Les Belges à la conquête de la Bundesliga
- Publié le 24-08-2018 à 18h58
- Mis à jour le 24-08-2018 à 23h39
La Bundesliga reprend ce vendredi (20h30). Les Belges auront un rôle à jouer et ils débordent d'ambition
Hazard intransférable cet été
Un penalty, un coup-franc, une frappe du droit, le tout saupoudré d’une passe décisive : Thorgan Hazard a tout fait pour rendre mémorable la qualification du Borussia Mönchengladbach en Coupe sur le terrain pittoresque de Hastedt (D5).
Derrière le plus large succès de l’histoire du club (1-11) et le deuxième triplé de sa carrière après celui inscrit contre les Young Boys Berne en barrages de la Ligue des Champions le 24 août 2016 se dessine une réalité qui n’est pas pour déplaire aux dirigeants des Fohlen : celle qui fait du Brainois leur leader offensif.
Hazard a acquis ce statut au fil de sa saison la plus pleine l’an passé (11 buts et 9 passes décisives en 37 apparitions, toutes compétitions confondues). Ce qui a fait de lui un joueur convoité. Forcément. Les clichés publiés par la presse espagnole fin mai montrant son papa Thierry à Valence en compagnie de Christophe Henrotay ont fait naître la crainte d’un départ qui, aux yeux de ses employeurs, n’a jamais été à l’ordre du joueur.
Après une saison où le Borussia a longtemps tutoyé l’Europe pour finir par ne décrocher ni la C1 , ni la C3 en raison d’un trou d’air fatal au printemps, se séparer de Thorgan était inconcevable pour Max Eberl, le directeur sportif qui, très vite, avait qualifié son joueur "d’intransférable" et l’a répété : "Thorgan, lui, il reste. C’est une certitude. On a trop besoin de lui pour réaliser nos grandes ambitions, voire nos rêves."
L’arrivée d’un élément comme l’attaquant de Nice Alasanne Pléa pour 25 millions d’euros pouvant prendre la profondeur est susceptible de faire bouger les lignes de l’animation tactique de Dieter Hecking qui, après un 4-4-2 à plat qui exilait Hazard souvent à gauche, a travaillé en préparation un 4-3-2-1 qui recentre le Diable et lui permet d’évoluer dans sa position préférentielle à l’aube d’une saison qui a tout du virage, son contrat s’achevant en juin 2020.
Tout le Borussia Dortmund est sous le charme d’Axel Witsel
L’opération séduction a duré nettement moins longtemps que la conclusion du feuilleton de sa signature. Axel Witsel n’a eu besoin que d’une apparition sous les couleurs de Dortmund pour faire l’unanimité. Ce lundi, dans le traquenard de Fürth, le Diable est apparu après 74 minutes pour arracher la prolongation à l’ultime seconde du temps additionnel sur un centre de Marco Reus qui a offert la qualification aux siens.
"Nous ne l’avons pas fait venir pour qu’il marque mais cela nous a bien aidé sur le coup" , a souri le directeur sportif Michael Zorc.
Non, Witsel qui , pour l’anecdote, a fêté ses débuts par un but, ce que Robert Lewandowski et Pierre-Emerick Aubameyang n’étaient pas parvenus à faire, n’a pas rejoint Dortmund pour assurer la succession du Polonais ou du Gabonais alors que le Borussia cherche toujours un avant-centre, mais bien pour stabiliser l’entrejeu. Et sa faculté à y parvenir avec un vécu commun aussi minime avec ses partenaires a été bluffante.
Zorc, toujours : "Il a tout de suite réussi à se mettre dans le rythme et a été à l’origine de nombreux mouvements." Ce que Lucien Favre a apprécié. "Axel ne pouvait pas débuter. Cela fait 14 jours seulement qu’il s’entraîne avec l’équipe et n’avait joué que 20 minutes en amica l (16 en réalité contre la Lazio). C’était trop tôt. Il a beaucoup apporté" , a relevé le Suisse pour qui "il joue simple, calmement et garde le ballon quand il le faut".
"Il apporte de la structure dans le jeu, du calme et une certaine sécurité tactique" , complète Sebastian Kehl qui a occupé le même poste et qui est désormais dans l’équipe dirigeante du Borussia.
Surtout, si Mahmoud Dahoud ou Thomas Delaney, deux de ses concurrents, ont montré de belles choses, le contraste avec le Liégeois a été saisissant.
"Axel a apporté du caractère, pas seulement en raison de sa taille (1,88 m) mais aussi avec sa manière de faire, de jouer avec ses coéquipiers" , a relevé Marco Reus, catégorique : "Nous avions besoin d’un joueur comme lui."
Qui pourrait former avec un Julian Weigl toujours au club et en phase de retour l’un des axes forts du nouveau Borussia.
L’intégration express de Lukabakio au Fortuna Düsseldorf étonne
La manière avec laquelle son transfert s’est conclu résume assez fidèlement l’intégration express de Dodi Lukebakio au Fortuna Düsseldorf.
Le samedi 21 juillet, le Diablotin brillait face aux Allemands avec son équipe de Watford. Le lendemain, il signait son prêt pour un an sans option d’achat et le surlendemain, il débarquait, sourire en bandoulière, au stage de préparation de sa nouvelle formation. Où il a très vite pris ses marques, prolongeant l’impression laissée en préparation contre la Fiorentina par des débuts marquants en Coupe contre Coblence avec à la clef un doublé dont un but à la Robben inscrit en rentrant sur son pied gauche.
