Cian Uijtdebroeks, le transfert de l’année et un remake de l’affaire “Van Aert” ?
Cian Uijtdebroeks pourrait quitter la Bora-hansgrohe pour rejoindre Visma-Lease a Bike. Mais l’équipe allemande n’a pas dit son dernier mot…
- Publié le 09-12-2023 à 20h32
- Mis à jour le 10-12-2023 à 09h39
On sentait depuis quelques semaines que l’avenir de Cian Uijtdebroeks ne s’écrirait pas chez Bora-hansgrohe. Le 24 novembre dernier, dans une interview à VTM, le Belge ne s’était pas donné la peine de confirmer qu’il serait toujours dans l’équipe allemande en 2024, alors que son contrat était encore valable pendant un an.
Pour autant, on n’imaginait pas la meilleure équipe du peloton annoncer son arrivée à peine deux semaines après cette interview. Et on pensait encore moins que le coureur pourrait se retrouver dans une impasse puisque son équipe actuelle semble bien décidée à bloquer son transfert.
Vers le transfert de l’année…
Si elle parvient à intégrer le jeune grimpeur à son effectif 2024, Visma-Lease a Bike répondra de la meilleure des manières à ceux qui commençaient à douter de son mercato, après le départ de Roglic chez Bora et alors que les arrivées de Jorgenson et Tulett, entérinées depuis longtemps, ne semblaient pas vraiment compenser la perte du Slovène.
Du haut de ses vingt ans, Uijtdebroeks a confirmé avec sa huitième place à la Vuelta qu’il est sans doute la plus grande révélation de l’année 2023 dans les grands tours. Les principaux transferts de grimpeurs cette année sont ceux de Geoghegan Hart (passé d’Ineos Grenadiers à Lidl-Trek), Mikel Landa (passé de Bahrain-Victorious à Soudal-Quick Step) ou même Nairo Quintana (revenu chez Movistar) et ils ont respectivement 28, 33 et 33 ans. Roglic est encore plus vieux : 34 ans. Les plus de treize ans d’écart entre le Slovène et le Belge parlent en la faveur de notre compatriote malgré son déficit d’expérience.
… et un long procès ?
Problème : l’équipe managée par Richard Plugge n’a semble-t-il pas d’accord avec celle de Ralph Denk concernant ce transfert. Un accord qui est pourtant nécessaire puisque Uijtdebroeks est encore sous contrat avec l’équipe allemande. Pourtant, les deux formations avaient réussi à s’entendre dans le sens inverse concernant Primoz Roglic, qui était lui aussi encore sous contrat.
Mais les deux situations sont très différentes. Roglic a rendu de fiers services à Visma pendant huit ans et il est évident que son champ d’action était de plus en plus réduit chez les abeilles. Uijtdebroeks, lui, ne compte pas encore la moindre victoire professionnelle et la Bora-hansgrohe s’était sans doute faite à l’idée de le voir percer dans ses rangs.
Au petit jeu des communiqués de presse de ce samedi, on comprend que Ralph Denk ne veut pas faire cadeau de cette année de contrat, ni à Uijtdebroeks ni à Visma. Et on comprend que l’équipe néerlandaise semble décidée à forcer les choses… comme elle l’avait fait avec Wout van Aert il y a cinq ans. Pour rappel, Van Aert a quitté Vérandas-Willems-Crelan en 2018, malgré un contrat qui le liait à la formation de Nick Nuyens, pour rejoindre son équipe actuelle. Nuyens lui réclame depuis lors une indemnité pour rupture de contrat abusive dans une procédure interminable qui a poussé le cyclocrossman à se pourvoir en cassation.
Le leadership sur le Giro en guise de motivation ?
À ce stade, il est difficile d’affirmer que Cian Uijtdebroeks portera bel et bien le même maillot que Wout van Aert dans quelques semaines. Le grimpeur va devoir peser le pour et le contre entre une opportunité sportive entachée d’une procédure judiciaire et le choix de la patience qui risque de s’apparenter à une saison passée sur une voie de garage chez Bora-hansgrohe.
Avant l’annonce de ce transfert, Cian Uijtdebroeks évoquait le Giro comme probable objectif en 2024. Et Visma-Lease a Bike semblait partie pour s’y aligner sans leader pour le classement général puisque Wout van Aert, qui pourrait découvrir le Tour d’Italie, refuse d’endosser ce rôle alors que Kuss et Vingegaard devraient cibler le Tour de France.
Le mariage entre la formation néerlandaise et le Hannutois d’adoption tomberait donc à pic. Reste à savoir si le jeu en vaut la chandelle.