Ce mercredi, c'était le Lukakushow
Jordan et Romelu Lukaku ont assuré le show à leur point de presse.
- Publié le 07-10-2015 à 22h03
- Mis à jour le 08-10-2015 à 13h53
Jordan et Romelu Lukaku ont assuré le show à leur point de presse. Romelu avec Jordan au même point de presse : cela ne pouvait qu’apporter du spectacle. Les Lukaku n’ont pas déçu. À leur propre façon, ils ont diverti l’audience pendant presque 18 minutes. Souvent en soulignant leur amour pour l’autre, parfois en se chamaillant quand l’un se disait plus fort que l’autre. Voici le best of du Lukaku-show.
Romelu, lors de votre dernière conférence de presse, vous aviez dit : "Mon frère sera bientôt là".
Romelu : "(Il montre son frère de la main) J ‘ai souvent raison. Lors de la dernière sélection, j’avais entendu à sa voix qu’il savait ce qu’il devait faire pour être là la prochaine fois. Il a la même faim que moi."
Comme Romelu était blessé contre l’Australie, lorsque Jordan était repris, c‘est votre première sélection commune. Qu’est-ce qu’on se dit dans la voiture, en route vers l’hôtel des Diables ?
Romelu : "Quand je suis à Bruxelles, on vit ensemble. Et Jordan avait passé le week-end avec moi, il a assisté à Everton - Liverpool. Je ne lui en ai pas trop dit. Il a 21 ans, c’est un homme. Il sait ce qu’il doit faire. À l’hôtel, on a un peu papoté, comme si on était à la maison."
Avez-vous souvent rêvé de ce moment ?
Jordan : "Pour être honnête, on avait déjà songé à jouer ensemble quand on était plus jeune. Mais on ne pensait pas à l’équipe nationale, parce qu’elle n’était pas du tout populaire. (Romelu fait non de la tête et se cache le visage) C’est quand même vrai ? Le Brésil et la France étaient populaires mais pas la Belgique. Sauf peut-être un peu au Mondial 2002."
Il ne suffit plus qu’à être tous les deux en même temps sur le terrain.
Jordan : "Ce serait un moment unique, le plus beau jour de ma vie. Un rêve d’enfants. Cela a plus de valeur que l’argent. Ce serait quelque chose qu’on ne nous enlèvera plus jamais."
Romelu : "Ce serait un beau moment pour nos parents. Après tout ce qu’ils ont fait pour nous… Dans le passé, ce ne fut pas toujours facile. Mais on savait qu’avec le football, on pourrait aider notre famille ici et en Afrique."
Pensiez-vous - en allant d’Anderlecht à Ostende - que vous pourriez devenir Diable avec votre frère ?
Jordan : "C’était mon but, je savais que j’avais les qualités pour devenir Diable Rouge. Vous allez dire que je suis très confiant. C’est vrai. Quand j’ai fait un pas en arrière en allant à Ostende, j’avais un plan de carrière en tête."
Vous avez déjà joué un match amical dans la même équipe.
Romelu : "Oui, avec Anderlecht au FC Brussels. Il m’a même donné un assist (NdlR : En 2011, Romelu était monté au jeu et avait inscrit le 0-3 sur centre du très jeune Jordan) ."
Jordan, dans quel domaine dois-tu encore progresser ?
Jordan : "Il faut vraiment jouer à un très haut niveau dans le championnat belge, vu que Wilmots a dit que notre D1 est inférieure aux autres championnats. Aux entraînements avec les Diables, je sens une grosse, grosse différence. Cela me motive."
Romelu, regardes-tu les matches d’Ostende en streaming depuis l’Angleterre ?
Romelu : "Oui, mais je ne le bombarde pas avec mes commentaires après le match. Je n’aime pas non plus quand lui fait cela."
Et lui, il le fait ?
Romelu : "Vite fait, parfois. Mais moi, je ne le fais pas. Je le laisse rentrer à la maison et le jour après, je lui dis : ‘Qu’est-ce qui s’est passé ? Essaie de faire ça’. Mais ça dure deux minutes. Je ne fais pas comme papa avant dans la voiture. Il racontait toujours le positif et le négatif pendant tout le trajet."
Jordan : "Au début, notre père nous tombait toujours dessus. Je me souviens des réactions de Romelu. Voilà pourquoi on se donne de l’espace maintenant."
Romelu : "Je ne peux plus être toujours sur son dos. Il faut parfois lui laisser faire des erreurs. Le lendemain d’une moins bonne prestation, on se donne des conseils."
Qui accepte le mieux les critiques formulées par l’autre ?
En chœur : "Aucun des deux."
Jordan : "S’il commence, je raccroche direct. Ferme-là."
Romelu : "Il doit me laisser tranquille direct après le match. Il faut se déstresser. Quand je peux penser à autre chose qu’au foot, je le fais. Je n’ai déjà que cela."
