Cheikh Keita se livre: "Samuel Bastien a une qualité de passe impressionnante"
Le Panda Cheikh Keita et le Rouche Samuel Bastien se sont rencontrés sur les pelouses italiennes
- Publié le 31-08-2018 à 07h13
- Mis à jour le 03-09-2018 à 12h40
Le Panda Cheikh Keita et le Rouche Samuel Bastien se sont rencontrés sur les pelouses italiennes
Ce samedi, sur la pelouse du Kehweg, dans le courant de l’après-midi, Cheikh Keita n’hésitera pas à discuter avec Samuel Bastien, son adversaire une fois le coup d’envoi donné.
Comment vous êtes-vous connus avec le Standardman ?
"On s’est croisé pour la première fois en Italie, en D2. Lui évoluait à Avellino et moi à Virtus Entella."
Entre le sud napolitain et le nord génois, la distance n’était guère propice aux visites régulières…
"On a échangé nos maillots et nos numéros de téléphone à la fin de la rencontre. Chacun dans notre club, on était le seul joueur de langue française. La musique nous a aussi rapprochés. Ensuite, on s’est à nouveau croisé en Italie, en Série A cette fois, lorsque j’étais à Bologne et lui au Chievo Vérone."
Quels sont les atouts footballistiques de Samuel Bastien ?
"Sa qualité de passe est impressionnante, il est rapide, intelligent et toujours bien placé. Sans oublier sa technique. Il doit juste encore, comme moi, s’améliorer tactiquement."
Le fait qu’il rejoigne le Standard vous a-t-il surpris ?
"Le Standard est un grand club et Samuel a besoin de ressentir de la pression. J’espère qu’il va signer une grande saison. Après l’Italie, où c’est délicat de s’imposer pour un jeune, les Rouches sont le port d’attache idéal pour le voir rebondir."
Pourtant, sur deux saisons au Chievo, il avait tout de même joué plus d’une trentaine de matches…
"C’est vrai, il a beaucoup joué à Vérone. Le niveau pour évoluer dans la Botte, il l’a, c’est une évidence. En se basant sur ce fait, c’est vrai que l’on peut se poser des questions sur son choix de quitter la Série A pour la Belgique."
Vous voyez-vous plus souvent maintenant que seuls cinquante kilomètres vous séparent ?
"À vrai dire, non. On ne s’est pas encore vu. Mais la préparation est une période intense où il est essentiel de respecter des plages de repos. Attention, on n’est pas fâchés."
Ce duel contre le Standard sera-t-il spécial pour vous ?
"Pour les gens d’ici, peut-être car c’est comme un derby. À titre personnel, ce sera un match comme un autre. Au cours duquel je serai heureux de revoir Samuel. Et, comme lors de chaque partie, on aura juste envie de gagner."
"Le Mali, objectif à court terme"
Franco-Malien, Cheikh Keita a été appelé une seule fois en équipe nationale du Mali. "C’était en 2016 lorsque Alain Giresse en était le coach national. L’adversaire était le Gabon et j’étais resté sur le banc. Il m’a ensuite rappelé lorsque je jouais à Birmingham mais j’ai refusé. Car j’étais énervé et en colère de ne pas avoir joué la moindre minute face au Gabon."
Depuis le départ du Français, Mohamed Magassouba assure l’intérim. "Je n’ai reçu aucune convocation depuis. Mais j’espère réaliser une grosse saison avec Eupen, car l’équipe nationale est un de mes objectifs… à court terme."
Cité dans une chanson de MHD
Avec son ami rappeur, Keita a grandi à Paris et multiplié les parties de foot de rue
Un joueur de foot cité dans une chanson, cela ne court pas les rues. D’autant plus quand les Parisiens Verratti et Motta sont aussi nommés.
C’est pourtant le bonheur qu’a connu Cheikh Keita en 2016 dans la chanson Afro Trap3 (Champions League) de MHD (Mohammed Sylla), un rappeur parisien. Une seule phrase qui étend sa renommée : "Toujours titulaire comme Cheikh Keita. Paw Paw Paw Paw."
Le gaucher de l’Alliance raconte cette histoire. "MHD et moi sommes originaires du 19e arrondissement, dans le centre de Paris. De la cité Rouge exactement. On pratiquait le foot de rue ensemble. Techniquement, il n’était pas mauvais. Aujourd’hui encore, on se retrouve à Paris pour rejouer des parties endiablées. De partenaire, MHD est vite devenu un ami."
