Boyata le maudit est devenu imbattable
Cinquième roue du carrosse d'une défense à trois, le joueur du Celtic profite des blessures à répétition pour se faire une place et construire une très belle statistique qu'il devra confirmer ce mardi soir, contre les Pays-Bas.
- Publié le 15-10-2018 à 14h53
- Mis à jour le 15-10-2018 à 18h51
Cinquième roue du carrosse d'une défense à trois, le joueur du Celtic profite des blessures à répétition pour se faire une place et construire une très belle statistique qu'il devra confirmer ce mardi soir, contre les Pays-Bas.
L'histoire d'amour entre les Diables rouges et Dedryck Boyata aura mis du temps à prendre forme. Elle a commencé par un rencard complètement foireux, un soir d'octobre 2010. A 19 ans à peine, le garçon est invité par Georges Leekens à faire ses preuves… au poste de back droit. Il remplace Alderweireld à la mi-temps d'un match qui voit la défense endiablée prendre l'eau face à l'Autriche, alors qu'il faut gagner pour rester dans la course à l'Euro 2012.
La magie d'un premier rendez-vous opère et Fellaini, Ogunjimi et Lombaerts font connaitre au stade Roi Baudouin ses premières scènes d'euphorie depuis bien longtemps, le tout après l'avoir fait frissonner grâce au joker de luxe de l'époque dénommé Eden Hazard. Problème: le but égalisateur autrichien à deux minutes du terme vient du flanc de Boyata qui essuiera au passage quelques critiques.
Le natif d'Uccle sera invité à tenir la chandelle un soir d'aout 2011, dans un amical contre la Slovénie qui le verra rester sur le banc. Ensuite ? Il doit attendre mars 2016 pour faire une nouvelle apparition, cette fois sous Wilmots. Mais il n'a eu que quatre petites minutes pour faire la cour à un Portugal emmené par un bon Cristiano Ronaldo et n'a pas pu éviter la défaite 2-1.
Il reste alors à quai pendant une année complète, notamment à cause d'une sérieuse blessure à la cuisse. Roberto Martinez arrive à la tête de la sélection et croit lui offrir un premier baiser à dame victoire en le faisant monter à la 90e minute de Russie-Belgique. Pas de chance, les Diables bâclent les arrêts de jeu et encaissent un but sur lequel Boyata ne peut rien faire. Score final: 3-3.
De nouveau, il doit être patient avant d'obtenir une nouvelle chance. Une vraie, cette fois, puisqu'il est titulaire contre le Mexique, en novembre de la même année. Toujours aussi maudit, le garçon tombe sur un match au cours duquel Roberto Martinez a voulu pousser sa propre équipe dans ses retranchements. Le tableau d'affichage rend le même verdict que huit mois plus tôt: 3-3.
Le 2 juin dernier, lorsqu'il était appelé à remplacer Vincent Kompany, blessé à la 55e minute du match de préparation contre le Portugal, Boyata a peut-être pensé que son heure était enfin venue. En le choisissant lui plutôt que Ciman, Martinez donnait un premier indice sur sa hiérarchie des coiffeurs en défense, en vue de la liste des… 23+1 qu'il rendrait le surlendemain. Ce soir-là, Boyata connaît son cinquième et dernier match sans victoire sous la liquette belge. Contre l'Egypte et le Costa Rica, il conclut enfin et comprend surtout qu'il ne se rendrait pas en Russie pour faire de la figuration.
De maudit, Boyata devient alors une sorte de talisman. Il ne connaît plus qu'une chose: le succès. Contre le Panama, la Tunisie et l'Angleterre, la Belgique expédie sa phase de groupes et découvre un excellent défenseur, dur sur l'homme et précieux dans son jeu de position. Il ne dispute pas la phase à élimination directe du Mondial mais reprend ses bonnes habitudes contre l'Ecosse et la Suisse pour s'offrir sept succès de rang à titre personnel.
Mais il le sait: il lui faudra toujours deux blessés pour intégrer la défense à trois des Diables. Cette fois, les "volontaires" sont Vermaelen et Vertonghen, ce qui lui permettra d'être titulaire pour le derby des plats pays. L'occasion d'engranger une nouvelle victoire et de faire oublier un peu plus son ancienne image de Jean-Claude Dusse ? Réponse ce mardi !