Un an d'Hasi: le bilan et les défis du T1 des Mauves
Le 10 mars 2014, Besnik Hasi sortait de l'ombre de John van den Brom. Ce qui semblait initialement être un interim s'est prolongé et 365 jours plus tard, l'Albanais est toujours là. Avec un titre en poche et un beau parcours en Ligue des Champions, il a convaincu tout le monde. Retour sur une année folle.
- Publié le 10-03-2015 à 08h34
- Mis à jour le 10-03-2015 à 08h37
Bilan de la première année de Besnik Hasi à la tête du Sporting, un an jour pour jour après son intronisation.
Le 10 mars 2014, Besnik Hasi sortait de l'ombre de John van den Brom. Ce qui semblait initialement être un interim s'est prolongé et 365 jours plus tard, l'Albanais est toujours là. Avec un titre en poche et un beau parcours en Ligue des Champions, il a convaincu tout le monde. Retour sur une année folle.
Ses trois plus belles réussites
Avoir offert un trente-troisième titre au Sporting alors que l’équipe était au fond du trou quelques semaines plus tôt sous John van den Brom est évidemment la réussite la plus visible de Besnik Hasi en tant qu’entraîneur principal. Mais il n’y a pas eu que ça.
1 | Il a remis le RSCA sur la carte européenne
L’été prochain, quand les différents tirages des Coupes d’Europe auront lieu, peu de clubs auront envie de tirer Anderlecht. Que ce soit en Ligue des Champions ou en Ligue Europa. Tout le contraire des années précédentes où tirer le Sporting était une quasi-assurance de points pour les adversaires. Les six points obtenus en C1, avec panache et courage, ont fait du bien à l’image de marque d’Anderlecht. En signant, les réputés Marin et Rolando ont d’ailleurs directement pointé cet argument pour justifier leur choix inattendu. Les effets devraient encore se faire ressentir lors du prochain mercato estival, à la plus grande joie de Herman Van Holsbeeck.
2 | Il s’est bien occupé de tous ses gamins
Anderlecht a fait le choix des jeunes; Besnik Hasi en est conscient. Il profite de la fraîcheur des gamins, mais fait surtout le maximum pour limiter les effets négatifs. Il sait se montrer paternel mais aussi strict, parfois dur même, quand c’est nécessaire. Il est ainsi parvenu à rendre de la confiance à Tielemans, à lancer Dendoncker au bon moment, à maîtriser Mitrovic et à faire exploser Praet. Il a aussi offert du temps de jeu à Roef, à Heylen, à Kawaya, à Bastien, à Kabasele, à Alvarez, à Matthys et à Leya Iseka. Quasi un onze complet sorti du centre de formation.
3 | Il maîtrise (quasi) parfaitement sa communication
Succéder au jovial John van den Brom n’était pas simple au niveau de la communication. Besnik Hasi semblait plus méfiant et moins charmeur que le Néerlandais. Il y est pourtant parvenu en maîtrisant parfaitement sa com. Seul couac : sa chute devant les caméras après un très mauvais match contre Charleroi en début de saison. Pour le reste, Hasi est franc et direct avec les journalistes, ses joueurs et ses dirigeants. Quand c’est bien, il le dit. Et quand c’est mal, il ose en parler également mais en y mettant les formes nécessaires. Et cela en français, en néerlandais, en anglais, en allemand ou dans toutes les langues de l’ex-Yougoslavie.
Ses trois plus grands défis
Début février, Besnik Hasi a prolongé son contrat jusqu’en 2017. Sauf catastrophe industrielle, il aura encore d’autres anniversaires à fêter comme entraîneur principal du Sporting. Cela tombe bien car le jeune coach a encore plusieurs défis à relever. Personnels et collectifs.
1 | Oser faire les choix difficiles en playoffs
Les nombreuses blessures retardent l’échéance, mais elle finira bien par arriver durant les playoffs : Besnik Hasi va devoir faire des choix difficiles dans un noyau devenu assez large, surtout à certaines positions. Ce sera un moment important pour le jeune coach qui a, pour le moment, plus joué au pompier qu’au sélectionneur. Quand tout le monde sera prêt à jouer, il risque d’avoir un sacré banc et donc plusieurs mécontents.
