Diables clés et souvenirs de Mondial: nos journalistes à Moscou préfacent le tournoi
La Coupe du Monde de nos envoyés spéciaux..
- Publié le 13-06-2018 à 15h19
- Mis à jour le 13-06-2018 à 18h17
La Coupe du Monde de nos envoyés spéciaux...
Benoît Delhauteur
Journaliste à la DH depuis 2002. Troisième grand tournoi. Deuxième Coupe du Monde.
Pour moi, l’un des Diables clés sera Kevin De Bruyne. Dans ce tournoi, on sait qu’Eden Hazard sera à niveau : il l’a déjà démontré durant la préparation. Il fera la différence. Mais il ne pourra pas la faire seul. Pour créer l’exploit et arriver au moins en demi-finale, les Diables auront besoin de voir Kevin De Bruyne à un haut niveau. Sans le système de Guardiola, ce sera peut-être difficile de le voir aussi performant qu’à City. Mais s’il pouvait s’en rapprocher… Il y a désormais assez de place pour Eden et pour Kevin pour être bons ensemble en équipe nationale.
Mon souvenir de Mondial. C’était pour nous une grande première : voir le Brésil jouer chez lui, pendant sa Coupe du Monde. Jamais on n’aurait deviné la suite : dans cette demi-finale, la Seleçaõ a pris une fessée historique face à l’Allemagne, 7-1. Jamais nous n’avions vu autant de supporters complètement perdus dans un stade. Les Brésiliens ne savaient plus comment réagir. Certains insultaient leur (ex-) favoris ou supportaient la Mannschaft, d’autres étaient en pleurs, pendant plusieurs dizaines de minutes. On espère surtout ne jamais vivre cela avec les Diables ! Ou alors, dans le rôle du bourreau…
Yves Taildeman
Journaliste à la DH depuis 2004. Dixième grand tournoi. Cinquième Coupe du Monde.
Pour moi, l’un des Diables clés sera Romelu Lukaku. Les statistiques le démontrent : avoir un buteur en forme à une Coupe du Monde suffit souvent pour arriver loin. Müller (5 buts en 2014), Villa (5 buts en 2010) ont remporté le Mondial, tout comme le Brésilien Ronaldo (8 buts en 2002). Lukaku reste sur une prestation cinq étoiles à la Coupe du Monde 2014 : le 2-1 contre les États-Unis. Les regards sont braqués sur lui. S’il poursuit sur sa lancée (36 buts en 69 matches), la Belgique peut enfin rééditer sa prestation de 1986, à savoir atteindre la demi-finale.
Mon souvenir de Mondial. Le 25 juin 1998, la Belgique doit battre la Corée du Sud au Parc des Princes pour se qualifier pour le tour suivant. En tant que jeune journaliste, je me sens plus supporter qu’envoyé spécial. À la 65e - les Belges mènent 1-0 via Nilis - Georges Leekens ose sortir Enzo Scifo et le remplace par Franky Van der Elst. Scifo, qui avait dit adieu aux Diables en février mais avait été repêché en avril après un effort de médiation d’Anderlecht, a du mal à cacher sa rage en quittant le terrain. Sept minutes plus tard, un certain Yoo Sang Chul égalise. Déçu et dégoûté, j’appelle Enzo après le retour à l’hôtel (oui, à cette époque, c’était encore possible). Le résultat : une interview choc d’un joueur fou de rage qui - à la Radja - dit adieu aux Diables.
Christophe Franken
Journaliste à la DH depuis 2011. Quatrième grand tournoi. Deuxième Coupe du Monde.
Pour moi, l’un des Diables clés sera Eden Hazard. Les Diables seront très attendus; même Lionel Messi nous place parmi les favoris. Autant dire qu’on sera accueilli froidement par nos adversaires en Russie. Encore plus qu’au Mondial 2014 et à l’ Eu ro 2016, on risque de se heurter à des blocs défensifs très fournis. On s’y est souvent cassé les dents. Celui qui pourra servir d’ouvre-boîtes, c’est Hazard. Il a déchiqueté les défenses de l’Égypte et du Costa Rica en préparation et il semble dans la forme de sa vie, lui qui jouera peut-être aussi pour prouver à tous les autres grands clubs que ce serait une bonne idée d’oser le transférer de Chelsea cet été. Il faut maintenant prier pour qu’on ne nous le casse pas pendant le tournoi…
Mon souvenir de Mondial. La Coupe du Monde 1994 restera à jamais la plus belle à mes yeux (mon premier amour avec le ballon rond) mais vivre le tournoi 2014 au Brésil restera une aventure unique. Avec en point d’orgue ces huitièmes de finale contre les États-Unis dans la formidable ville de Salvador de Bahia où tous les habitants étaient tombés amoureux de nos Diables et de leurs supporters.
Nicolas Christiaens
Journaliste à la DH depuis 2010. Deuxième grand tournoi. Première Coupe du Monde.
Pour moi, l’un des Diables clés sera Axel Witsel. Sa position est inchangée depuis plusieurs années chez les Diables mais son rôle a évolué avec le système mis en place par Martinez. Moins conservateur dans son jeu balle au pied et toujours plus précieux dans son positionnement, il sera moins en lumière que les Hazard, De Bruyne, Lukaku et consorts contre le Panama ou la Tunisie. Mais il aura ensuite à charge de gratter des ballons, couper des angles de passe et, surtout, servir de liant entre une attaque et une défense qui sont parfois distantes de 40 ou 50 mètres en reconversion. Un exploit contre une grande nation, pour se hisser dans le dernier carré, passera automatiquement par un grand Axel Witsel.
Mon souvenir de Mondial. Difficile de ne pas penser à ce Belgique-Brésil 2002 vécu chez mes grands-parents, entre deux examens de première secondaire. Ce jour-là, j’ai appris à jeter un œil à l’arbitre et à ses assistants avant d’exulter pour un but. La plaie a mis du temps à se refermer, et pour être tout à fait honnête, je rêve de voir un certain Eden Hazard venger son ancien sélectionneur.
Michaël Franken
Journaliste à la DH depuis 2015. Troisième grand tournoi. Deuxième Coupe du Monde.
Pour moi, l’un des Diables clés sera Vincent Kompany. L’état de santé du défenseur central risque de rythmer l’actualité et c’est logique au vu de son importance dans le onze de base. Il y a deux ans, son absence au cœur de la défense avait été cruellement ressentie lors du quart de finale face au pays de Galles. Les Diables auraient certainement gagné leur ticket pour les demi-finales de l’Euro si le Bruxellois avait participé à ce tournoi. En Russie, il doit atteindre l’apogée de sa carrière internationale et marquer encore un peu plus l’histoire de notre football. Le trio qu’il doit former avec Toby Alderweireld et Jan Vertonghen pourrait garantir aux Belges de ne pas encaisser de but durant la plupart des rencontres et avec la force offensive mise à la disposition de Roberto Martinez, cela pourrait mener vers de nombreuses victoires.
Mon souvenir de Mondial. Ce huitième de finale face aux États-Unis reste le plus beau souvenir vécu dans un stade. De la tension, de l’émotion et de la joie au bout d’interminables prolongations : tout était réuni pour vivre une soirée parfaite.