Débrief tactique: Les jokers sont les rois
Chaque lundi, DH.be jette un regard tactique et impertinent sur la dernière journée de Pro League. Au menu de cette semaine, entre autres : le coaching payant, un Vanaken de référence, un Nuytinck qui se troue et un Courtrai qui sait enfin où est le but adverse.
- Publié le 30-11-2015 à 16h36
- Mis à jour le 01-12-2015 à 08h14
Chaque lundi, DH.be jette un regard tactique et impertinent sur la dernière journée de Pro League. Au menu de cette semaine, entre autres : le coaching payant, un Vanaken de référence, un Nuytinck qui se troue et un Courtrai qui sait enfin où est le but adverse.
Le changement: Tous à l’attaque
Le coaching payant n’est pas qu’une légende et la 17e journée de Pro League en est une preuve. Ce week-end, les jokers ont eu la cote. Le choix de lancer Idrissa Sylla et Joseph Akpala d’entrée de jeu a offert la victoire à Besnik Hasi et à Yves Vanderhaeghe. Mais plus que de mettre la bonne personne d’entrée de jeu, il faut être capable de la lancer dans le grand bain en pleine bataille. Felice Mazzu, Cedomir Janevski, Yannick Ferrera et Michel Preud’homme ont fait le coup ce week-end. Avec Mustapha Oussalah à la base du seul but du RMP, Renaud Emond à l’assist et Jelle Vossen double buteur (et impliqué dans un troisième), les T1 ont frappé très fort en posant des choix qui l’étaient tout autant. Felice Mazzu a, lui, relancé son 4-4-2 en alignant un Pollet qui a brisé les lignes et abusé des appels en profondeur après la pause. Le choix n’a pas payé dans les chiffres mais a amené le danger.
Les bons élèves: Vanaken et Milicevic
Hans Vanaken tient son match de référence avec Bruges. En numéro 10, il a eu la liberté dont il aime jouir et dans laquelle il peut exploiter toute sa vista et toute sa qualité de passe. La montée de Jelle Vossen a été un déclic pour l’ancien lokerenois. Les mouvements du numéro 9 lui ont offert une liberté dont il ne peut profiter avec un attaquant plus statique comme Leandro Pereira. Le longiligne meneur de jeu a fait jouer son intelligence dans les trois derniers buts brugeois. Crochet du droit, ouverture du gauche, caviar dans la profondeur et but plein de sang-froid, c’est ce qu’on nomme une soirée pleine. Danijel Milicevic est l’autre meneur de jeu à avoir la pèche dans la tête et dans les pieds. Presque à l’arrêt, le plus Belge des Suisses a été chatouiller la lucarne de Laszlo Köteles des 35 mètres. Le tout à 98 km/h.
Les cancres: Nuytinck et Westerlo
Ses capacités physiques sont supposées être l’un de ses atouts principaux mais Bram Nuytinck a dû oublier qu’en tant que défenseur central, il faut savoir secouer son opposant et anticiper ses moindres mouvements. Sur le premier but louvaniste, il se loupe sur toute la ligne : il est mou au duel, mauvais dans son timing, lent dans sa course et pas assez prompt pour gêner le centre. On excusera cela par un manque de rythme. Le Westerlo de Bob Peeters sentait bon le vent de fraîcheur. L’organisation campinoise était de retour, à l’instar d’une philosophie plus défensive. Mais comme toujours, les détails font la différence. Et la concentration sur les phases arrêtées fait partie des modifications à apporter.
La stat: Courtrai, enfin plus de deux buts
Courtrai marque peu et encaisse peu. Enfin, “marquait”, pourrait-on dire. En battant Waasland-Beveren (3-1), les Courtraisiens ont explosé leur quota de buts en le doublant. Un résultat qui met l’équipe sur la voie du spectacle car jamais Courtrai n’avait inscrit plus de deux buts en Pro League cette saison. Le seul gros score des hommes de Johan Walem était un 5-0 face à Olsa Brakel en Coupe de Belgique. Le spectateur neutre n’avait d’ailleurs jamais vu autant de buts au Stade des Éperons d’or depuis le début du nouvel exercice. Une rencontre de Courtrai n’avait été conclue sur quatre buts qu’à une seule reprise : à Zulte Waregem, l’équipe la plus spectaculaire en terme de buts.
La phrase - Vanhaezebrouck : “Les grands comme Bruges et Anderlecht gagnent ici en jouant mal”
Gand est devenue une vraie grande équipe de Belgique ce week-end. Pourquoi ? Car les Buffalos ont mal joué, ont galvaudé mais ont quand même gagné. C’est ça la force d’un grand club. “Les grands comme Bruges et Anderlecht gagnent ici en jouant mal et en marquant un seul but”, lâchait Hein Vanhaezebrouck. Le coach gantois a ensuite descendu son équipe en appuyant toutes les erreurs du collectif. Mais contrairement au début de la saison dernière, Gand engrange des points même quand l’équipe ne tourne pas. Loin de nous l’idée de pousser les Gantois à quitter leur jeu qui fait tant vibrer la Pro League, il est tout de même bon de noter ce nouveau pas (aussi positif soit-il) franchi en direction du sommet belge.