Romelu, es-tu d’accord sur le fait que Jordan a mis le plus beau but de la famille, contre Westerlo ?
Romelu : "Jamais."
Jordan : "Pourquoi tu dis ça ?"
Romelu : "Parce que le but que j’ai marqué contre West Brom la saison passée, tu ne vas jamais en marquer un pareil dans ta vie."
Jordan : "Il n’était pas plus beau que le mien ! J’ai touché la barre, le poteau et la lucarne."
Romelu : "Ce n’était que grâce à ta puissance. Mon but, c’était de la finesse. Tu piges ?"
Qui est le plus rapide de vous deux ?
(Après que Romelu a levé la main et claqué des doigts)
Jordan : "Non !"
Romelu : "S’il te plaît, Jordan !"
Jordan : "Il n’a même pas voulu demander la balle en profondeur à l’entraînement, donc…"
Romelu : "Est-ce que j’ai reçu la balle ?"
Jordan : "Faut la demander !"
Romelu : "Attends, demain à l’entraînement !"
Vous vous chamailliez déjà en tant qu’enfants ?
Romelu : "Quand on allait jouer dans notre quartier avec les amis, j’étais dur avec lui, je le taclais. On se rentrait dedans."
Jordan : "Et on se battait. On faisait des jeux vidéo, des courses à pied ou à vélo, des tournois de foot. Souvent, je jouais contre lui. Mais je n’aimais pas. À chaque fois que je le passais, il me taclait par l’arrière. Ça m’énervait ! Mais c’était vite réglé après. Je ne comprends pas que des frères ne se parlent plus pendant une semaine."
Romelu : "On a toujours été ensemble. On a toujours dormi ensemble jusqu’à nos 13 ou 14 ans."
Romelu, tu as toujours dit que Jordan n’était pas un arrière gauche.
Romelu : "J’ai vu mon frère comme attaquant quand il était petit. Tu as joué jusqu’à quel âge comme attaquant ? 14 ?"
Jordan : "Je ne sais pas."
Romelu : "Même dans le noyau A à Anderlecht, quand il a commencé avec nous, il était ailier gauche. Ce n’est qu’après qu’on l’a mis au back . Maintenant, il est le meilleur arrière gauche du championnat belge. Et il le sait."
Roberto Martinez, le T1 d’Everton, t’a déjà parlé de ton frère ?
Romelu : "Quelques fois, oui. Oui, il suit Ostende. Espérons qu’il sera repris en équipe nationale la prochaine fois, et puis on verra où il va aller."
Jordan (qui fait de grands gestes) : "Calmez-vous, les gars ! Calmez-vous."
Jordan, est-ce que vous avez l’impression d’être enfin Jordan au lieu du frère de Romelu ?
Jordan : "Quand ça va bien avec Romelu, on parle de lui. Quand ça va mal, on parle de lui. C’est toujours Romelu par-ci, Romelu par-là. Il attire toute l’attention. Pas de problème pour moi."
Avez-vous parfois peur pour votre petit frère, Romelu ?
Romelu : "Peur pour lui ? Sur un terrain : jamais. Il n’est pas aussi grand que moi, mais il n’y a pas beaucoup de différence au niveau de la puissance. Quand il va au duel, il montre qu’il est présent."
"Normal d’être frustré quand on ne joue pas"
Sur base de l’entraînement, Depoitre et non pas Romelu Lukaku était donc dans l’équipe type. Cela ne plaisait pas trop au plus âgé des Lukaku. "À un certain moment, quand tu fais ton maximum mais que tu ne reçois pas ta chance, c’est normal d’être un peu frustré", dit Romelu. "Mais je sais qu’on joue deux matches. J’espère le mieux pour l’équipe, que je sois dans l’équipe ou pas."
En Angleterre, Lukaku totalise déjà cinq buts. Ne serait-ce pas le moment idéal d’en marquer quelques-uns en Andorre ? "L’entraîneur vient à la conférence de presse, posez-lui la question. (petit rire) Je ne peux rien faire d’autre que ce que je fais actuellement. Si je ne prestais pas en Angleterre, je n’aurais pas le respect que j’ai aujourd’hui. Mais je suis devenu plus calme. Je sais ce que je peux faire. Cette saison, les choses vont très bien pour moi. Je regarde vers l’avant et j’essaie de ne pas être négatif. Si je reçois ma chance, je la saisirai. Je sais ce que je peux apporter à l’équipe."
Jordan, lui, est attendu dans l’équipe. "Si Jordan pouvait jouer, je serais déjà très content. C’est mon frère, hein ! Je ne comprends pas comment on peut faire du mal à son frère. On a toujours été ensemble. Si un des deux a du succès, c’est également un succès pour l’autre."