Qui n’était pas encore musicien à l’époque. Malgré l’amitié, Cheick Keita ne croyait pas au message de MHD. "Il m’a dit qu’il allait me faire une dédicace dans une chanson. Évidemment, je ne l’ai pas cru. Pourtant, un jour, il me fait écouter un son et j’entends cette phrase avec mon nom ! J’étais content, je lui ai offert un maillot de Virtus Entella, mon club italien de l’époque. Depuis, à chaque fois que je change de club, je lui donne une vareuse."
L’Afro trap, ce style qui mêle musique afro et trap, un type de rap, est apprécié par le Panda.
Mais si le flanc gauche a été l’un des héros de la chanson de MHD, ce sont d’autres membres de sa famille qui ont hérité de ce statut dans le clip. "J’étais en Italie au moment du tournage et il m’était impossible de me libérer. En revanche, mon grand frère, Binke (18 ans), conduit un scooter au début du clip et mon petit frère, Lahaou (11 ans) , tient mon maillot un peu plus tard."
Ces quelques mots d’une chanson, ils le poursuivent depuis la sortie du morceau. "Je ne vais pas dire que je suis plus connu pour cela que pour le foot. Mais, on m’en parle tout le temps. Je n’y ai pas échappé lors de mon arrivée à Eupen. Parfois, ça saoule, c’est vrai (rires) ."
"Chez les jeunes avec Killian Mbappe à Monaco"
Après avoir été recalé à Clairefontaine, Cheikh Keita prend la direction du sud de la France. De Monaco précisément. "J’ai passé trois saisons de formation là-bas."
Une période durant laquelle il évolue avec les jeunes Monégasques. Parmi lesquels certains vont percer, au point de devenir… champion du monde.
"Regardez, vous le reconnaissez sur la photo, à côté de moi ? Eh oui, Killian Mbappe; j’ai évolué à ses côtés à l’époque de l’AS. Il en a parcouru du chemin depuis. Paris, l’équipe de France et champion du monde ! Pas mal du tout !"
Deux trajectoires différentes qui ont conduit les deux hommes, amis sur le Rocher, à ne plus se fréquenter au quotidien. "On se parle encore de temps en temps. Au téléphone ou via les réseaux sociaux. Beaucoup moins qu’avant. Forcément, avec toutes les occupations qui sont les siennes, sa notoriété et son agenda chargé…"
"Flatteur de parler à Makelele"
C’est lors de son arrivée à Monaco que le Panda a été placé à l’arrière gauche
Présenté comme un arrière latéral gauche, ainsi formé à Monaco, Cheikh Keita vient de démontrer, contre Gand et à Mouscron, plus d’efficacité au poste de milieu de terrain gauche.
"J’ai commencé au FC Solitaire et au FC Paris sur le côté de l’entrejeu. C’est lors de mon arrivée à Monaco, à 14 ans, que Manuel Dos Santos m’a fait reculer d’un cran."
À Eupen, après trois prestations comme arrière latéral, Claude Makelele l’a posté plus haut sur le terrain. "Cela faisait longtemps que je n’avais plus joué à cette place. Mes repères sont devenus, avec le temps, ceux d’un arrière gauche."
Certes. Mais ses aptitudes offensives s’expriment mieux dans le milieu de terrain. "Mon tempérament est plus offensif que défensif, c’est une évidence. J’ai été formé comme milieu de terrain. Mes premières prestations derrière ont montré que je devais encore améliorer ma concentration. À plusieurs reprises, j’étais trop loin de mes adversaires directs. Cela est aussi la conséquence d’un temps de jeu restreint l’an dernier. Je devais retrouver les bons placements."
Ce que Claude Makelele a senti au moment de lui placer Gnaka dans le dos lors de la venue de Gand. Un coach qui a été important dans sa venue au Kehrweg. "Quand on m’a parlé d’Eupen, je ne connaissais pas du tout. J’étais incapable de situer sur une carte. Par contre, lorsque l’on m’a parlé de Claude Makelele, je me suis tout de suite souvenu de la finale de la Coupe du Monde 2006. Le coach me voulait. Et quand quelqu’un comme Makelele vous parle, c’est flatteur. Mon temps de réflexion avant de rejoindre l’Alliance n’a dès lors pas été long…"