Edito: de l’ambition pour soigner la déprime
Un commentaire de la plume de Benoît Delhauteur.
- Publié le 11-07-2018 à 18h33
- Mis à jour le 11-07-2018 à 18h47
Un commentaire de la plume de Benoît Delhauteur.
"Ce n’est que du football ? Tu parles, je suis aussi déprimé que si ma femme m’avait quitté, fieu !"
Ce statut ironique, aperçu sur les réseaux sociaux, traduisait bien la morosité qui régnait en Belgique ce mercredi. Le réveil a été extrêmement dur : c’était la journée nationale de la déprime.
N’était-ce que du football ? La Belgique a vécu, pendant plus de quatre semaines, quelque chose qui dépasse largement le cadre du sport. Le pays entier s’est pris au jeu. Les scènes de liesse collective après le Japon et le Brésil sont des moments rares, dont il fallait profiter et dont il faudra se souvenir. C’est difficile d’en mesurer la portée (politique) exacte, mais cette communion de la population belge ne peut faire que du bien à notre pays. Non, ce n’était pas que du football…
Les Belges ont tous rêvé - à raison - d’un titre de champion du monde qui était à la portée des Diables. Quand on vise une étoile et qu’on ne la décroche pas, on tombe forcément de haut. Et ça fait mal. Très mal.
Pour soigner la déprime générale, il n’y a qu’un médicament : l’ambition. Il faudra évidemment viser le succès samedi pour confirmer la place de cette belle génération dans les livres d’histoire du sport belge. Ensuite, il faudra très vite se tourner vers la suite.
À ce titre, on a beaucoup aimé le message de Kevin De Bruyne : "Si on reste ensemble, on peut faire quelque chose dans deux ans." Il a tout à fait raison et c’est presque rassurant d’entendre un tel discours. Cela montre que les Diables sont déjà très ambitieux pour la suite. Avec ce noyau et avec Martinez, ils sont capables de remporter l’Euro 2020.