Avec le Tour de France, lorsque la caravane passe, les visages s’illuminent
La DH/Les Sports + a passé une journée dans la caravane publicitaire.
- Publié le 08-07-2019 à 15h26
- Mis à jour le 09-07-2019 à 14h31
La DH/Les Sports + a passé une journée dans la caravane publicitaire. Les klaxons commencent à chauffer, les chorégraphies se mettent en place et les animateurs ajustent leurs micros : pas de doute, nous sommes bien au cœur du parking de la caravane publicitaire du Tour de France sur le parking C du Heysel. L’espace d’une journée, nous avons vécu la vie de dizaines de caravaniers à travers les chars Senseo. "L’étape une s’annonce déjà très nerveuse avec beaucoup de monde sur les routes; on va commencer très fort", annonce d’emblée le chef caravane de la marque de café, Nicolas Sepre.
En tout, il doit s’occuper d’une équipe d’une grosse dizaine de personnes réparties en 5 véhicules, dont trois chars. Au long des trois semaines de course, c’est plus d’un million de goodies qui seront distribués aux multiples fans du Tour.
Départ matinal sous le soleil
Il est 9 h et l’excitation commence à monter. Il est l’heure de la réunion avec les commissaires et le responsable de caravane de chez ASO : "Pas de risque et surtout, vous écoutez les recommandations de la Garde républicaine", assène Aurélien Janssens, le patron de la caravane publicitaire de la Grande Boucle.
Après ce briefing, c’est le moment de la réunion interne chez Senseo. Une fois les dernières recommandations indiquées, tout ce petit beau monde part en direction de l’arrivée. Il est plus ou moins 10 heures lorsque notre convoi traverse la foule bruxelloise massée dans les alentours de la rue Royale, de la place Royale et de la rue de Ravenstein. En termes de popularité, il y a match entre le retour des Diables rouges après l’épopée russe de 2018 et le Tour. "On a hâte que ça commence ; on se prépare depuis trois jours pour ce Grand Départ", souffle Nicolas Sepre. "D’habitude, on se lève tôt et on règle les derniers petits soucis techniques avant de prendre le chemin du parking caravane. Personnellement, j’ai la chance de pouvoir compter sur une équipe à 70 % la même que l’an dernier ; nous sommes vraiment bien rodés."
Entre les animateurs, les conducteurs de chars et les chauffeurs, les hommes employés par Senseo sur ce Tour affichent en moyenne trois Tours de France à leur compteur. Une expérience non négligeable et surtout très appréciée dans un milieu où la sécurité prime avant toute chose. Tout en sachant que… 45 % des spectateurs viennent en priorité pour voir passer la caravane, tout ce beau monde se sait attendu.
Premiers problèmes techniques
Dès les premiers kilomètres en Flandre, on peut se rendre compte du gigantisme et de l’incroyable pouvoir d’attraction du Tour. Petits et grands sont venus sur les bords des routes pour ramasser les quelques objets lancés "toujours avec la technique du frisbee", entend-on. "C’est un geste sec comme lorsqu’on envoie un frisbee pour qu’il arrive dans l’endroit où l’on voulait, c’est-à-dire dans les jambes des gens. Si on remarque qu’il y a de la place derrière, on va le lancer là afin que ça soit plus facile à récupérer. On alterne aussi une journée sur le char à droite et une autre à gauche afin d’éviter d’avoir des tendinites. J’ai déjà connu quelques frayeurs en sept Tours de France avec, par exemple, des enfants qui couraient pour prendre des petits objets juste devant nous sur la route. Heureusement, je n’ai jamais connu de gros couac ; touchons du bois" , rajoute Nicolas Sepre.
Le Mur de Grammont approche et ses multiples badauds également . " C’est un truc de fou ici", balance Rémi, notre conducteur pour la journée et architecte de formation. "Mon contrat s’est achevé début juillet et je n’en ai pas cherché un nouveau qui débutait avant début août ; j’aime trop mes trois semaines de travail sur le Tour."
Des amoureux de la plus grande course cycliste, vous en trouverez par dizaines dans la caravane.
La voiture dans laquelle nous sommes positionnés est en tête du cortège Senseo. Sur notre véhicule trône une cafetière qui doit, en théorie, cracher de la fumée sur commande. Après une centaine de kilomètres, c’est une petite catastrophe. On doit s’arrêter pour remettre la cafetière en marche. Elle n’envoie plus de fumée. "En fait, l’équipe technique va essayer de régler ce souci puis après, avec l’aide d’un motard, on va reprendre notre place dans la caravane."
Plus de 10 minutes s’écoulent avant de se remettre en route. Toute la caravane est partie devant nous. Un motard nous escorte et on dépasse petit à petit les chars des autres marques pour réintégrer le rang, ce qui prend une vingtaine de kilomètres. "Dans ces cas-là, lorsque nous ne sommes pas à notre place, nous n’avons pas le droit de lancer des goodies", détaille Rémi.
À chaque entrée dans n’importe quelle ville ou village, la foule salue et tend ses bras, le sourire aux lèvres, pour essayer d’augmenter le butin. C’est ça, aussi, le plaisir du mois de juillet pour bon nombre de citoyens.
"Les montées de cols sont vraiment exceptionnelles"
Après des nouveaux bains de foule à Gosselies, Thiméon (sur le secteur pavé), Villers-la-Ville ou encore Waterloo, nous revenons dans la capitale via l’avenue de Tervueren… noire de monde comme jamais. Les spectateurs réclament, comme tout au long de la journée, un petit objet ou alors ils miment une tasse de café. "Les montées de cols sont vraiment exceptionnelles dans tous les sens du terme", glisse Nicolas Sepre, professeur d’éducation physique dans sa vie de tous les jours. "Quand on grimpe l’Alpe d’Huez et que l’on passe dans le virage des Hollandais, c’est incroyable. Il y a des milliers de personnes, des fumigènes, tout le monde tape dans les chars, on reçoit de l’eau, de la bière. On se croirait dans un stade de foot tout en étant collé au public."
Autre élément importantissime, nous l’avons constaté, l’emploi des bouchons d’oreilles est tout simplement indispensable. La sono qui fonctionne à plein régime durant 5 heures pourrait vous donner des acouphènes en fin de journée. Finalement, il est environ 15 h 30 lorsqu’on débarque sur la ligne d’arrivée devant le château de Laeken. Une journée ensoleillée, avec des visages souriants et un public qui a répondu en masse : pas de doute, le Tour de France et sa caravane ont bien traversé notre pays ce samedi 6 juillet.