Tour de France: Alaphilippe s'impose en solitaire après un grand numéro
Au terme d'une longue échappée, le maillot à pois a mis à profit ses capacités de descendeur pour s'imposer une deuxième fois sur ce Tour.
- Publié le 24-07-2018 à 14h32
- Mis à jour le 24-07-2018 à 17h54
Le Français Julian Alaphilippe, porteur du maillot à pois, a remporté la 16e étape du Tour de France, mardi, entre Carcassone et Bagnères-de-Luchon (218 km).
Le Français de la formation Quick-Step Floors est arrivé en solitaire. Gorka Izagirre (Bahrain-Merida) a réglé le sprint des poursuivants pour prendre la 2e place à 15 secondes, devant Adam Yates. Le Britannique de Mitchelton-Scott a chuté dans la descente du Col du Portillon alors qu'il se trouvait en tête avec quelques secondes d'avance sur Alaphilippe. Le Britannique Geraint Thomas (Sky) conserve le maillot jaune.
Le Tour abordait les Pyrénées avec une étape de 218 km entre Carcassone et Bagnères-de-Luchon, neutralisée un moment en raison de l'usage de gaz lacrymogène par les forces de l'ordre pour éparpiller une manifestation d'agriculteurs. Cinq cols étaient au programme: la Côte de Fanjeaux (4e catégorie), la Côte de Pamiers (4e catégorie), le Col de Portet-d'Aspet (2e catégorie), le Col de Menté (1re catégorie) et le Col du Portillon (1re catégorie).
Un gros groupe de 47 coureurs se détachait après 100 km. On y retrouvait notamment Philippe Gilbert (Quick Step-Floors), Greg Van Avermaet (BMC), Julien Vermote (Dimension Data), Jelle Vanendert (Lotto-Soudal) et Edward Theuns (Sunweb).
Gilbert tentait sa chance en solitaire sur le Portet d'Aspet. Il passait en tête au sommet, avec 55 secondes, mais était victime d'une chute spectaculaire dans la descente. Passée la frayeur, il pouvait reprendre la route après quelques minutes.
Le groupe de tête éclatait dans l'ascension du Col du Portillon (8,3 km à 7,1%). Le Britannique Adam Yates (Mitchelton-Scott) attaquait à 3 km du sommet. Le maillot à pois Julian Alaphilippe partait en contre.
Yates passait en tête au sommet du Portillon avec 15 secondes sur le Français. Mais le Britannique chutait dans la descente et était dépassé par le coureur Quick-Step Floors. Alaphilippe conservait une légère avance jusqu'à l'arrivée.
Le Français, 26 ans, avait déjà gagné la 10e étape au Grand-Bornand.
Le groupe du maillot jaune Geraint Thomas a franchi la ligne 9 minutes après le vainqueur.
Rien ne change au général: Thomas conserve 1:39 d'avance sur son équipier Chris Froome et 1:50 sur le Néerlandais Tom Dumoulin (Sunweb).
Mercredi, une étape explosive attend les coureurs: longue de seulement 65 km entre Bagnères-de-Luchon et Saint-Lary-Soulan, elle proposera trois ascensions: la Montée de Peyragudes (1re catégorie, 14,9 km à 6,7%), le Col de Val Louron-Azet (7,4 km à 8,3%) et le Col du Portet (hors catégorie, 16 km à 8,7%).
Les réactions sur la ligne d'arrivée
Julian Alaphilippe
"Ça a été difficile toute la journée mais j'ai eu la chance d'être dans un gros groupe où ça roulait pas mal. Vu les sensations, j'avais du mal à croire que je pouvais arriver jusqu'au bout. Je connaissais le final que j'avais repéré mais qui était dangereux. C'était soit Adam Yates soit moi qui tombait dans la descente parce qu'on a pris des risques tous les deux. Je suis très content d'avoir concrétisé et gagné. L'émotion est différente de ma première victoire. Je me suis battu pour garder le maillot à pois un peu plus, mais ce sera dur de le garder dans les prochains jours."
Jelle Vanendert
"Les jambes n'étaient pas supers aujourd'hui. J'avais un bon rythme mais je n'étais pas dans un grand jour pour être avec les meilleurs. Demain, ça fait peur parce qu'on n'a jamais fait une étape de ce type et personne ne sait comment ça va se passer."
Patrick Lefevere
"J'étais content que Julian Alaphilippe et Philippe Gilbert soient dans l'échappée. Philippe est parti seul pour faire un numéro mais il a chuté. J'ai presque eu un arrêt cardiaque en le voyant. Peut-être que la moto a trop freiné et j'ai su tout de suite que ça allait mal finir parce qu'il avait déjà déchaussé avant le virage. Ça aurait pu être plus grave. On a ensuite utilisé Julian en deuxième plan. C'était prévu qu'il soit dans l'échappée et il a couru très intelligemment. Il avait coché deux étapes : Mende et celle-ci. Finalement il termine deuxième et premier. Le plus important c'est que Julian ait gagné et que Phil se retape bien. On va aller tout de suite à l'hôpital car il a besoin de points de suture."
Guillaume Martin
"C'est une bonne journée dans l'ensemble et je me rapproche au général. Les sensations étaient meilleures que la semaine dernière après la journée de repos. Il me manque du punch pour jouer jusqu'au bout la victoire, mais c'est plutôt encourageant. J'appréhende l'étape de demain, car ce n'est pas ma spécialité d'être de suite en action et il faudra un bon échauffement. Mais je connais le terrain, parce qu'avec Wanty on avait été en stage là-bas en juin. C'est court mais il faudra gérer son effort. J'ai entendu pour les chutes, ce qui peut expliquer que j'étais sur les freins dans la dernière descente. C'étaient des descentes assez techniques, mais elles font partie de la course et il faut parfois savoir prendre des risques pour aller chercher quelque chose."
Christian Prudhomme
"Des gens voulaient bloquer la route, mais on a pu passer grâce à l'intervention des forces de police sauf que du gaz lacrymogène s'est répandu et a fait pleurer l'ensemble des coureurs du peloton. Ce qui nous a forcés à arrêter la course. Le peloton était incroyablement calme. Le métier de cycliste est très dangereux, on l'a encore vu avec la chute de Gilbert qui nous a fait une peur bleue. Il ne faut pas rajouter des dangers aux coureurs. Il faut leur laisser la route libre, peu importe la cause qu'on défend. Il faut respecter les coureurs, du premier au dernier et leur laisser leur terrain d'expression."