L'UCI déploie une nouvelle arme pour traquer les moteurs sur le Tour
Un caisson mobile à rayons X est situé à l’arrivée des courses et est supervisé par l’ancien pro Jean-Christophe Péraud.
- Publié le 28-07-2018 à 11h08
- Mis à jour le 28-07-2018 à 11h09
Un caisson mobile à rayons X est situé à l’arrivée des courses et est supervisé par l’ancien pro Jean-Christophe Péraud. Ce n’est pas nouveau : le monde du vélo doit constamment faire face à une suspicion généralisée de tricheries, celles des dopages physique ou mécanique. Les lourdes casseroles du passé du cyclisme ne sont pas effacées des mémoires. Et, malheureusement, pour une grande partie du public, coureur signifie tricheur.
Le spectre du dopage mécanique a d’ailleurs refait surface en plein cœur du Tour de France, avec des vidéos publiées sur les réseaux sociaux du vélo de Tom Skujins. La roue arrière du coureur letton, victime d’une chute, donnait l’impression de tourner toute seule. Mais il était impossible de prouver quoi que ce soit sur ces images. Plusieurs de ses collèges ont d’ailleurs pris sa défense. "Sa roue tournait car il venait de remettre sa chaîne", ont-ils expliqué.
Pour faire face à la menace du dopage mécanique, l’Union cycliste internationale s’est armée cette saison d’une nouvelle méthode de détection : un caisson mobile à rayons X spécialement conçu pour la lutte contre la fraude technologique. Totalement sécurisé pour ses opérateurs et le public, cet outil est désormais transporté de course en course tout au long de la saison (il était déjà présent sur les classiques du printemps) et il a fait ses débuts sur le Tour cet été. Il est capable, en cinq minutes, de produire une radiographie complète d’un vélo.
Placée à proximité du camion antidopage, cette cellule est supervisée par Jean-Christophe Péraud, l’ancien coureur, qui avait fini deuxième du Tour de France 2014. Ingénieur de formation, il est devenu manager de la lutte contre la fraude technologique à l’UCI. "Il était important que nous disposions de ce nouvel outil pour contrôler les vélos, pour l’image de notre sport", explique-t-il. "Nous avons à cœur de montrer que les athlètes font leurs performances sans avoir recours à des motorisations. Tout le monde pensait que l’usage des moteurs était généralisé. Mais depuis que nous avons cette machine, nous n’avons jamais trouvé un seul moteur. Peut-être parce qu’il n’y en a tout simplement pas ! Au plus haut niveau, jusqu’à présent, un seul moteur a été trouvé (NdlR: celui de la Belge Femke Vandendriessche, au Championnat du Monde de cyclo-cross). Hormis celui-là, on en a trouvé à des échelons inférieurs, sur des courses amateurs. Mais pas au plus haut niveau."
Les trois méthodes de détection
L’Union cycliste internationale se base sur trois méthodes pour traquer la fraude technologique. Jean-Christophe Péraud les décrit.
- La magnétométrie
"Si un moteur a été placé dans un vélo, il va générer des champs magnétiques, que l’on peut détecter avec des tablettes magnétométriques."
- Les caméras thermiques
"Si un moteur est en fonctionnement, il va également générer de la chaleur. L’utilisation de caméras thermiques peut permettre de repérer ces émanations de chaleur."
- Les rayons X
"Avec la cellule rayon X, nous effectuons une radiographie complète du vélo. C’est l’outil indiscutable pour avoir une vision claire de ce qui se trouve dans le vélo. Si des éléments sont ajoutés à des fins de fraude, ils sont détectés. Quand nous avons un doute, nous démontons le vélo. C’est arrivé une fois jusqu’à présent. Mais il n’y avait rien dans le vélo."