Van Holsbeeck n’a que cinq millions en poche
- Publié le 05-08-2014 à 03h00
- Mis à jour le 05-08-2014 à 11h08
Il doit trouver trois joueurs avec cette petite enveloppe malgré… 31 millions reçus cet été Mais pourquoi Anderlecht ne fait pas de transfert ? Mais pourquoi Herman Van Holsbeeck n’achète personne ? Voilà les questions qui reviennent le plus chez les supporters du Sporting depuis le début de l’été. La réponse est pourtant très claire : l’enveloppe mise à la disposition d’Herman Van Holsbeeck n’est que de cinq millions d’€. C’est avec cette somme qu’il doit renforcer l’équipe à trois positions (arrière droit, défense centrale et milieu défensif).
Une mission très difficile pour le manager général. Il doit trouver des joueurs qui ne coûtent rien ou presque mais qui apporteraient une vraie plus-value au noyau de Besnik Hasi. C’est pour cette raison que Van Holsbeeck regarde en priorité vers les joueurs libres (comme Van Buyten), dans leur dernière année de contrat ou sur une voie de garage (Kanu).
Dans ce dernier cas, les négociations ont capoté car la direction du Sporting a tenté jusqu’au bout de faire baisser le prix exigé par le Terek Grozny (2 millions + 500.000€ de bonus) de quelques milliers d’euros. Bref on peut imaginer que sans la petitesse de l’enveloppe, Kanu aurait déjà signé à Anderlecht.
Herman Van Holsbeeck est un peu dans la même situation qu’un enfant qui arriverait sur la foire avec son argent de poche de la semaine. Il ne peut pas tout dépenser au premier manège, sous peine de devoir regarder ses amis s’amuser sans lui sur le reste du parcours.
Expérimenté, le manager général sait qu’il va devoir attendre la fin du mois d’août pour réaliser quelques bonnes affaires. Certains joueurs qui ne sont pas trop attirés par Anderlecht et le championnat de Belgique pourraient revoir leur jugement s’ils ne trouvent rien d’autre avant les derniers jours du marché. Le Sporting peut tout de même opposer quelques arguments en retour comme la Ligue des Champions et les salaires confortables proposés par le club.
Voici donc l’explication du drôle de mercato anderlechtois jusqu’à présent. Mais cela entraîne une autre question : pourquoi l’enveloppe dévolue aux transferts n’est que de cinq millions ? Le Sporting est pourtant dans une bonne situation financière grâce aux ventes de plusieurs joueurs.
Rien que cet été, Cheikhou Kouyaté, Massimo Bruno, David Pollet, Fernando Canesin et le jeune Nabil Jaadi ont tous rapporté de l’argent. À eux cinq, ils ont fait rentrer dix-neuf millions d’€.
À cela, on peut ajouter les primes de l’Uefa pour la Ligue des Champions. Le Sporting va recevoir 8,6 millions pour son accession aux poules grâce à son titre de champion de Belgique et pourra ajouter un peu plus de trois millions en droits télé. Et c’est sans compter les éventuelles primes en cas de victoire (1 million) ou de match nul (500.000€) dans son groupe. Bref, la direction anderlechtoise aura touché près de trente-un millions cet été (même si cette somme arrivera en plusieurs étapes, notamment à cause des montants de transfert payés en plusieurs fois).
Pourquoi n’accorder que cinq millions à Herman Van Holsbeeck alors ? Car le conseil d’administration a serré la vis. Plus question de trop dépenser comme ce fut le cas dans le passé. À cause de noyaux pléthoriques et de salaires parfois démesurés par rapport aux qualités du joueur, le Sporting s’est parfois mis dans le rouge.
Anderlecht est aussi un club qui paie bien. Même très bien aux normes belges. Les dirigeants versent de bons salaires mais aussi de belles primes. Pour le dernier titre de champion, chaque joueur a reçu 100.000€. En Ligue des Champions, la direction sait également délier les cordons de la bourse. L’an passé, un match nul coûtait directement 360.000€ au club (la victoire aurait coûté 720.000€).
Le club bruxellois a aussi beaucoup investi dans son centre d’entraînement de Neerpede ces dernières années. Il faut continuer à payer chaque année. Pareil pour le stade qui doit sans cesse être amélioré (nouveaux fauteuils, nouvelle sono, nouvelle pelouse, nouvelle salle de presse…) alors qu’il ne rapporte pas énormément vu sa (trop) petite taille (21.000 places). Une nouvelle enceinte ou stade Constant Vanden Stock agrandi pourrait changer la donne mais cela ne reste qu’un projet à l’heure actuelle.
Tout cela rend le CA d’Anderlecht très prudent. Alexandre Van Damme, homme fort d’AB Inbev et du conseil d’administration mauve (et probable successeur de Roger Vanden Stock à la présidence), est milliardaire mais il veut gérer le budget du Sporting en bon père de famille. Pas question de faire des dépenses folles, d’autant plus avec l’arrivée annoncée du fair-play financier. Il veut que le Sporting soit un club aux reins solides. Pour cela, les bases doivent être saines. C’est aussi cela qui permet au club de refuser une offre de dix millions d’un club saoudien pour Matias Suarez.
La seule équipe de D1 sans transfert
Si on veut être précis, Anderlecht a réalisé un transfert entrant cet été : le milieu défensif brésilien Wigor a été engagé le 20 juin avec un contrat de test, comme Acheampong ou Najar avant lui. On ne peut cependant pas vraiment parler de transfert puisque le joueur est avant tout là pour préparer l’avenir.
Avec une seule arrivée officielle, le Sporting est le club le plus calme du Royaume sur le marché des transferts. Dans l’autre sens, Mouscron-Péruwelz a enregistré… seize arrivées (achats et prêts compris).
C’est La Gantoise qui a eu la fièvre acheteuse la plus prononcée. Les Buffalos d’Hein Vanhaezebrouck ont transféré définitivement huit joueurs depuis le début du mercato estival.
Le Club Bruges, et le Standard, les deux autres grands, ont, eux, chacun accueilli quatre nouvelles têtes.
C’est souvent mieux d’attendre août
Ce mardi, nous sommes le 5 août. L’an passé, à la même époque, Anderlecht avait réalisé deux transferts entrants. Fede Vico avait signé le 14 juillet et Luka Milivojevic le 26.
Pour la suite et à la fin de son mercato, Herman Van Holsbeeck avait patienté jusqu’au mois d’août en faisant signer Aleksandar Mitrovic le 12 (mais il n’était arrivé que le 30 au Sporting) et Fabrice N’Sakala le 20.
Quand on regarde le bilan de ses quatre transferts un an plus tard, on pourrait en tirer la conséquence qu’il vaut mieux attendre le mois d’août pour réaliser ses emplettes.
Herman Van Holsbeeck a souvent réalisé ses meilleures affaires dans les derniers jours (voire les dernières heures) du marché des transferts. Avec encore vingt-sept jours de mercato (il fermera le 1er septembre), il est donc trop tôt pour paniquer côté anderlechtois.