Edito: les chiffres et la manière à... l’Euro ?
Marc Wilmots a donc perdu le combat qui pouvait mener ses Diables à écrire une nouvelle page historique pour le football belge. Un édito signé Philippe Lacourt.
- Publié le 06-07-2014 à 20h18
- Mis à jour le 06-07-2014 à 20h19
Un édito signé Philippe Lacourt
Marc Wilmots a donc perdu le combat qui pouvait mener ses Diables à écrire une nouvelle page historique pour le football belge. Lui et ses joueurs, samedi, sont en effet tombés si pas sur plus forts qu’eux, certainement sur plus rusés et plus expérimentés. Cela a suffi pour précipiter une élimination qui dégage une forte odeur de manque mais qui, néanmoins, se justifie par la mauvaise gestion de ce match par des Diables trop respectueux de leurs adversaires.
Une vision que Marc Wilmots ne partage évidemment pas, préférant mettre le doigt sur ces petits détails qui, dans ce type de choc très fermé, font souvent la différence. Cette brutale façon de signifier sa détermination et ses certitudes, Wilmots, déjà comme joueur et aujourd’hui comme coach, l’a proposée à l’égal d’une marque de fabrique.
Souvent direct, toujours combatif, il fonce, à l’image du taureau, son signe astrologique privilégié. Dommage que toutes ces convictions et cette attitude conquérante ne se soient pas retrouvées à chaque sortie des Diables dans ce Mondial. Car s’il n’est pas utile de ternir cette fête doublée d’une communion entre tout un pays et ceux qui étaient devenus ses acteurs préférés, l’honnêteté nous impose, sur un plan strictement sportif, d’affirmer que la manière, elle, ne s’est jamais hissée à la hauteur des chiffres et des faits. A une exception près, contre les USA, on n’a pas été gâtés par cette Belgique qui a été souvent soulagée par ses réservistes et sa condition physique exemplaire.
Mais là où on espérait l’exploit individuel, voire la construction de mouvements vifs, limpides et efficaces, on a dû se contenter d’un football saccadé, avec beaucoup de déchets techniques et un manque de vitesse d’exécution. Nous sommes trop sévères ? Même pas. Car ne l’oublions pas, si cette génération est dorée, comme on le lit et on l’entend partout, alors elle nous doit une revanche sportive, sachant que son statut de quart de finaliste, lui, est un véritable succès.
Qui sait donc si à l’Euro, dans deux ans, cette fois, il n’y aura pas les chiffres et la manière ?