économie locale", ajoute Eric Tomas.
À l’heure actuelle, les ambitions de Marc Coucke demeurent floues, "mais je suppose qu’il prendra contact avec nous s’il s’oppose au départ du club", conclut-il.
"La fin des Vanden Stock, ça me fait quelque chose"
Légende parmi les légendes au RSCA, Paul Van Himst a suivi le dossier du rachat de près. "Quand j’ai appris que Marc Coucke était choisi, j’étais surpris, un peu comme tout le monde, je pense, mais aussi content. Content car c’est un Belge, car c’est quelqu’un de très intelligent et car c’est quelqu’un de très riche. À mes yeux, c’est important qu’Anderlecht ne tombe pas dans les mains d’un investisseur étranger."
Le joueur belge du XXe siècle ne cache quand même pas une certaine émotion en constatant que le long chapitre Vanden Stock se referme à Anderlecht. "C’est Constant qui m’a fait signer ma première licence au Sporting quand j’avais 8 ans. Puis il est devenu mon sélectionneur chez les Diables et mon président à Anderlecht. Roger est ensuite arrivé. C’est l’un des hommes les plus corrects que j’ai rencontrés dans ma vie. On était toujours si bien reçus mon ami Eddy (Merckx) et moi. Oui, ça me fait quelque chose."