Avec Okaka, Anderlecht tient son Fenomeno
Stefano Okaka est attendu ce mardi à Neerpede pour la visite médicale. Un événement : l’Italien sera un renfort de choix. Qui est le nouvel attaquant qui doit bousculer la Pro League ?
- Publié le 28-07-2015 à 07h47
- Mis à jour le 28-07-2015 à 08h08
Stefano Okaka est attendu ce mardi à Neerpede pour la visite médicale. Un événement : l’Italien sera un renfort de choix. Il est attaquant, il est italien, il est black et il a du caractère. Ne croyez cependant pas qu’Anderlecht va remplacer son meilleur buteur Aleksandar Mitrovic par un clone de Mario Balotelli. Stefano Okaka est bien différent du joueur-flop de Liverpool. Avec l’avant de la Sampdoria, le Sporting s’offrira une recrue au potentiel presque sans limite, mais qui cherche juste un peu de stabilité.
Si sa page Wikipédia en italien le présente déjà comme un joueur d’Anderlecht, Stefano Okaka (26 ans dans quelques jours) n’a pas encore officiellement signé (sauf problème de dernière minute, il doit arriver ce mardi à Bruxelles pour passer sa visite médicale après avoir trouvé un accord financier avec le Sporting) dans un club qui sera son neuvième en dix années de carrière pro.
Une instabilité qui a deux fautifs : lui et un foot italien qui a du mal à faire confiance à ses jeunes promesses (même si la tendance est en train de changer doucement).
Lui car Okaka est arrivé dans le noyau A de la Roma alors qu’il n’avait que… quinze ans. Un vrai Fenomeno. Et comme Romelu Lukaku natif d’Anvers, pas de doute sur sa vraie date de naissance : il est né près de Pérouse dans le centre de la Botte. Une précocité incroyable qui a paradoxalement freiné son développement. Il a oublié de travailler les fondamentaux. “Un premier match de Serie A à seize ans, ce n’est pas simple à gérer, surtout à Rome”, reconnaît-il. “Des gens qui ne m’adressaient même pas la parole quelques mois plus tôt me demandaient subitement comme ami sur Facebook.”
S’ensuit toute une série de locations. La Roma le case à Modène, à Brescia, à Fulham puis à Bari. Juste avant son départ en Angleterre en 2010, son équipier Daniele De Rossi avoue son incompréhension dans la presse. “Je ne comprends pas pourquoi il part. Je l’aime bien et je m’étais déjà opposé à ses prêts précédents. Pour moi, il peut réussir à la Roma car il a vraiment toutes les qualités nécessaires.”
Jusqu’en 2014, Okaka n’inscrit que vingt-cinq buts. Insuffisant pour convaincre les dirigeants romains puis parmesans où il s’engage en 2012. L’attaquant commence même à douter de son avenir dans le football. “Jusqu’à une rencontre très importante pour moi à Parme : Antonio Cassano. Il me parlait beaucoup. Il m’a notamment dit cette phrase : “L’eau dans le ciel devient plus forte en descendant sur terre”. Bon, il se prenait un peu pour un météorologue mais ça m’a servi.” (rires)
Okaka signe alors à la Sampdoria en janvier 2014 avec le moral gonflé à bloc. Et cela paie : il explose en pointe et reçoit même sa première convocation avec la Squadra Azzurra. Le 18 novembre dernier, il monte au jeu et marque contre l’Albanie pour son unique cape.
Le conte de fée ne dure cependant pas longtemps : il retombe dans une certaine facilité. Quelques semaines plus tard, le bouillant Sinisa Mihajlovic, son coach à la Sampdoria, l’engueule copieusement durant une séance vidéo où Okaka est distrait. Il le renvoie chez lui et les noms d’oiseau résonnent dans toute la ville de Gênes. “Mais je l’ai invité au restaurant quelques jours plus tard”, témoigne Mihajlovic. “On s’est expliqué et j’ai payé la note. Je tiens trop à lui pour le perdre. J’aime vraiment ce gars-là.”
Tous ceux qui ont croisé la route d’Okaka tiennent le même discours : un chic type qui aime bien rigoler. “La comparaison avec Balotelli est vraiment injuste car Okaka est très différent. Pendant que Balotelli montre sa collection de bolides sur Instagram ou sa nouvelle fiancée, Okaka bosse ou regarde des vidéos de Martin Luther King, son modèle. D’ailleurs, il roule en Smart et ne dévoile rien sur sa vie amoureuse”, raconte un journaliste d’Il Secolo XIX, un quotidien de Gênes. “Stefano Okaka est un garçon très famille. Il est extrêmement proche de sa sœur jumelle Stefania, joueuse professionnelle de volley dans le championnat italien.”
Les jumeaux partagent d’ailleurs un tatouage commun derrière l’oreille. “Ce sont des étoiles. J’ai choisi cet endroit car je n’aime pas trop les tatouages et je ne voulais donc pas le voir en me regardant dans le miroir.” Oui, on est loin de Mario Balotelli.
"C'est une force de la nature"
En début d’année 2011, Stefano Okaka a rejoint Bari en prêt, un club où Jean-François Gillet était le capitaine. “J’ai le souvenir d’un bon gars”, explique le gardien de Malines. “On dit qu’il a parfois mauvaise réputation, mais je n’ai vraiment rien vu de tout ça. Il bossait et il écoutait. Bon, c’est un vrai Romain qui rigole et parle avec les mains mais rien de dérangeant. Malheureusement, il s’était rapidement blessé à l’épaule et on n’avait pas pu profiter de son talent comme on l’aurait aimé. Il avait tout de même marqué le seul but d’un derby des Pouilles très chaud contre Lecce.”
Le Diable estime qu’Anderlecht va réaliser un coup de maître avec le transfert de l’attaquant italien. “C’est une vraie force de la nature. Il est incroyablement puissant. J’ai beaucoup suivi la Serie A la saison passée et il a été énorme avec la Sampdoria. Ses stats personnelles ne sont pas énormes, mais c’est surtout un gars qui fait marquer les autres. Dans un système à deux avants, l’autre offensif va se régaler. C’est aussi un mec qui bosse pour l’équipe, il n’hésite pas à défendre. Est-ce que je serai content de le recroiser ? Non ! J’aurais aimé qu’il signe à Malines, mais là c’est moi qui serai face à lui...” (rires)