Wenger a banni les Mars, Bielsa les relations sexuelles, Di Canio le chant : quelles sont les interdictions les plus drôles imposées par les coachs ?
Alors que Domenech considérait l’astrologie au moment de faire sa sélection, Trapattoni a adapté le copieux régime irlandais.
- Publié le 30-04-2024 à 16h37
Comme l’a dit Dunga, “dans toutes les sociétés et même en famille, il y a des règles pour assurer une certaine harmonie.” L’ancien sélectionneur du Brésil a, par exemple, annoncé l’interdiction de porter des… claquettes à Neymar et compagnie. D’autres joueurs ont parfois dû faire face à de “drôles” de règles établies par leurs entraîneurs. Florilège.
Les longs cheveux de Redondo
C’était un des plus élégants à fouler la pelouse. Les romantiques en sont tombés amoureux dès qu’il a rejoint le Real Madrid en 1994. Avec les Merengues, Fernando Redondo a été sacré à deux reprises en Liga. Puis, est venu ce succès en Ligue des champions en 1998. À cette époque, l’Argentin était au sommet de son art et son ticket pour la Coupe du monde en France semblait déjà validé.
Sauf que… Daniel Passarella, le sélectionneur de l’Albiceleste à l’époque, n’a pas retenu le milieu défensif dans sa sélection de 23 joueurs. La raison ? Les cheveux (trop) longs de Redondo. “Passarella avait des idées bien précises au sujet de la discipline et il voulait que je me coupe les cheveux, a raconté celui qui a aussi connu la réussite au Milan AC. Pour moi, ça n’avait rien à voir avec le football, donc j’ai dit non.”
Le signe astro de Pirès
Le penchant de Raymond Domenech pour l’astrologie est bien connu. Reste que l’ancien sélectionneur de l’équipe de France, qui a succédé à Jacques Santini en 2004, dément utiliser cet ensemble de croyances et de pratiques au moment de construire sa sélection. Mais le Lyonnais a, par contre, avoué que “tous les paramètres doivent être pris en compte”. “Et je dirais que l’astrologie doit être considérée.”
L’idée voudrait que Domenech ne sélectionne pas de scorpions dans son équipe et pas de lion pour sa défense. “Deux scorpions s’entretuent”, a-t-il déclaré. Mais aussi : “Quand j’ai un lion en défense, mon fusil est toujours prêt !”
Qui en aurait fait les frais ? Robert Pirès. L’arrivée de Domenech à la tête des Bleus a coïncidé avec la fin de sa carrière internationale. Les deux hommes n’ont jamais entretenu une relation saine. L’ancienne star estime que son signe astral a été une des raisons pour lesquelles il n’a plus été repris en équipe nationale. “Il (Domenech) pense que ce (les scorpions) sont de mauvaises personnes, incapables de cohabiter avec leurs semblables et donc, pas bonnes pour l’Équipe de France”, a raconté l’ancien milieu offensif à AS.
Trapattoni ne voulait plus de champignons
De l’extérieur, la cuisine britannique n’est clairement pas la plus appétissante. Mais, de leur côté de la Manche, ils n’échangeraient pour rien au monde leur petit-déjeuner bien consistant. Les champignons accompagnent souvent le lard, les saucisses, les œufs et les haricots rouges et font quotidiennement partie du régime irlandais. Quand Giovanni Trapattoni a repris les rênes de l’équipe nationale, l’entraîneur transalpin a avoué être “réduit au silence” et “abasourdi” au moment de voir que ses troupes avalaient des champignons les matins de jour de match.
”Je pense que, après en avoir mangé, leur estomac pourrait dire 'Ooh-Ah'”, a rigolé l’Italien, en pointant du doigt le bide de Robbie Keane, assis à côté de lui en conférence de presse. “Si les champignons pourraient nous retourner l’estomac ? Peut-être s’ils étaient magiques”, a répondu le légendaire attaquant des Boys in Green qui n’en a plus mangé durant le règne de Trapattoni.
Ne chantez pas sous la douche avec Di Canio
L’Italien est un des personnages les plus fantasques de l’histoire de la Premier League. Non seulement a-t-il, surtout, inscrit d’incroyables buts avec West Ham, mais Paolo Di Canio a aussi occupé le fameux poste de manager à Sunderland. Celui qui n’a jamais caché son admiration pour Benito Mussolini (il a un tatouage sur le dos pour le prouver) a pris les rênes des Black Cats en mars 2013. Pas le temps, donc, de pleinement imposer sa philosophie puisque la mission était surtout de sauver le club à ce moment. Simon Mignolet y a notamment joué un grand rôle cette année-là.
