La chronique de Jonathan Lange : il va falloir se prendre la tête avec les commotions
Une chronique de Jonathan Lange.
- Publié le 05-04-2024 à 16h48
Les mots sont aussi forts que rares. Et viennent briser un tabou : celui des commotions dans le football. Raphael Varane s’est ouvert sur ce sujet dans L’Équipe, évoquant son cas. Avec deux exemples concrets de rencontres qu’il n’aurait pas dû jouer après des chocs au crâne et qu’il a encore bien en tête tant elles se sont mal passées pour lui. Il y a eu ce quart de finale de la Coupe du monde perdu contre l’Allemagne en 2014 quand il avait lâché Mats Hummels sur le seul but du match. Il y a eu ce huitième de finale retour de Ligue des champions en août 2020 quand deux de ses inhabituelles erreurs avaient précipité l’élimination du Real Madrid par Manchester City.
Le défenseur s’est interrogé : “Si j’avais su que c’était une commotion cérébrale, est-ce que je l’aurais dit, quitte à ne pas jouer ?” Avant de trouver plus loin une réponse à son questionnement : “Il faut faire comprendre au joueur que ce n’est pas montrer sa force que de jouer après un gros choc mais que la vraie force est de sortir, d’arrêter de jouer et de se reposer.” Ou comment résumer clairement le débat.
Un protocole clair, inspiré du rugby
Les responsabilités sont partagées pour des pathologies loin d’être visibles mais potentiellement dangereuses. Très dangereuses. Les joueurs, en première ligne, doivent y être sensibilisés. Les staffs médicaux, eux, ont le devoir aussi de mieux prendre en charge encore les cas suspicieux. Et les instances doivent se positionner avec la mise en place d’un protocole clair, inspiré du rugby qui a franchi un cap supplémentaire lors du dernier Tournoi des VI Nations avec des protège-dents connectés pour mieux déceler d’éventuelles commotions. Le football n’est en pas encore là. Il évalue la possibilité d’un changement temporaire que la Pro League se doit de très vite adopter mais doit se caler sur le protocole de son cousin ovale. Pour éviter cette séquence aussi lunaire que dangereuse du choc dont a été victime Erik Lambrechts lors de Charleroi – Anderlecht qui avait nécessité son remplacement après une longue période de flottement…
L’exemple vient d’en haut. Et l’heure est venue de se prendre la tête pour une vraie prise de conscience.