2 | Apprendre à rester calme sur son banc
Ce n’est pas toujours visible à la télévision, mais les supporters qui sont régulièrement au stade l’ont probablement remarqué : Besnik Hasi ne sait pas rester en place pendant un match. C’est mieux que John van den Brom, qui restait trop souvent assis quand ça tournait mal, mais le jeune coach devrait parfois mieux maîtriser ses nerfs. Pas tellement avec les quatrièmes arbitres qui sont là pour ça mais plutôt avec ses propres joueurs. Hasi s’énerve parfois très fort après une erreur technique d’un de ses hommes alors qu’un petit geste d’encouragement serait peut-être bienvenu.
3 | Gérer le possible gros exode de l’été
L’actuelle bonne saison anderlechtoise n’aura pas que des bons côtés : plusieurs gros poissons risquent d’aller nager dans un étang plus gros que celui de Neerpede. Praet, Mbemba, Marin, Rolando et Mitrovic ne seront pas simples à conserver. Bref, le Sporting risque d’être bien différent une fois le prochain mercato terminé. Un possible exode que Hasi devra apprendre à gérer sans trop s’énerver. Il avait parfois montré quelques signes d’agacement en attendant les renforts cet hiver, mais il n’est jamais tombé dans l’excès. La situation sera sans doute pire cet été; il devra cacher une éventuelle frustration.
Titre, mini-crise et gros complexe: 365 jours de fou
L’année qui s’est écoulée entre la prise de pouvoir de Besnik Hasi et la victoire in extremis samedi à Lokeren est passée à une vitesse folle. Retour en six dates sur ces 365 jours.
18/05/14 En battant Lokeren lors de la dernière journée des playoffs, Anderlecht est champion à la surprise générale après avoir remporté sept des dix matches de la phase finale.
16/09/14 Hasi fait ses débuts en C1. Des débuts remarqués où il n’est finalement rejoint par Galatasaray qu’à la dernière seconde.
26/10/14 C’est le moment le plus difficile de sa jeune carrière. Il est battu par le Standard au Parc Astrid après un mois d’octobre déjà compliqué (nuls contre Genk et Malines, défaites contre Dortmund et Arsenal).
04/11/14 Les jeunes Anderlechtois étonnent l’Europe en remontant trois buts sur le billard d’Arsenal.
06/12/14 Le Hainaut ne réussit pas à Hasi, puni par Mouscron (4-2) après une défaite à Charleroi quelques jours plus tôt.
25/01/15 Le Sporting est battu à Sclessin dans le Clasico de la honte. Hasi n’a réussi à battre les Liégeois qu’une seule fois en quatre tentatives.
Un bulletin de 66% en 55 duels
Entre sa victoire d’entrée contre Ostende le 16 mars 2014 et son succès in extremis ramené de Lokeren samedi, Besnik Hasi a dirigé le Sporting 55 fois en un an. Il a gagné 32 fois, perdu 9 fois et fait 14 nuls, toutes compétitions confondues.
Cela lui fait 66 % sur son bulletin global. Un résultat tout juste supérieur à celui de John van den Brom (65 %) mais inférieur à la majorité des entraîneurs du Sporting dans un passé récent.
Il faut pourtant lire les résultats de Hasi d’une autre manière : il n’a perdu que 9 fois en 55 rencontres, soit 15 % de défaites. Il se situe alors exactement dans les mêmes eaux que Jacobs (14,7 %), Vercauteren (13,6 %), Broos (14,9 %) et Anthuenis (12,7 %).
Le Sporting de Hasi concède beaucoup de matches nuls, souvent en fin de match. Un péché de jeunesse compréhensible vu l’âge moyen du groupe à sa disposition.
En 55 duels, son Anderlecht a marqué 103 buts et en a pris 54. Le plus étonnant, c’est l’absence de score fleuve avec 3 fois un 4-0 infligé à Ostende, Genk et Westerlo. Et comme il l’avait promis, il n’a jamais pris de raclée, hormis le 0-3 de Dortmund au Parc Astrid.