L’objectif atteint, Di Canio a pu gérer la préparation pour la saison suivante, lors de laquelle il a annoncé “une révolution”. Treize nouvelles têtes ont intégré le vestiaire où désormais il était interdit de chanter sous la douche pour ne pas déconcentrer les autres. L’ancien attaquant, qui avait fait le buzz en montant sur scène avec Toploader pour interpréter Dancing in the Moonlight, a aussi interdit le Coca, la mayonnaise et le ketchup lors des repas : “Tout ça peut causer des problèmes chimiques au foie et dans l’estomac”, a-t-il justifié.
En plus, gare à celui qui se pointe avec un téléphone mobile : “J’ai dit aux joueurs que, même s’il se trouvait dans le sac, je le jetterais dans la mer du Nord.”
Pas de Mars les jours de match pour Wenger
Le légendaire entraîneur d’Arsenal était sans conteste un perfectionniste. Enthousiaste au moment d’évoquer les bienfaits du brocoli, Arsène Wenger a aussi insisté sur la manière de mélanger le sucre dans le café ou le thé de ses hommes. Il faut “absolument que tous les granulés soient absorbés”. Finis, aussi, les burgers et frites à la cantine.
Puis, il y a cette fameuse histoire de Mars… Wenger a complètement banni le chocolat. “J’ai changé les habitudes, ce qui n’est pas facile quand vous coachez une équipe de trentenaires, a rigolé l’Alsacien. Dès le premier match, les joueurs chantaient : ‘Nous voulons récupérer nos Mars’. À la mi-temps j’ai dit au kiné : ‘Personne ne parle, qu’est-ce qu’il leur arrive ?’. Il m’a répondu : ‘Ils ont faim’. Je ne leur avais pas donné leurs barres de chocolat avant le match. C’était drôle.”
Bielsa a interdit les relations sexuelles
L’information a fait rire, à l’aube de la Coupe du monde 2014. Miguel Herrera, sélectionneur du Mexique, a alors interdit à ses joueurs d’avoir des relations sexuelles durant le Mondial au Brésil. “Si un joueur ne peut pas survivre 20 jours sans avoir des rapports, alors il n’est pas prêt à être un professionnel, a déclaré Herrera. Nous sommes ici pour jouer la Coupe du monde pas pour faire la fête.”
Alors que le regretté Diego Maradona a permis aux Argentins d’avoir des rapports “mais uniquement avec les copines et les épouses” en 2010, son homologue mexicain n’était pas le seul à les interdire purement et simplement. Quand Marcelo Bielsa a repris les rênes de la sélection chilienne, il a interdit les rapports sexuels également, mais aussi demandé à ses joueurs de ne pas utiliser Twitter, parler à la presse ou aller sur internet la nuit.
Pour Dunga et le premier à quitter la table
Successeur de Luis Felipe Scolari, au lendemain du Mondial au Brésil (et donc de l’humiliation face à l’Allemagne en demi-finale), Dunga a voulu marquer le coup quand il est revenu à la tête de Seleçao. Le sélectionneur a introduit au nouveau code de conduite, pour Neymar et compagnie, qui n’a pas tardé à fuiter dans le quotidien Folha. Ainsi, les joueurs ne pouvaient pas porter de chapeau, de boucle d’oreille ou encore de claquettes. Au risque d’écoper d’une amende, d’un simple avertissement ou même d’un bannissement de l’équipe nationale. Le latéral Maicon a été un des premiers à en subir les conséquences. Parmi les autres recommandations : n’utiliser le téléphone ou la tablette qu’à certaines heures et éviter les discussions religieuses ou politiques.
Pour Dunga, les bonnes manières allaient de soi aussi. Interdiction de quitter la table avant que tout le monde n’ait fini son assiette. Le capitaine, c’est-à-dire Neymar à l’époque, doit aussi être le premier à se lever.
Sir Alex Ferguson ne voulait pas de chaussures colorées
Le débat est éternel : les jeunes joueurs sont rapidement poussés sous les projecteurs et Sir Alex Ferguson a toujours voulu qu’ils gardent fermement les pieds sur terre. Raison pour laquelle, 24 ans après son intronisation à Manchester United, il a ordonné aux équipes de jeunes de n’évoluer qu’avec… des chaussures noires.
Impossible évidemment d’imposer cette règle au sein de l’équipe première. Après tout, les stars comme Wayne Rooney ou Ryan Giggs peuvent porter ce qu’ils veulent, d’autant plus qu’ils doivent respecter les demandes de leurs sponsors.