La Coupe du monde, un enfer pour les daltoniens
Le choix des couleurs des maillots peut être souvent un cauchemar pour les personnes souffrant de cette maladie.
- Publié le 11-07-2018 à 14h19
- Mis à jour le 11-07-2018 à 14h20
Le choix des couleurs des maillots peut être souvent un cauchemar pour les personnes souffrant de cette maladie. Dans le monde, un homme sur douze et une femme sur 200 souffrent du daltonisme, une maladie qui empêche de voir les couleurs correctement. A l'échelle mondiale, cela représente environ 320 millions d'individus.
Autant dire qu'en cette période de Mondial, quand on sait que la compétition est regardée par la moitié de la planète, nombreux sont celles et ceux qui en pâtissent devant leur téléviseur.
Comme l'explique la BBC, la principale confusion entre les couleurs concernent avant tout le rouge et le vert. Ce qui, en phase de poule, a été particulièrement flagrant lors du match d'ouverture entre la Russie et l'Arabie saoudite, mais aussi, plus tard, entre la Corée du sud et l'Allemagne.
De quoi faire enrager l'association Colour Blind Awareness, laquelle milite pour la sensibilisation à la cause des daltoniens. Cette dernière s'est déclarée choquée devant les couleurs affichées lors du match d'ouverture, empêchant les malades de pouvoir suivre le match correctement. Et de rappeler qu'elle avait alerté la FIFA sur ce problème il y a trois ans. Mais la fédération mondiale du football n'a, semble-t-il, jamais réagi.
Des solutions existent
Et pourtant, pour les daloniens fans de ballon rond, nombreux sont les matchs qui s'apparentent à un enfer. Car il n'y a pas que le rouge et le vert qui posent problème. Ainsi, lors du match entre la Belgique et le Brésil, un internaute daltonien expliquait sur Twitter que "tout ce qu'[il voyait], c'était le Brésil et le ballon."
Un autre soulignait qu'en cas de séance de penaltys, il est impossible de savoir qui a marqué ou manqué son tir au but puisque les pastilles indicatrices sont en effet rouge et verte.
Pour pallier à cet épineux problème, plusieurs solutions ont été proposées : que les équipes ne jouent pas en même temps avec des couleurs que ne voient pas les daltoniens, ou que les organisateurs utilisent une signalétique différente (dans le cas des séances de penalty par exemple).
Un ambassadeur de choix
En attendant que les instances internationales du football ne prennent des mesures en faveur des daltoniens, ceux-ci se sont trouvé un ambassadeur de choix en la personne du Danois Thomas Delaney.
La BBC rapporte que l'international avait appelé anonymement une station de radio locale pour répondre à un fan qui se plaignait des difficultés subies pour suivre l'amical de préparation entre le Danemark et le Mexique.
"Je voudrais dire que c'est également difficile d'être daltonien sur le terrain. L'autre jour, j'avais du mal à dire qui était dans mon équipe et qui était l'adversaire", a-t-il expliqué en se présentant sous le prénom de Thomas.
"Vous jouez dans une équipe rouge ou verte ?", lui a alors demandé l'animateur.
"Dans une équipe rouge."
"Laquelle ?"
"L'équipe nationale du Danemark", conclu le médian du Borussia Dortmund.
Comme pour rappeler que le football doit rester une fête pour chacun, qu'importe sa différence.