"Je me sens super bien. Je suis très heureux d’avoir bénéficié de la confiance du coach pour ce premier match. Je voulais être à la hauteur" , a savouré l’ancien Anderlechtois après ce match.
Arrivé pour succéder à Ihlas Bebou, parti pour 4,5 millions à Hanovre, le gaucher était en fait suivi par le Fortuna depuis plus de deux saisons. "Nous savons qu’il est doué. Il va vite, a une bonne technique de frappe et un bon pied gauche. Il a 20 ans et vivra des déceptions mais nous serons là pour l’aider" , a promis l’entraîneur du promu Friedhel Funkel.
Ses nouveaux coéquipiers sont sous le charme. "Il a prouvé qu’il pouvait nous aider contre Coblence et à l’entraînement, il fait forte impression et s’est très bien intégré" , confirme le milieu défensif Marcel Sobottka. "Ses qualités individuelles sont uniques dans l’effectif. Nous en avions besoin. Techniquement, il nous apporte beaucoup et il n’a pas fini de progresser" , résume le défenseur central Kaan Ayhan au sujet d’un Lukebakio qui fêtera ses 21 ans en septembre et qui est déterminé à signer une saison pleine pour définitivement éclore.
Koen Casteels est désormais vice-capitaine à Wolfsbourg
Koen Casteels a débuté la saison comme il avait achevé la précédente : en enfilant son costume de sauveur de Wolfsbourg. Lui qui avait été déterminant dans le barrage contre Holstein Kiel qui avait permis aux Loups de se sauver leur a évité de passer par la prolongation pour leur entrée en matière en Coupe d’Allemagne contre Elversberg.
Ce qui aurait forcément fait tache face à une formation de D5 mais qui met aussi en lumière la somme d’interrogations qui continue d’escorter cette formation qui va entamer la saison avec un troisième directeur sportif en trois ans, Jorg Schmadtke alors que Bruno Labbadia est lui déjà le cinquième entraîneur à s’être assis sur le banc en 24 mois. Difficile de faire plus instable pour un club qui avait bâti son succès sur le duo Klaus Allofs - Dieter Hecking.
"J’espère que les problèmes que nous avons connus ces deux dernières années ont été résolus et que nous pourrons à nouveau viser une place européenne. Cela correspondrait davantage au statut d’un club comme Wolfsbourg" , a souhaité Casteels dans Sport/Foot Magazine . Lui qui a été l’an passé l’arbre qui a caché les insuffisances de son équipe avait laissé la porte ouverte à un départ.
Son statut de meilleur gardien de la Bundesliga selon les notes de Kicker a fait augmenter sa cote mais quand son entourage avait indiqué qu’il ne partirait que pour être titulaire ailleurs, Labbadia n’a jamais voulu le lâcher. Conscient de tenir un cadre sur lequel construire, un élément apprécié du vestiaire qui a fait de lui avec Robin Knoche son vice-capitaine derrière Joshua Guilavogui en plus d’une référence à son poste qui a été le dernier à reprendre en raison de la Coupe du Monde Mais le premier à briller aussi.
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Benito Raman (Fortuna Düsseldorf): "Personne ne me connaît en Bundesliga …"
Dodi Lukebakio n’est pas le seul Belge à avoir brillé avec Düsseldorf contre Coblence. Avec deux buts et une passe décisive, Benito Raman a confirmé ses bonnes sensations actuelles. "Je me sens mieux physiquement qu’en Belgique", assure l’attaquant qui aborde cette saison avec gourmandise, lui qui avait inscrit le but de la montée l’an passé, bouclant l’exercice avec dix réalisations au compteur. "Peut-être que ce sera plus facile pour moi en Bundesliga car personne ne me connaît", veut croire l’ancien Gantois avant de lancer : "Si je marque autant en Bundesliga, je serai super heureux." Qu’il y ait déjà inscrit 10 buts en préparation laisse en tout cas augurer de jolies choses…
Revoilà Massimo Bruno (RB Leipzig)
Le retour de Massimo Bruno au Red Bull Leipzig s’est fait dans la plus grande discrétion. Pourtant, l’ancien Anderlechtois a un coup à jouer cette saison. Si l’effectif est large et la concurrence particulièrement dense à son poste de milieu offensif entre Emil Forsberg, Bruma, Kevin Kampl, Jean-Kévin Augustin, Marcel Sabitzer ou Yussuf Pulsen, Ralf Rangnick a tenu un discours rassurant à Bruno, lui indiquant qu’il pourrait trouver sa place dans la rotation qui se dessine. Et le milieu offensif, aligné une seule fois pour l’instant en déplacement au BK Häcken, avait profité de sa titularisation pour marquer…
Ismail Azzaoui Wolfsbourg est maudit
Si Divock Origi et Landry Dimata ont quitté Wolfsbourg, Koen Casteels a été rejoint par un autre Belge : Ismail Azzaoui. Membre de la génération 98 qui avait terminé 3e au Mondial U17 au Chili en 2015 avec notamment Dante Rigo (PSV Eindhoven), Wout Faes (Ostende) ou Orel Mangala prêté cette saison par Stuttgart à Hambourg, l’ailier sortait d’un prêt convaincant à Willem II la saison passée (5 buts et 6 passes décisives en 29 matches) avant de se rompre les ligaments croisés du genou gauche pour la deuxième fois de sa carrière après septembre 2016. "C’est très dur pour lui. Il a vraiment fait forte impression lors des entraînements et a montré ses qualités", a reconnu Bruno Labbadia. "Nous lui souhaitons bonne chance et avons hâte de compter sur lui." Ce qui ne sera pas le cas avant janvier, au plus tôt…