Deschacht ne descend jamais, Defour sort tout le temps
Contre le Standard, Olivier Deschacht a joué son 72e match complet de suite. Tout l'inverse de Steven Defour, qui a déjà été remplacé à dix-neuf reprises depuis le début de saison. Trajectoires opposées.
- Publié le 20-05-2015 à 14h48
- Mis à jour le 20-05-2015 à 14h49
Contre le Standard, Olivier Deschacht a joué son 72e match complet de suite. Tout l'inverse de Steven Defour, qui a déjà été remplacé à dix-neuf reprises depuis le début de saison.
Vous souvenez-vous de ce que vous faisiez le dimanche 19 janvier 2014 dans l’après-midi ? Olivier Deschacht, lui, était assis sur le banc d’Anderlecht et c’est la dernière fois que ça lui est arrivé.
Cela se passait à Malines et le Sporting de John van den Brom avait été battu 2-1 dans un match où Davy Roef avait disputé ses premières minutes suite à une blessure de Silvio Proto.
Depuis cette date , les Bruxellois ont disputé septante-deux rencontres officielles toutes compétitions confondues. Septante-deux rencontres qu’Olivier Deschacht a jouées dans leur intégralité.
Pour être précis, on signalera qu’il a été remplacé deux fois dans les arrêts de jeu de la seconde période (à chaque fois contre Courtrai) mais que cela reste comptabilisé comme nonante minutes accomplies.
Ce mercredi, cela fait donc 486 jours, près d’un an et demi, que Deschacht est à 100 % de temps de jeu.
Il est cependant encore très loin du record absolu en Belgique : entre le 11 octobre 1936 et 6 février 1949, Henri Coppens a disputé 280 matches consécutifs pour le FC Malinois. Et en ne comptabilisant que le championnat de Belgique !
Un record inaccessible et d’un autre temps. Si on ne tient compte que du football contemporain, c’est Rudi Smidts qui est le champion. L’ancien Diable a joué 136 rencontres de championnat consécutives pour l’Antwerp entre 1989 et 1994. Michel Preud’homme a fait encore mieux (166) avec Malines entre 1988 et 1993, mais c’était plus facile en tant que gardien de but.
Pour battre le total de Rudi Smidts, Olivier Deschacht doit encore jouer 64 matches de suite sans perdre une seule minute. Il faudrait donc qu’il joue sans discontinuer jusqu’en hiver 2016. Or, le contrat actuel du défenseur prend fin en juin 2016…
Rudi Smidts: "Oli est capable de battre mon record"
Le recordman pour un joueur de champ, c’est Rudi Smidts. Le défenseur avait enchaîné 136 matches entre 1989 et 1994 avec l’Antwerp."Ce record est une fierté, mais je crois qu’Olivier Deschacht est capable de me battre. Cela peut paraître fou, mais le football est parfois fou. Qui aurait cru que Gand serait champion, n’est-ce pas ?"
L’ancien défenseur mesure quand même la difficulté de voir l’Anderlechtois encore enchaîner 64 matches sans perdre une seule minute. "Surtout que c’est au Sporting, c’est encore plus dur qu’à l’Antwerp. Mais Olivier connaît son corps et ses limites. C’est aussi ça qui m’avait permis d’établir cette série à l’époque."
Une série qui donne quand même encore quelques regrets à Rudi Smidts. "J’ignorais que j’étais en train de battre un record. Cela s’est arrêté quand j’ai pris deux cartes jaunes dans une rencontre à Waregem. Deux jaunes assez sévères. Si j’avais su, j’aurais fait gaffe." (rires)
Jouer autant semble en tout cas conserver : à 51 ans, Rudi Smidts joue toujours au football : "Avec les vétérans du FC Malines, mais je ne vais plus reclaquer une telle série", rigole-t-il.
Steven Defour remplacé 19 fois cette saison
Si Cheikhou Kouyate avait offert le titre à Anderlecht pendant les playoffs de la saison 2013-2014, la responsabilité reposait cette fois sur les épaules de Steven Defour, l’homme à 6 millions. Seulement voilà, Defour a trop rarement atteint le niveau d’un vrai patron (comme à Gand ou à domicile contre Bruges en playoffs). La raison : sa fragilité physique.
Les statistiques sont terrifiantes. Cette saison, Defour a été remplacé 19 fois, toutes compétitions confondues : 14 fois en championnat, 3 fois en Coupe et 2 fois en Coupe d’Europe. Il n’a achevé que la moitié des matches dans lesquels il était titulaire.
Qui plus est, il a carrément loupé 16 matches en tout à cause de blessures. Des 4.530 minutes de jeu d’Anderlecht (50 matches depuis qu’il est là), il en a joué 2.858. Cela fait exactement 63 %. C’est trop peu pour un joueur de 27 ans.
Au début de la saison, Defour avait une excellente excuse. Il accusait un retard physique parce qu’il avait loupé la préparation à Porto. Une autre explication valable était son manque de temps de jeu lors des trois dernières saisons à Porto.
Mais de là à devoir quitter le terrain si souvent ? Dans la majorité des cas, il a été remplacé à cause de blessures musculaires ou de crampes.
À la fin août (au Club Bruges), il s’est blessé à l’aine. Début novembre (à Lokeren), ce sont ses ischios qui ont été touchés. Fin novembre (contre le Club Bruges), son mollet a lâché. Début février, il a terminé le match au Cercle, mais s’est blessé aux adducteurs. À domicile contre le Dinamo Moscou, il a connu une rechute aux adducteurs. Et pendant les playoffs, il a été paralysé par des crampes.
Sa seule blessure non musculaire était sa grosse entorse contre Courtrai du début du mois de mars. Là, il a commis l’erreur de vouloir revenir trop vite.
La préparation de la saison 2015-2016 sera cruciale pour Defour. S’il veut vraiment relancer sa carrière, il devra être plus fit qu’il ne l’a été cette saison.